Les représentations sociales des étiquettes associées à la maladie mentale (original) (raw)

Des "étiquettes juridiques". La catégorisation par le droit en santé mentale

Le processus judiciaire requiert l’objectivation des conflits en fonction de critères facilitant la preuve et la prise de décision. Au Québec, les critères retenus en matière d’internement et de soins n’ont fait l’objet d’aucune définition par le législateur: ce fut aux tribunaux de leur donner un contenu substantiel. L’étude de la jurisprudence et du discours des juges rencontrés en entretien et en observation directe permet de dégager les grandes lignes de cette interprétation, mais également de questionner l’utilité et les conséquences de l’application de ces critères. Ne s’agit-il pas d’«étiquettes juridiques»?

Réflexions sur les phénomènes psycho-sociaux impliqués dans le processus de stigmatisation et d'étiquetage social ("Labelling")

Communication au XVIIIe Congrès de criminologie en 1979 à Aix-en-Provence où les auteurs font un tour d'horizon des thèses de la théorie de l'étiquetage. Ils en font un bref historique et surtout mettent en perspective les effets inhibiteurs de l'enfermement dans un rôle et que percevoir à travers un écran classificateur aliène et limite l'autre dans ses possibilités d'évolution. Les auteurs militent pour une perspective "desétiquante, délabilisante" pour promouvoir les espoirs et les possibilités de changement.

Emmanuelle Bernheim - Des « étiquettes juridiques ». La catégorisation par le droit en santé mentale

Résumé Le processus judiciaire requiert l’objectivation des conflits en fonction de critères facilitant la preuve et la prise de décision. Au Québec, les critères retenus en matière d’internement et de soins n’ont fait l’objet d’aucune définition par le législateur : ce fut aux tribunaux de leur donner un contenu substantiel. L’étude de la jurisprudence et du discours des juges rencontrés en entretien et en observation directe permet de dégager les grandes lignes de cette interprétation, mais également de questionner l’utilité et les conséquences de l’application de ces critères. Ne s’agit-il pas d’« étiquettes juridiques » ? Abstract The judicial process requires the objectification of conflicts on the basis of criteria that facilitate evidence and decision making. In Quebec, the criteria used to hospitalize and treat people have never been defined by lawmakers : it has been left up to the courts to give substance to the criteria. A study of the jurisprudence and of what judges had to say when interviewed and when observed directly reveals the main points of this judicial interpretation, but also raises questions about the usefulness and consequences of applying the criteria. Are they anything more than “legal labels” ?

Usage spécialisé ou usage courant des désignations de la maladie mentale dans le discours des non-spécialistes : le cas des termes autisme et hystérie

2016

Le concept de maladie mentale, propre a chaque peuple, est cree dans le but de nommer et categoriser les comportements consideres comme anormaux sur le plan du comportement individuel (Foucault, 1972). Si les specialistes de la psychiatrie se sont attardes a analyser et decrire ces comportements par le biais de la creation de nombreuses maladies mentales, l’emploi de ces termes n’est plus reserve aux specialistes. De nombreux termes issus de la psychiatrie sont entendus et utilises par les locuteurs non-specialistes du domaine. Ce texte vise a contribuer a l’avancement des connaissances concernant l’appropriation des termes relatifs a la psychiatrie par les locuteurs non-specialistes. Il s’agit plus precisement de voir comment les criteres de theme principal aborde dans le document et de technicite peuvent contribuer a situer la progression des ces termes sur le continuum de progression vers l’usage courant. Les termes autisme et hysterie sont utilises pour demontrer la pertinence d...

"La maladie mentale en question"

2008

In this article, I propose to read psychiatry as a technique for the government of the individuals (in a foucaldian meaning) and to analyse some recent transformations of the psychiatric field inside a broader mutation of “governmental rationalities ». I show how mental heath apparatus corresponds to a “security apparatus” that develops on a open territory, relies on a relative autonomy of the individuals and works over the whole population on a continuum of states not strictly segregated in categories as ill/ not ill. I examine then how these transformations have consequences on the notion of “mental illness” itself, that tends to disappear and be replaced by notions like “psychical suffering” and “mental troubles”. I study more specifically some consequences of the loss of specificity of the mentally ill’s status and of the relative disappearance of the pulsional problem replaced by the question of relationships to others. I argue to conclude that it is inside this broader transformations of techniques for the government of individuals, linked to a “liberal” government of conducts, that the success of cognitive and compartmental therapies must be analysed.

Représentations sociales du « fou », du « malade mental » et du « dépressif » en population générale en France

L'Encéphale, 2010

Cet article décrit les représentations sociales du fou, du malade mental et du dépressif, dans un échantillon représentatif de la population générale française. Sur 36 000 personnes interrogées dans l'enquête « Santé mentale en population générale », plus de 75% associent les termes de fou et de malade mental à des comportements violents et dangereux. Plus de 75% des sujets associent le terme dépressif à la tristesse, l'isolement et le suicide. Les personnes jeunes et celles qui ont un niveau d'éducation et de revenu élevé catégorisent plus fréquemment les comportements violents et dangereux dans le champ de la maladie mentale plutôt que dans celui de la folie. Les représentations influant sur les recours aux soins et les attitudes vis à vis des patients, les résultats interrogent sur la meilleure façon de lutter contre les archétypes du fou, ou du malade mental, afin de réduire l'exclusion des patients.