F. Kirbihler, « La citoyenneté romaine à Éphèse au IIe siècle et la pratique du droit romain. Une adrogatio chez les Vedii », dans G. Frija (éd.), Être citoyen romain dans le monde grec au IIe siècle de notre ère, Bordeaux, 2020, p. 117-164. (original) (raw)
Could Jewish judges have had a strong hold on their litigants in the con- text of Roman hegemony? Since the beginning of the Principate, the Roman Legislation had ruled that the ius gladii exclusively belonged to the provincial tri- bunals. But there was a gap between these official statements and their local appli- cation. As recent scholars have pointed out, municipal magistrates and sub-politi- cal communities settled disputes not only in minores but also in majores causae, with the use of coercive forces. In Palestine, during the 3rd and the 4th centuries, rab- binic judges seem to have forced defendants to appear in court and to have enforced judgments, even if, as Hayim Lapin suggests, this power was « episodic and rather fragile ». Another question should also be raised, what would have been the power of Jewish judges, other than the rabbis, the patriarchs, who were the leaders of synagogal communities in the provinces? We hold an imperial con- stitution given in 392 in Constantinople that ruled they were allowed to settle dis- putes in religious matters. Such a delimitation could not function as an efficient guarantee for the Jewish courts as religious Jewish rules dealt not only with ritual and purity but also with civil and penal matters. Indeed conflicts of laws and juris- dictions persisted after 392, as attested by imperial constitutions from 393 and 398. The actual power of the judges strongly depended on circumstance and in particular on the political relays and social networks they could activate in both the provincial and central administrations.
L’auteur souligne l’importance de la lex Iulia de civitate de 90 av. J.-C. pour le droit privé des municipes italique les plus anciens, en soutenant que cette loi octroya la citoyenneté aux Latins et aux Italiques à la condition qu’ils acceptent ce que l’auteur qualifie de fundus fieri « général »: c’est-à-dire l’adoption non pas de quelques lois romaines en particulier, mais de l’ensemble du droit privé romain. Avant 90 av. J.-C., au contraire, comme il est démontré, entre autres, à partir des cas de Capoue et de Cumes, il était normal d’appliquer pour les municipes un droit privé largement basé sur les coutumes locales. Le droit privé romain était introduit dans les communautés locales par des leges envoyées par Rome, lesquelles autorisaient, quand cela n’était pas spécifiquement interdit, l’utilisation du droit local, élaborant ainsi un système mixte. L’autore sottolinea l’importanza della lex Iulia de civitate del 90 a.C. per il diritto privato dei municipi italici più antichi, sostenendo che tale legge concesse la cittadinanza ai Latini e agli Italici a condizione che essi accettassero quello che l’autore denomina un fundus fieri «generale»: vale a dire l’applicazione non di singole leggi romane, ma dell’intero diritto privato romano. Prima del 90 a.C., al contrario, come mostrano, tra gli altri, i casi di Capua e di Cuma, era normale per i municipes l’applicazione di un diritto privato ampiamente basato sulle consuetudini locali. Il diritto privato romano veniva introdotto nelle comunità locali con leges inviate da Roma, le quali autorizzavano – per quanto da esse non disciplinato – l’impiego del diritto locale, realizzando così un sistema misto. Parole chiave: municipes, lex Iulia de civitate, civitas, fundus fieri, droit privé romain, droit privé local
2016
Cet ouvrage étudie le devenir d’une cité grecque, Éphèse, durant la période de transformations qui correspond à l’époque tardo-hellénistique et aux début du Principat. Les années entre 133 a.C. et 48 p.C. voient l’intrusion de Rome en Asie Mineure, l’acceptation par les Grecs de la domination romano-italique, et l’entrée des immigrants italiens dans les subdivisions civiques d’une ville devenue entre-temps capitale provinciale. Il s’agit donc de l’histoire d’une intégration croisée, à l’intersection de la création d’un empire « mondial » et d’une provincialisation réussie. L’ouvrage s’interroge également sur la place de Rome dans une grande cité portuaire grecque ouverte aux influences extérieures et sur l’intégration des immigrants dans la cité locale. Une cité grecque devient ainsi la ville d’Asie Mineure dans laquelle l’influence et la présence de Rome sont les plus visibles : les institutions et l’urbanisme évoluent pour traduire cette nouvelle réalité dans la vie politique locale, les pratiques religieuses ainsi que les constructions. Éphèse en sort durablement transformée.
in R. Ashton et N. Badoud, éd., Graecia capta ? Rome et les monnayages du monde égéen (IIe-Ier s. av. J.-C.), Bâle, 2021
Le monnayage des cités de Bithynie au I er s. av. J.-C. JULIE DALAISON La Bithynie, située dans le nord-ouest de l'Anatolie, abritait un royaume qui avait fait son apparition au tournant du III e s. av. J.-C. Ce royaume, au gré de l'avancée des Romains en Orient, s'est trouvé confronté à cette nouvelle puissance et est finalement devenu un royaume-client 1 de Rome. Ces relations expliquent en partie qu'à sa mort, Nicomède IV, dernier souverain de Bithynie, décide de léguer son royaume au peuple romain. Cependant la Bithynie ne devient réellement province qu'à la fin de la troisième guerre mithridatique, au moment de l'organisation pompéienne de la région, et elle est alors associée au Pont pour former la nouvelle province de Pont-Bithyniequi connait une réduction territoriale à l'époque d'Antoine. Il s'agit ainsi, dans cet article, de se centrer plus spécifiquement sur la partie bithynienne de cet espace, car elle présente une certaine homogénéité aux plans historique et numismatique et se démarque assez nettement de la partie pontique. Après avoir défini brièvement les cadres chronologiques et géographiques, nous dresserons le catalogue des types monétaires produits dans cet espace entre le règne de Nicomède IV et la fin du principat d'Auguste, afin de voir si le monnayage de cette région a connu des évolutions, des modifications significatives, dues à la mise en place du système provincial et à une présence romaine beaucoup plus marquée qu'elle ne pouvait l'être dans le cadre d'un royaume-client de Rome.