Le secteur privé égyptien et l'action publique: associations d'hommes d'affaires et démocratisation dans l'Égypte de l'infitah (original) (raw)

Secteur prive et pouvoir politique en Egypte

Gérard D. Khoury et Nadine Méouchy, États et sociétés de l’Orient arabe. Des sociétés en quête d’avenir (1945-2005) : dynamiques et enjeux, tome II, Paris, Geuthner,, 2007

For 20 years and the implementation of the first structural adjustment programmes in the Arab world, American political science (more precisely "political economy", which in its Anglo-Saxon sense is the discipline which is interested in the intersection of the political and economic fields), has been asking the question to what extent the growth of the private sector is likely to affect the mode of operation of regimes characterised by the primacy of politics and to correspond to the rise in power of a "bourgeoisie" capable of influencing the balance of power with the state bureaucracies. To do so, it questioned how economic reforms have affected the relations between rulers and economic elites, as well as the distribution of economic resources within "ruling coalitions". Some, in their early work, saw in the development of the private sector the emergence of an autonomous actor likely to push the Arab states, including Egypt, the first country to have launched a policy of economic openness (infitah), to democratise. Thus, the "neo-patrimonial states" of the region under international pressure from the new orthodoxy of development would contain within them the seeds of their destruction because the reform process would mechanically create a new social actor - a group of autonomous businessmen - challenging the patrimonial foundations of power. This hope was quickly dashed. The crisis of the Nasserian model that led Sadat's Egypt to proclaim economic openness and to recognise a new legitimacy for the private sector did not allow the emergence of a bourgeoisie capable of political action representing and serving the "interests" of the group in a public space. The particular nature of the relations between the bureaucracy and businessmen would have thus pushed the latter to concentrate their energy on their links with the state apparatus - to the detriment of the search for profitability of their business - in order to obtain resources for their companies or to ensure markets for their products. Some call the form of capitalism in which this kind of business-bureaucratic relationship takes place crony capitalism.

Société civile et politiques de démocratisation au Moyen-Orient

Les sociétés civiles dans le monde musulman, 2011

La question des transitions démocratiques est l'objet d'une attention académique et politique dès les années 1980 et, particulièrement, depuis la chute du Mur de Berlin. La société civile a joué un rôle clé dans les événements politiques comme dans les débats académiques et, bien que le vent d'optimisme initial sur la « transitologie », concernant l'inéluctabilité de la troisième vague mondiale de démocratisation, ait été remis en cause par la déception causée par les nouveaux contextes populistes et autoritaires, une société civile forte n'en demeure pas moins l'élément essentiel dans les recettes préconisées pour négocier les transitions et pour la consolidation de la démocratie. C'est particulièrement le cas au Moyen-Orient où la conduite des transitions vers la démocratie a peu de chances d'être mise en oeuvre aussi bien par les régimes en places que par la Communauté internationale. En même temps, il apparaît clairement qu'il y a une demande grandissante au nom de la société civile, notamment dans la définition d'un espace hors de la portée de ces régimes. Le Moyen-Orient présente aussi un enjeu particulier dans la mesure où de nombreux mouvements jouissant d'une grande popularité ont émergé à la faveur du développement d'un embryon de société civile : des Frères musulmans égyptiens au Hezbollah liba-