"Espace, lieu, paysage": la représentation du paysage dans les décors italiens de la Renaissance (original) (raw)
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Du jardin comme paysage sacral en Italie à la Renaissance
2007
En forgeant, sur la base des travaux d'Alphonse Dupront, la notion de " paysage sacral ", c'est-a-dire sacralise, ayant acquis secondairement un caractere sacre, cette contribution vise a eclairer pourquoi les differents traits typologiques du jardin proprement sacre dans l'Antiquite - selon les principales conceptualisations du sacre elaborees en anthropologie depuis Emile Durkheim - s'appliquent si difficilement pour les jardins en Italie a la Renaissance, et en quoi la survivance de la mythologie dans le repertoire iconographique et sur le plan imaginaire, animant le paysage de presences divines et " peuplant l'univers d'elegants fantomes " comme le dira Chateaubriand, vient troubler - en posant a l'historien l'epineuse question de la tentation humaniste du syncretisme - l'eventuelle valeur religieuse du jardin, qui, toutefois, s'apprehende d'autant mieux que l'on tient compte de ce paradigme culturel fondamental...
Les images de villes et de paysages dans les châteaux de la Renaissance en Italie
Dans de très nombreux bâtiments de la Renaissance italienne, qui sont le siège d'un pouvoir sur le territoire, les murs sont ornés de fresques à thème géographique. À l'occasion de ce colloque, il serait intéressant de vérifier la place spécifique des châteaux dans cet ensemble. En général, le château, dans la Renaissance italienne, laisse la place au palais urbain ou à la « villa » ouverte sur le paysage. Néanmoins, nous trouvons encore à cette époque, dans les peintures, des représentations à vocation territoriale dans quelques châteaux forts. C'est le cas avec les importantes séries de fresques à thème urbain ou paysager, comme Torrechiara (Parme), Palazzo Vecchio (Florence), Artimino (Prato), Ferrare, etc. Dans ma thèse de doctorat Les villes peintes. Iconographie urbaine dans les palais du pouvoir italiens en ancien régime 1 , je me suis occupée d'un recensement des lieux dans lequel le thème de la représentation est un argument territorial. Il s'agit non pas d'un paysage quelconque, mais d'une représentation qui est toujours un « portrait », c'est-à-dire l'image d'un paysage réel. Celle-ci est souvent réalisée à fresque, dans des pièces bien précises, à l'intérieur de palais ou de châteaux, qui sont le siège d'un domaine territorial. Ceci se présente comme un phénomène typique de la mentalité italienne de l'espace de la Renaissance jusqu'au xix e siècle. « Spatialisation was probably the first and most primitive aspect of consciousness 2 ». Il peut paraître banal d'affirmer la liaison de l'homme avec son espace, mais il est moins banal de comprendre la modalité de cette interaction et surtout quand et de quelle manière l'homme a senti le besoin de reproduire, en échelle réduite, un morceau de territoire ou un parcours. Il y a désor-mais une littérature infinie sur les représentations rupestres soit primitives, soit liées aux populations sauvages de la contemporanéité. Il émerge qu'il y a deux principales motivations derrière les images d'espace tracées sur la pierre : nécessité pratique (pour s'orienter ou définir un parcours dans un paysage sans point de référence défini) ou valeur symbolique et magique. Professeur à l'université de Bologne. t Florence, Palazzo Vecchio, vue extérieure. (Sauf indication contraire, les clichés sont de l'auteur).
Artiste ou espion ? Dessiner le paysage dans l’Italie du XVIe siècle
Stories of artists who were arrested and accused of spying while drawing landscape remain relatively unknown in the history of open-air drawing in the Renaissance period, when landscape raised new aesthetic issues as well as strategic and military tensions. This article focuses on Francisco de Holanda, a Portuguese artist who travelled through Italy between 1538 and 1542. Having embarked on a visual-spying mission of the peninsula's fortresses, he wrote essays on drawing and painting in which landscape representation took on a strategic dimension ans was celebrated as such. At the same time, treatises on the 'art of travelling' provided a great deal of advice on how to draw and map foreign territories 'without raising suspicion', while treatises on fortification often addressed military secret. Examining the figure of the draughtsman together with his graphic production at the service of art or war leads to a wider reflection on the development of a certain vision of landscape in the modern West. Keywords: draughtsman, spy, Francisco de Holanda, sketch, survey, treaty, fortification, topography, cartography, military.