L’alimentation, arme du genre (original) (raw)
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« Si j'étais homme ! » combien de jeunes filles nées vers le milieu du XIX e siècle, s'exclamèrent-elles ainsi ? Marie-Edmée Pau, Geneviève Bréton 1 ou Marie Bashkirtseff 2 signifiaient de la sorte, dans le secret de leur journal, leur révolte contre un ordre social qui les brimait 3. Cependant, parmi elles, seule la première rejeta la perspective du mariage, destinée ordinaire des femmes. Dans son journal, qui couvre la seconde décennie du Second Empire, « si j'étais homme », revient comme un leitmotiv 4. Il est vrai que cette fille et soeur de soldats appartenait à un milieu dans lequel le premier sexe était survalorisé : le modèle de la masculinité se forgea en partie, au XIX e siècle, sur le modèle militaire 5. Élevée dans le culte de la gloire et de la patrie, Marie-Edmée souffrait de vivre en un temps et dans un pays où la voie de l'héroïsme était barrée aux femmes 6. Mais son malaise semble aller au-delà : « Mon âme n'est pas dans mon corps 7 » écrivit la diariste dans un poème composé le soir de ses dix-huit ans. Puis elle ajoutait : « Ah ! si j'étais un homme ». Le « trouble de soi » exprimé ici est donc un « trouble dans le genre. » Il peut sembler paradoxal de l'aborder sous l'angle de l'invention. Marie-Edmée était contemporaine de Karl Heinrich Ulrichs (1825-1894), qui, le premier, postula à partir de son propre cas l'existence d'un troisième sexe ainsi défini : « avoir une âme de femme dans un corps d'homme », ou « une âme d'homme dans un corps 1 « Si j'étais homme, j'aurais aujourd'hui une belle et noble occasion d'être un peu nécessaire à mon pays en allant entre tant d'autres de mon âge me faire tuer. Hélas ! la loi salique nous atteint partout, jusque dans la mort. » écrit-elle le 20 juillet 1870, le lendemain de la déclaration de guerre. Geneviève Bréton,