La migration italienne dans la Suisse d’après-guerre (original) (raw)

L’émigration illégale des Italiens en France et en Suisse après la Deuxième Guerre mondiale

Journal of Modern European History, 2014

The Illegal Immigration of Italians to France and Switzerland after the Second World War: Differences and Similarities of French and Swiss Immigration Policies The great size of the black labour market and the restrictive legal immigration policies of both the French and the Swiss State were the main causes for the illegal immigration of Italians to France and Switzerland after the Second World War. While the French State actively controlled and encouraged the immigration of foreign workers by promoting settlement services to immigrants and their families, the Swiss immigration policy was characterized rather by reluctance and even hostility towards the reunification of immigrant families. In both countries, the restrictive nature of immigration policy was designed to reduce the number of foreign workers during economic crises. However, it also complicated the recruitment of foreign workers during phases of economic growth. Illegal immigration enabled both the French and the Swiss S...

L’émigration allemande en Suisse pendant la Grande Guerre.

Genève, Slatkine, à paraître en novembre 2015 (ouvrage labellisé par la Mission du Centenaire 14-18). Préface de Nicolas Beaupré. Le présent ouvrage se propose d’analyser les pratiques, les trajectoires et les « champs de représentations » des dissidents allemands émigrés en Suisse pendant la Grande Guerre dans une perspective jouant sur les échelles individuelles, spatiales et temporelles. Par-là, il entend contribuer à l’étude des processus de marginalisation générés par le conflit, une thématique à laquelle les spécialistes de la Grande Guerre ont déjà commencé à réfléchir sans pour autant en épuiser toute la richesse. S’il est aujourd’hui acquis que l’édifice du « grand consentement » a très tôt subi ses premières fissures et connu une usure sensible à partir de 1916, l’idée que ces failles ont surtout été le fait de militants pacifistes prévaut en effet encore largement. Dépasser ce postulat, en montrant la pluralité des actes de déviance dont la guerre fut le théâtre et la Suisse le réceptacle, constitue l’un des grands enjeux de notre réflexion.

Cattacin, Sandro and Michel Oris (2013). "Introduction. L’apprentissage de la xénophobie", in La Barba, Morena et al. (eds). La migration italienne dans la Suisse d’après-guerre: Identités, discours et réalités. Lausanne: Antipodes, p. 5-12.

La Suisse moderne existe depuis plus de 150 ans. Elle a été fondée sur l'intégration progressive et partielle des différences nationales, et a très tôt pu confronter le « nous » à « l'autre ». En 1910, près de 15 % de la population résidente était étrangère. Autrichiens dans le secteur des services, Italiens sur les chantiers ferroviaires et la nation, à peine formée, se demande ce qu'il convient de faire. Le discours est alors celui de l'ouverture. L'argent s'ensuit, tout comme la modernité, le confort, le bien--être croissant. L'accueil est dans l'ensemble positif : c'est pour le bien du pays que ces nouveaux membres de la famille travaillent, (s')investissent, voire meurent dans les percées alpines, emblèmes de la Suisse nouvelle. Cet écho de la prospérité d'un pays si longtemps pauvre, s'est largement éteint durant le premier conflit mondial avant de reprendre vigueur dans le contexte économique et politique tourmenté de l'entre--deux--guerres. Le discours politique change alors radicalement. La jeune démocratie libérale suisse se sent fragilisée face à des voisins toujours moins démocratiques, toujours plus assoiffés de conquête. Dans ce climat, la Suisse neutre se rétracte pour rester à l'écart de la polarisation entre le nationalisme et le communisme. Son hostilité à ce dernier est d'ailleurs un facteur important dans la suspicion qui va caractériser l'accueil des travailleurs étrangers, italiens en particulier. C'est dans ce climat que naît le premier débat sur la surpopulation étrangère (Überfremdung ou inforestieramento) et que la première équation xénophobe est posée, soulignant le potentiel subversif de « l'étranger ». Le sentiment de menace contre le pays et l'identité nationale, mais aussi désormais la volonté explicite de défendre les Suisses sur leur marché du travail, se sont cristallisés dans la Loi fédérale sur le séjour et l'établissement des étrangers, qui votée en 1931, entrée en vigueur en 1933, a profondément marqué, des décennies durant, les modalités de la rencontre entre majorité et minorité, anciens et nouveaux, citoyens et étrangers. Elle n'a été remplacée que récemment, et non sans difficulté, par la Loi fédérale sur les étrangers du 16 décembre 2005.

La Suisse, asile de l’Europe. Les internements helvétiques de la Première Guerre mondiale

2017

L’histoire des internés de la Première Guerre mondiale sur le territoire helvétique est restée dans nos mémoires. Un épisode qui allait concourir à la dimension humanitaire que la Suisse cultivait depuis la fin du XIXème siècle avec la fondation de la Croix-Rouge qu’Henri Dunant avait créée et que Gustave Ador devait développer. L’accueil des internés en Suisse allait connaître une importance que l’on sous-estime très certainement, tant au niveau des implications sociales et économiques qu’au niveau de la répartition des blessés sur le territoire. De plus, la réception et l’installation des blessés français, belges ou anglais sont relativement connues, mais l'accueil des allemands, des autrichiens ou des italiens demeure plus confidentiel. Aussi, cet article ne s’attachera dans l’ensemble qu’à la question des premiers !

La Suisse romande au prisme des représentations des immigrés italiens

2015

La Suisse a ete depuis au moins le XIXe siecle une sorte d’Eldorado pour beaucoup d’Italiens a la recherche de meilleures conditions de vie ainsi que d’opportunites impensables dans leur pays d’origine. Dans cette communication nous nous proposons d’analyser le point de vue de l’une des communaute etrangeres les plus anciennes de la Confederation, a partir de la parole autobiographique (publiee) de deux immigrees italiennes – la premiere, emigree dans l’apres-guerre, est originaire des montagnes de la province de Bergame ; la seconde est arrivee des Pouilles aux cours des annees soixante. Ces temoignages seront accompagnes par quelques representations de la Suisse romande tirees de l’œuvre de l'ecrivain Adrien Pasquali (ne dans le Valais, mais fils d'une famille de migrants de la region de Genes). Les recits de vie interessent non seulement les etudes litteraires mais aussi les recherches en sciences sociales car elles permettent d’interroger par un double regard – dedans/de...