Opposition et élections en Tunisie (original) (raw)

Tunisie : les manifestations et l’avenir démocratique

Afkar / Ideas, 2015

Tunisie ont eu un rôle politique déterminant. Les protestations qui, en automne 2013, ont mené epuis la révolution, les manifestations de rue en le gouvernement islamiste d’Ennahda à démissionner et à établir un consensus avec le parti Nidaa Tounès aujourd’hui au pouvoir et les membres de l’ancien régime sur une gouvernance commune en sont un exemple. Cependant la fragilité du nouveau gouvernement de coalition, formé en 2015, due à son absence de vision commune concernant les réformes post-transitionnelles à mettre en place, pourrait raviver les protestations rivales entre partis politiques et celles des régions défavorisées du pays.

Le jeu des forces politiques en Tunisie

Maghreb - Machrek

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Système électoral et révolution : la voie tunisienne

Pouvoirs, 2016

The determination of the actors of the Tunisian “revolution” to find the best possible match between the “revolutionary people” and the “voting people” has led them to choose a proportional voting system with highest remainders and without electoral threshold to elect the national constituent Assembly. In practice, by preventing the islamist party Ennahdha from winning the majority of seats in the Assembly, this choice has been seen as a balancing factor between the different political forces, and this has led the members of Parliament to renew the same ballot system for the October 2014 general election.

Légitimité et révolution en Tunisie

Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 2017

Après avoir été l'espace de l'exception autoritaire, le monde arabe est devenu, au premier semestre de 2011, celui des « révolutions ». Au leitmotiv de l'incapacité congénitale des pays arabes d'accéder aux délices démocratiques a succédé le discours sur les « printemps arabes » et l'effet de domino supposé de la « révolution tunisienne » qui, le 14 janvier 2011, avait chassé son « dictateur » 1. Aujourd'hui le bilan est maigre : la plupart des régimes autoritaires sont largement parvenus à museler les mouvements de protestation, trois pays sont en proie à la guerre civile (Syrie, Libye et Irak) et l'Égypte a connu, en juillet 2013, un putsch militaire remettant sur le devant de la scène politique une armée qui n'avait pas renoncé à l'exercice du pouvoir. Seule la Tunisie semble surnager et être engagée dans un processus de transition pactée entre les différents acteurs politiques 2. Après avoir parlé d'une exception autoritaire arabe, peut-on parler d'une exception démocratique tunisienne ? Ou plutôt évoquer la spécificité d'une trajectoire qui a conduit la Tunisie à voter le 26 janvier 2014 une constitution et à organiser des élections législatives et présidentielles répondant aux de la démocratie électorale ? Quoi qu'il en soit, s'interroger sur les rapports entre légitimité, révolution et transition en Tunisie, revient à poser la question des titres de légitimité dont peuvent se prévaloir des institutions revendiquant le « droit » de conduire le changement politique.

Tunisie : consolidation autoritaire et processus électoraux

L'Année du Maghreb, 2006

The year 2004 started well for President Ben Ali: the national football team won the African Cup of Nations. It is true that Tunisia is not the only state in the world to use sport for political-demagogical purposes, but this time the political authorities did not skimp on resources: they proceeded with the "express naturalisation of the Brazilian Dos Santos", offered a "huge salary" to Roger Lemerre, the national team coach, and proposed a "special bonus of more than 36,000 euros per player", paid out of the personal funds of the "tenant" of the Palace of Carthage. The Head of State had to, from the outset, in this election year, to put all the assets on his side to prepare as best he could for the October elections which are supposed to devote his triumphant re-election to a fourth presidential term. It is within this framework that we must place the operation of charm launched with the United States at the beginning of 2004. President Ben Ali, who since the beginning of the 1990s presents himself as the apostle of the fight against "fundamentalist terrorism", went to the United States on an official visit from 15 to 18 February with the firm intention of "selling" his record in this area. His statements to the international press on this subject were unambiguous: he intends to give his American counterpart the benefit of his "anti-terrorist experience". His objective is also to legitimise his repressive policy towards opponents by emphasising his "gradual" approach to democratic reforms in Tunisia. While the US administration has not really taken the Tunisian head of state's argument on democratic reforms seriously, it remains entangled in the contradictions of its international policy: The US has set itself the goal of promoting democracy throughout the Arab world, but at the same time it relies on authoritarian client states in the region to carry out its campaign against "international terrorism". President Bush's speech to Ben Ali during their meeting on 18 February reflected this contradiction. While praising Tunisia's economic, educational and counter-terrorism achievements, President Bush told his interlocutor that the United States remained "concerned about political reform" and "press freedom". President Ben Ali, like most Arab leaders, is trying to make the most of the antinomic objectives of the American superpower. The operations of charm aimed at the West are accompanied by the development of security arrangements which will allow President Ben Ali to be acclaimed in the presidential elections and to begin his new presidential term with his eyes riveted on the next presidential term of 2009.

Les difficultés des transitions démocratiques en Egypte et en Tunisie

Voilà deux ans que la Tunisie et l'Egypte sont entrées en phase de « transition démocratique ». Après des décennies passées sous des régimes despotiques et gangrenés par la corruption, les tunisiens et les égyptiens se sont rendus aux urnes et ont exprimé leurs volontés dans le respect de la souveraineté du suffrage universel et de la libre concurrence. Le 22 décembre, l'Egypte s'est dotée d'une nouvelle constitution, tandis qu'en Tunisie elle devrait être adoptée courant 2013. Pour autant, les processus électoraux censés assurer la restructuration du paysage politique et traduire les aspirations des révolutions, ne doivent pas être analysés comme les seuls déterminants des réalisations démocratiques des transitions. La légitimité issue des urnes ne constitue pas, à elle seule, le point de basculement des transitions politiques vers l'établissement et la consolidation d'un régime démocratique. Tout d'abord parce qu'un régime démocratique ne se limite pas à des élections. Ensuite parce que les élections s'inscrivent dans des conflits de légitimité qui vont se radicaliser et qu'elles ne représentent pas « les seules formes d'expression des demandes sociales 1 ». Ces processus s'inscrivent depuis le début dans un climat de tensions politiques, institutionnelles et sociales endémiques. La célébration du deuxième anniversaire de la chute de Ben Ali, le 14 janvier, s'est déroulée dans un contexte délétère. La gestion chaotique et les troubles meurtriers en Egypte liés à l'adoption très controversée de la constitution, et à la recrudescence des manifestations à caractère politique, rappellent avec force combien le processus de démocratisation est complexe, fragile et aléatoire.

Tunisie et Égypte aux urnes !

Confluences Méditerranée, 2012

Ce papier se propose de réfléchir à la façon dont les scrutins de 2011 et 2012 en Tunisie et en Egypte bouleversent nos approches de l'acte électoral, à la fois sur ces deux terrains particuliers, mais également dans une visée comparatiste tenant compte des lectures privilégiées jusqu'alors. En contexte d'incertitude politique, il questionne ces élections « pas comme les autres » sous deux angles : il propose d'abord de ne pas se limiter aux lectures fonctionnalistes qui assignent au scrutin un rôle dans la reproduction des rapports de pouvoir ou au contraire dans le changement de régime (et la démocratisation) ; pour ensuite inviter sinon à la révolution du moins à une restauration, voire à une inauguration de la sociologie électorale sur ces terrains où, pour des raisons pratiques (les difficultés d'accès à l'information et la manipulation des résultats), mais aussi plus théoriques, celle-ci n'en est qu'à ses prémices. Il invite pour cela d'une part à envisager comment, malgré les ruptures introduites par la révolution, l'histoire électorale locale peut influencer aujourd'hui les candidatures, le vote et son herméneutique et d'autre part à questionner les innovations repérables dans ces scrutins plus libres et concurrentiels que les précédents : l'analyse des transformations de la représentation, de la restructuration des organisations partisanes, des métamorphoses du clientélisme et du leadership, mais aussi des comportements électoraux permet de questionner non seulement les héritages et décrochages entre l'ancien et le nouveau régime mais aussi entre la « politique de la rue » et celle « de l'urne », entre le « peuple en révolution » et le « corps électoral ». *** En 1978 paraissait Aux urnes l'Afrique 1 , un ouvrage pionnier qui ouvrait alors des pistes de recherche comparatistes sur les scrutins dans les sociétés africaines sub-sahariennes. La même année, Des élections pas comme les autres 2 proposait aussi de défricher des terrains