Recensione libro Barattucci 2013 in Histoire Urbaine (original) (raw)

Recension "Colette Castrucci, Le quartier du port de Marseille 1500-1790. Une réalité urbaine restituée, 2016"

Histoire urbaine, 2022

Distribution électronique Cairn.info pour Société française d'histoire urbaine. © Société française d'histoire urbaine. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

Recensione J. Rancière, Le temps du paysage Aux origines de la révolution esthétique La Fabrique éditions 2020 Lucia Arcuri

2020

J. Rancière, Le temps du paysage Aux origines de la révolution esthétique La Fabrique éditions 2020 Lucia Arcuri Le paysage figure rarement au nombre des objets sur lesquels la philosophie a posé son regard. Au-delà de la beauté apparente des bois et des jardins, presque personne ne peut imaginer les canons qui ont dicté au niveau factuel le style de l'aménagement des jardins, la disposition des éléments, le jeu des lumières et des ombres, de l'eau. Mais, plus en amont, on trouve différentes théories sur le statut de cet art insolite et sur la peinture du paysage. J. Rancière propose un excursus original qui s'insinue dans la trame historico-théorique de ces deux champs singuliers de l'esthétique. Il est conscient du fait que l'art du paysage est comme Janus, c'est-à-dire à plusieurs faces. L'une est celle des jardins aménagés, l'autre celle de la nature sauvage, et les deux contribuent à bouleverser les critères du beau et le sens même du mot art dans l'histoire. Mais ce bouleversement de la conception de la nature concerne aussi la société. Deux événements significatifs dans l'histoire occidentale contrarient selon Rancière la recherche d'un horizon commun et la tentative d'unité: la naissance de l'esthétique en tant que «régime de perception et de pensée de l'art» et la Révolution française entendue comme «révolution dans l'idée même de ce qui assemble une communauté humaine» (p. 10). Presque comme dans un conte de Borges ou comme dans un jardin, le livre dévoile son architecture intérieure, un schéma interne selon lequel les trois premiers chapitres sont consacrés à l'art du paysage, à son statut, à la comparaison avec la peinture, tandis que les deux derniers tentent de tisser des chemins communs entre ces formes d'art et la politique. Le goût pour les descriptions et l'abondance des détails dénote par ailleurs une passion personnelle du philosophe pour le jardinage et la peinture. Dans le premier chapitre, Rancière trace les multiples péripéties que l'art des jardins a connu avant d'entrer de plein droit dans la classification des beauxarts. L'auteur nous informe que Whately et Kant furent les premiers à donner dignité à cet art qui était à tort tombé en discrédit. En 1790, Kant le décrit comme l'art du « bel arrangement » des produits de la nature. Mais il avait été déjà anticipé par Whately, en 1770. En pensant au niveau de perfection atteint par