Le langage et la pensee (original) (raw)

Langage, pensée et signification

Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage

De nombreuses études ont été consacrées aux rapports entre langage et pensée. Traditionnellement, le rapport entre langage/pensée est considéré sous un seul angle : celui des unités significatives (mots) et catégories de pensée (choses). Ainsi, restent hors jeux toutes les opérations mentales qui sous-tendent l’acquisition et le maniement des sous-systèmes, dont la phonologie, la morphologie. Par ailleurs, la question est posée de la façon suivante : y a-t-il une relation de détermination entre les deux phénomènes ? Dans l’affirmative, est-ce le langage qui détermine la pensée ou au contraire, est-il déterminé par elle? En abordant le problème de cette façon, on part — me semble-t-il — de certains postulats : l’homogénéité et du langage et de la pensée ; la simplicité de leurs rapports et l’identité de la pensée à ce qui est exprimé par le langage (autrement dit, la signification linguistique). La remise en question de ces postulats conduit à concevoir langage et pensée comme des ph...

Le bref pour penser le langage

Çédille: Revista de Estudios Franceses, 2016

En rhétorique comme en linguistique, dans l'histoire des formes comme dans l'histoire littéraire, le bref s'est peu à peu accommodé à une définition formelle conciliant de manière assez contradictoire la dimension et l'objectivité. Or, l'attention portée au bref par le biais du discours montre, au contraire, qu'il s'articule foncièrement au sujet, devenant, ainsi, un opérateur précieux pour penser le langage. C'est à cet examen que se livre Gérard Dessons déplaçant l'angle d'approche : le bref, « terme concret, indissociable de la réalité empirique des oeuvres », comme le précise l'Avertissement, ne saurait se confondre avec la brièveté, terme abstrait relevant du champ notionnel, et il serait tout aussi réducteur de le considérer dans sa relation synonymique au court. Parce qu'il implique le sujet qui parle, le bref convoque l'énonciation plus que la dimension. Tel est le point de départ de La Voix juste et le leitmotiv de ses dix mouvements, comme on dirait en musique, entre l'ouverture, « Le langage des anges », et le finale « L'enjeu du disible ».

Le langage et l’homme

Bulletin D Analyse Phenomenologique, 2014

En 1800, dans une Metakritik über den Purismus der reinen Vernunft, le penseur allemand Johann Georg Hamann reprochait à Kant d'avoir, dans sa première Critique, sinon éludé, en tout cas insuffisamment considéré, la question du langage : serait-ce à dire que, selon Hamann, il n'est pas « venu à l'esprit » de Kant « de préparer d'abord le champ par la critique de l'instrument », mais que ce « manque » doit bel et bien lui être imputé, davantage « qu'à la façon de penser de son époque » 1 ? Ou, du moins, que, de façon regrettable, le philosophe de Königsberg « ne prêtait au langage qu'une attention d'à côté » 2 ? La raison profonde de ce reproche formulé à l'encontre de Kant résiderait, dans les termes de Hamann lui-même, en ce que « Non seulement la faculté tout entière de penser repose sur le langage […], mais le langage est aussi le foyer des malentendus de la raison par rapport à elle-même » 3. Le langage constitue en effet, à ses yeux, « l'organon et le criterion de la Raison », et il estime que « C'est là que se trouve la Raison pure et en même temps sa critique » 4. Le langage serait donc juge et jugé, comme la raison elle-même dans la philosophie transcendantale kantienne.

Structure de langue, structure de pensée

Ce texte s'inscrit dans une visée ethno-historique. Il porte cinq regards successifs sur le wolof, parfois par comparaison avec le français : Langue et parole, Les catégories lexicales, Une langue sans verbes, sans noms et sans adjectifs ?, Des catégories à l’usage, Comprendre le wolof. S'étonnant de la large indistinction du wolof entre verbe et substantif, mais aussi de ses classes, de son système de numération, et plus généralement de la rigueur de sa structure, il s'interroge sur le rapport que peut entretenir la structure d’une langue avec un mode, des schémas, de mécanismes de pensée, dont il est difficile de savoir s’ils existent hors l’intermédiation de la langue.

Langages et langage

Réseaux, 1993

David Lewis introduit la convention au coeur des situations effectives d'action collective entre personnes visant à résoudre un problème concret de coordination, d'où des propriétés parfois insuffisamment soulignées de celle-ci : appartenance au domaine de l'action de réalisation et non au domaine cognitif ; pluralité des conventions en rapport avec la situation; validité pour une population P, elle-même identifiée de façon variable ; adhésion rationnelle à la convention ; pluralité des précédents ; non

S'engendrer par le langage

Enfances & Psy, 2007

Our approach of the adolescents' speech will be situated, in an original way, in the interface of linguistics, semiotics of discourse and psychoanalysis. We must not only describe, analyse the linguistic forms taken by the adolescent discourse today, as far as the adolescent speech is the place of the greatest innovation, neological creation. That necessary analyse cannot be sufficient: one must also and especially wonder about the significations of this linguistic creativity continuously renewed and link it with what we can know about the corporal mutation during adolescence (the body is the basic instance of language) and also about the « psychical puberty » which leans on corporal transformations. The results of that pluridisciplinary analysis (we call it « self-begetting ») open an access privileged to the deep intelligibility of the adolescents' behaviours and discourses and allow, for example, to conceive an effective prevention of adolescents' healthy risks, a social and sanitary problem today quite general. Nous renvoyons le lecteur désireux d'analyses complémentaires à l'ouvrage de J.-P. Goudaillier, 2001.

L'interface Langage/Pensée

2012

Cette suggestion sera reprise et mise en oeuvre en 1966 par Allen et Béatrice Gardner qui enseignent l'A.S.L. (American Sign Language, langage des signes américain) à un singe. Avant eux, en 1964 déjà, David et Ann Premack avaient commencé à enseigner une langue des signes de leur création. Les Gardner et les Premack ne sont pas les seuls chercheurs à avoir réussi à enseigner le langage à des primates mais d'une part ils sont les premiers à l'avoir fait, et d'autre part, presque tous les chercheurs dans ce domaine ont été formés par leurs groupes respectifs. Nous nous appesantirons donc principalement sur leurs travaux mais terminerons en évoquant l'apport plus récent d'autres chercheurs du domaine comme Sue Savage-Rumbaugh et Michael Tomasello. A la base du travail des Gardner, il y a l'objectif d'étudier non pas la complexité de la cognition des chimpanzés mais « de voir jusqu'à quel point un chimpanzé serait capable d'acquérir une forme de langage humain. » 3. Pour mener à bien cet objectif, il leur fallait donc un vrai langage humain pour lequel l'animal n'aurait pas de limitation physiologique. La langue des signes est parfaitement 7

Une autre langue : un espace pour penser ?

L'Autre, 2010

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Le langage et la pensée chez Maurice Merleau-Ponty

2015

La thèse de l'auteur est que la pensée peut revêtir deux formes différentes : une pensée constituée qu'il appelle la "pensée pensée" et une pensée constituante qu'il appelle la "pensée pensante". Son argumentation repose sur l'analogie entre le langage articulé et la création artistique et sur l'acquisition du langage chez l'enfant.