Les évangéliques, l’Honorable Compagnie des Indes Orientales et la christianisation du sous-continent indien au tournant du XIXe siècle (original) (raw)
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L’évangélisation des Indiens d’Amérique
Amerika, 2013
Carmen Bernand et Serge Gruzinski dans leur Histoire du Nouveau Monde 1 le reconnaissent d'emblée : « Une historiographie dominée par les mythes entourant les Etats-Unis » a longtemps escamoté la prééminence de la première Amérique qui fut espagnole … « relayant la légende noire-née au XVI e siècle dans l'ombre de cette première Amérique, pour n'y voir que la préfiguration d'une Amérique latine exotique et arriérée, condamnée à connaître le sort d'un tiers monde sans avenir 2. » L'expression « légende noire » apparaît pour la première fois sous la plume de Julían Juderías qui la dénonce en 1914 3. Ce dénigrement calomnieux de l'Espagne remonte au XVI e siècle. Joseph Pérez en attribue l'origine à Guillaume d'Orange 4 , ennemi juré de Philippe II. Cette vision très négative de la conquête espagnole de l'Amérique, soutenue par l'historiographie anglo-saxonne reste prégnante aujourd'hui dans le monde occidental, notamment en France. Nous en donnerons seulement deux exemples. Un site scolaire destiné aux élèves des lycées présente ainsi la conquête : « Conquista : extermination des Indiens, sur l'ordre du pape, avec l'aide financière des rois. 9 millions de morts 5. » Une pièce de théâtre à prétention historique, adaptée d'un roman de Jean-Claude Carrière, est devenue un téléfilm à succès, diffusé sur FR 2 le 2 mai 1992, réalisé par Jean Daniel Verhaeghe. Ce téléfilm obtiendra quatre 7 d'or en 1993. Il s'agit de La controverse de Valladolid, qui serait une adaptation fidèle du débat historique du même nom. L'Église y aurait débattu de ces questions : les Indiens ont-ils une âme ? Sont-ils des hommes ? Dès le XVI e siècle la légende noire est constituée. Montaigne, dans un chapitre des Essais (Des Coches III, ch. VI), dénonce, avec indignation, la conquête des Amériques : « Jamais l'ambition, jamais les inimitiés publiques, ne poussèrent les hommes les uns contre les autres à si horribles hostilitez et calamitez si misérables. » Les griefs constitutifs de cette légende noire sont donc les suivants : Par intérêt mercantile, l'Espagne a colonisé brutalement l'Amérique. Elle a exproprié les Indiens. Non
Les précurseurs de la Compagnie française des Indes orientales, 1601-1622
2014
A la fin du XVIe siecle et au debut du XVIIe, les Anglais et les Hollandais se lancent a l’assaut de l’empire etabli depuis un siecle dans l’ocean Indien par les Portugais, qui controlaient le lucratif commerce des epices. L’objectif de cette these est d’etudier quelle part ont pris les Francais dans ce grand mouvement economique qui porta les nations europeennes a exploiter les richesses des Indes orientales. Il est frequemment admis que les relations de la France avec le Sud-Est asiatique n’ont debute qu’a partir de 1664, lorsque Colbert a fonde la grande Compagnie francaise des Indes orientales, qui est la seule retenue par l’histoire. A l’aide de recits de voyages francais, anglais et hollandais, de documents manuscrits conserves a la Bibliotheque nationale de France, de pieces de proces posterieurs aux faits ou encore d’autres documents issus des archives anglaises ou hollandaises, mon travail tente de remettre en cause cette idee recue et de faire mieux connaitre les tentative...
2018
Récapitulation des modèles d'évangélisation actifs en Inde 1.7. Et maintenant ? Partie B : L'évangélisation comme interculturation (Partie ecclésiologique et missiologique) III : Introduction de la seconde partie 2. L'évangélisation, la mission et le rapport Évangile-Cultures à Vatican II 2.1. Une « ecclésiologie de la mission » à Vatican II 2.1.1. Le contexte du Concile et l'encyclique Ecclesiam Suam 2.1.1.1. Trois pensées 2.1.1.2. Renouveau et réforme 2.1.1.3. Esprit de pauvreté et de charité, distinction-union avec le monde 2.1.1.4. Le « dialogue de salut » 2.1.1.4.1. Clair, doux, confiant, prudent 2.1.1.4.2. Un dialogue pluriforme, à vivre selon trois cercles plus un 2.1.2.
Annales historiques de la Révolution française, 2000
The end of the 18th century saw Great Britain and its empire under severe threat from revolutionary France, both through its military strength and the force of its egalitarian ideals. In 1800, in order to put a stop to the propagation of the «erroneous principles» of the French Revolution amongst its European employees, the English East India Company founded a college at Fort William in Calcutta. There, the future servants of the Company were taught European science and literature as well as the languages, sciences, philosophies and the structure of the stratified societies of India, so as to inculcate in them «the true principles of religion and government». They had as teachers not only British orientalists but also learned Indians, and when, in 1806, part of the teaching was moved to England, some of the Indian teachers were also moved to teach alongside the likes of the political economist, Thomas Malthus. This seemingly unnatural alliance partook of a larger movement in England where reformers allied with men of science to propagate a social and political model founded on global inequality, diametrically opposed to the universalist ideals of the French Revolution.