2010, L’intériorisation de la frontière sous menace d’expulsion. Le quotidien des étrangers en situation irrégulière, in D. Fassin (éd.), Les nouvelles frontières de la société française. Enquête sur l’altérité nationale (Paris, La Découverte) : 455-476 (original) (raw)
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The life of unauthorized migrants is characterized by the insecurity inherent to their administrative situation. The various risks in everyday life ‑ from arrest to expulsion ‑ must be estimated at best in order to prevent them. Through the experience of an encounter at the Prefecture, this article shows the difficulties to evaluate the risk in an environment where everything can potentially become threatening. La vie des étrangers en situation irrégulière est marquée par l’insécurité inhérente à leur situation administrative. Au quotidien, les risques divers – de l’arrestation à l’expulsion – doivent être évalués au mieux pour s’en prémunir. À travers l’expérience d’un dépôt de dossier de régularisation à la préfecture, cet article montre les difficultés à évaluer le risque dans un environnement où tout peut devenir menaçant.
2018
Abstract. – The incorporation of managerial logics at the core of the State has deeply transformed the practices of control of undocumented migrants in France. It has led to a significant increase in the number of arrests and detentions. The number of deportations, however, has not significantly increased. Undocumented migrants, as these numbers indicate, are not deportable by definition; they are, however, always threatened by deportation. Instead of seeing the State’s incapacity to deport as a failure, this paper interprets deportation and the threat of deportation as two complementary forms of single policy aimed at managing migration. While some migrants are in fact deported, the majority remain in virtual or real detention within the national territory. On both sides of the border, the policy is at all times concerned with containing the “unwanted,” to stopping or slowing down their movement. Résumé. – L’incorporation des logiques d’évaluation au coeur de l’État a eu pour effet de transformer en profondeur les pratiques de contrôle de l’immigration irrégulière en France, entraînant une hausse importante du nombre des interpellations et un recours plus systématique à l’enfermement. Dans le même temps, les expulsions n’ont pas significativement augmenté. Les étrangers en situation irrégulière ne sont plus expulsables par définition, ils sont désormais menacés d’expulsion. Plutôt que d’envisager l’incapacité à expulser comme un échec, cet article appréhende expulsion et menace d’expulsion comme les deux formes complémentaires d’une même gestion des flux migratoires. L’expulsion de quelques-uns s’accompagne d’un confinement de tous les autres au sein du territoire national. De part et d’autre de la frontière, il s’agit alors de contenir les « indésirables », d’entraver et de ralentir leurs déplacements.
Cahiers de géographie du Québec, 2000
Cahiers de géographie du Québec AMILHAT-SZARY, Anne-Laure et FOURNY, Marie-Christine (dir.) (2006) Après les frontières, avec la frontière. Nouvelles dynamiques transfrontalières en Europe. La Tour d'Aigues, L'Aube, 169 p. (ISBN 2-7526-0190-5) Lasserre, Frédéric Volume 52, numéro 145, avril 2008 2 1 9 2 Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Département de géographie de l'Université Laval ISSN 0007-9766 (imprimé) 1708-8968 (numérique) 2 1 9 2 Découvrir la revue Citer cet article Lasserre, Frédéric. "AMILHAT-SZARY, Anne-Laure et FOURNY, Marie-Christine (dir.) (2006) Après les frontières, avec la frontière. Nouvelles dynamiques transfrontalières en Europe. La Tour d'Aigues, L'Aube, 169 p. (ISBN 2-7526-0190-5)." Cahiers de géographie du Québec 52145 (2008): 99-101. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politiquedutilisation/\] Cet article est diffusé et préservé par Érudit.
2017
Dans cet article, l’auteure s’interesse a la frontiere a la fois comme ligne, chez Julien Gracq, et comme zone, chez Nicolas Bouvier. A partir d’une triple perspective, semiotique, geographique et litteraire, elle aborde ainsi la notion de « frontiere » comme un declencheur de situations marquees par la tension, processus semiotique qui mene a l’autre et a l’alterite. Au contact de la frontiere, qu’on la trangresse parce qu’elle nous fascine ou qu’on la traverse pour le plaisir du voyage, ce n’est qu’a partir du moment ou l’on se degage de l’alterite binaire (en miroir) que l’on peut envisager l’alterite des frontieres (destabilisation et perception du divers).
Marie-Laure Basilien-Gainche, « L'éloignement de l'étranger en France », dans Caterina Severino (dir.), La fin du séjour irrégulier des étrangers après la transposition de la « directive retour » en France, en Espagne et en Italie, Bruylant, 2015, pp. 130-155
The strengthening of the political control of migration in Europe has led to the development of pockets of places of waiting created at different stages of the journeys of those attempting migration. At the same time the tightening of the conditions under which foreigners already present in the country can legally obtain rights of residence has lengthened these waiting times. While waiting for much desired and necessary papers the illegal migrants are forced to live in an eternal present composed of numerous fresh starts. Yet, even if obtaining papers opens up a new temporality and profitable time use the now legalised foreigners soon discover the contradictions of life as an immigrant. Le renforcement des politiques de contrôle des migrations en Europe a eu pour effet le développement de poches d’attente tout au long du parcours des aspirants à cette migration. Parallèlement, la restriction des conditions d’obtention d’un titre de séjour a retardé l’accès à un statut régulier pour les étrangers déjà présents sur le territoire. En attendant ces « papiers » tant espérés, les étrangers en situation irrégulière sont contraints à vivre dans un éternel présent fait de multiples recommencements. Si l’obtention des « papiers » ouvre une nouvelle temporalité, un temps devenu profitable, les étrangers régularisés découvrent vite les contradictions temporelles de la vie de migrant.