Être Ou Ne Pas Être Post(-)Coloniale : Le Cas De La Littérature Des Intrangers (original) (raw)

Caligrama: Revista de Estudos Românicos

Dans l'espace francophone, parler de « littératures postcoloniales » représente un véritable défi. D'une part, il s'agit d'un courant littéraire envisagé avec méfiance, voire même réticence et hostilité, malgré les écrivains et les philosophes français et francophones cités comme précurseurs. De l'autre part, les caractéristiques éclectiques du corpus postcolonial donnent lieu à un rassemblement sous un même label d'oeuvres littéraires protéiformes (aussi bien sur le plan de l'espace et de l'époque d'émergence que sur le plan des problématiques traitées et de la langue d'écriture) ; parallèlement, elles entraînent une mise à l'écart d'un ensemble littéraire hybride (à cause de l'histoire personnelle des écrivains et de leur langue d'expression). Dans notre contribution, nous nous proposons de voir si la littérature des intrangers, produite par les descendants d'immigrés maghrébins ou de harkis, présente vraiment les caractéristiques du corpus post(-)colonial. Nous fonderons notre analyse sur deux romans de l'extrême contemporain appartenant à deux écrivaines ayant connu un destin complètement différent : Un homme, ça ne pleure pas (2014) de Faïza Guène, chouchou des médias, cadette d'une famille originaire d'Algérie, née à Bobigny et ayant grandi dans la cité des Courtillières à Pantin, et Mohand le harki (2003) de Hadjila Kemoum, elle-même fille de harki. Abstract : In the French-speaking space, talking about "postcoloniales literatures" represents a real challenge. It is about a literary movement envisaged suspiciously, even reluctant and hostile, despite the French and Francophone writers and philosophers cited Annexe : Le chronotope binaire du roman Mohand le harki de Hadjila Kemoum Recebido em: 17 de julho de 2018.