Les modèles mathématiques de la rationalité chez Descartes et Pascal (original) (raw)
Related papers
Paris, Publications de la Sorbonne, 2007. ISBN 978-2-85944-583-6. La valeur de la raison dans la pensée de Pascal est loin d'être évidente. Alors que les écrits scientifiques témoignent d'une rigueur rationnelle remarquable et vont parfois jusqu'à défendre la raison humaine, dans les écrits apologétiques, on observe un changement de style et l'apparition d'une certaine critique de la raison. Comment définir le statut de la raison humaine dans l'ensemble de l'œuvre de Pascal ? Y a-t-il une rupture entre les œuvres scientifiques et apologétiques, une rupture qui s'exprimerait par la critique de la raison que Pascal exerce dans les Pensées ? Ou s'agit-il plutôt d'une redéfinition de l'usage de la raison et de l'élaboration d'une nouvelle rationalité non géométrique et non cartésienne dans les écrits apologétiques ? Cet ouvrage retrace l'itinéraire de la raison, des connaissances naturelles aux connaissances surnaturelles, des mathématiques et de la science de la nature à la théologie et à l'apologétique. Les analyses mettent en lumière la force de la raison chez Pascal, force qui provient de la connaissance claire et humble de ses propres limites et qui prend sa source dans une lumière surnaturelle et la certitude du cœur.
Si Pascal et Descartes, scientifiques et philosophes, se sont rencontrés à Paris, les 23 et 24 septembre 1647, lors du voyage en France de Descartes, et alors que Pascal était malade, c’était surtout pour parler des expériences sur le vide, de la machine arithmétique de Pascal et de la maladie de celui- ci. La plus jeune sœur de Pascal, Jacqueline, a évoqué la rencontre dans une lettre à l’aînée, Gilberte, devenue Mme Périer. En rester à l’opposition tranchée de caractères entre Descartes le rationaliste et Pascal le mystique,-opposition qui a nourri la pièce de Jean-Claude Brisville, L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune-, serait oublier que Descartes et Pascal font chacun mention de l’autre dans leurs écrits, et que leur différence d’âge et le rayonnement des textes cartésiens forcent à examiner l’influence que Descartes a exercée sur le jeune Pascal. L’article fait partie de la série publiée dans la rubrique Traits de plume de la revue Dialogues de Descartes de l’Université Paris-Descartes (Paris 5).
La notion de rationalité chez François Simiand (1873-1935)
Les traditions économiques françaises, 2000
Introduction L’analyse économique contemporaine emploie exclusivement le terme rationnel à propos des agents. Elle tend même à identifier leur rationalité à une représentation particulière de leur comportement : la maximisation sous contraintes. En revanche, Simiand ne qualifie jamais de rationnel le comportement des agents. Il n’use de ce terme que pour spécifier une politique économique. Ceci pourrait être un pur effet de langage. Simiand et les néoclassiques n’auraient pas le même usage du..
(Ir)rationalité et éducation chez Aristote
L’enfant est-il un être rationnel? Les comparaisons qu’Aristote établit entre le petit enfant d’une part, et les bêtes sauvages et les esclaves d’autre part, donnent à penser que ce n’est pas le cas. Toutefois, un examen attentif du contexte doctrinal dans lequel prennent place ces comparaisons indique qu’il ne s’agit pas là de jugements dont la portée s’inscrit sur le plan axiologique. En outre, une étude des facultés de l’âme visées par l’éthique montre que le rôle de l’éducateur, lequel doit inculquer à l’enfant les habitudes qui le mèneront, adulte, à l’exercice de la vertu au sens fort, ne consiste pas à s’adresser à l’enfant comme être rationnel, mais bien comme être raisonnable, ce qui relève d’une tout autre faculté de l’âme. Cette conception de la vertu et des moyens qui doivent être mis en oeuvre pour acquérir cet état stable explique l’importance qu’accorde Aristote à l’obéissance dans l’éducation des enfants.
La rationalité de la théologie
Entre expérience et pensée, la théologie vit d'un accueil du don de Dieu et d'un témoignage à ce don d'une manière qui soit ajustée à l’âge de la raison. La théologie est appelée à se confronter directement aux autres langages ayant un impact sur l’expérience commune, d’où le nécessaire dialogue qu’elle doit entretenir avec philosophes et scientifiques. Le lieu de cette confrontation est par excellence l’université où elle peut entrer en dialogue avec les autres rationalités. C’est aussi le lieu de l’espace public et de la société civile où le langage de la théologie se confronte aux exigences du débat démocratique et aux vertus du pluralisme. C’est enfin le lieu de la communauté des fidèles où le travail de la pensée théologique féconde un renouvellement de la vie religieuse et une contribution critique de ces communautés au cours de la vie sociale. Une théologie reçoit un profil spécifique selon qu’elle se tourne vers ses racines traditionnelles pour y trouver sa norme, ou détermine son discours en fonction d'une prise en compte de la situation présente.
La causalité chez Descartes Pour une lecture contemporaine
« Le ciel règle souvent les effets sur les causes » Corneille, Mort de Pompée, acte V, scène 2 « Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il n'y a point d'effet sans cause » Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Chaîne des événements »