S. Audidière, Fontenelle, la Tendresse philosophe (original) (raw)

Tendresse et pudeur chez Stendhal

Philosophiques:, 2000

C'est la nuance de l'intonation qui fait tout… » Stendhal, Correspondance. RÉSUMÉ. --Cet article traite de l'ironie comme valeur esthétique, et donc affective, chez Stendhal. Les phénomènes affectifs varient en nature et en intensité, et une même émotion peut être colorée différemment (les adjectifs indiquent ses nuances, comme « douce nostalgie » ou « nostalgie désespérée »). L'ironie implique une gamme complexe d'aspects et de degrés : elle peut être satirique, comique, tragique, nihiliste, paradoxale, etc. Je considère d'abord les types d'ironie que Stendhal a évités. Il rejetait à la fois la satire tragique de Chateaubriand et l'ironie romantique nihiliste. Je considère ensuite la théorie stendhalienne du rire, suggérée par plusieurs de ses écrits dans lesquels il réfléchit sur diverses formes de comédie tout en développant son propre idéal tel qu'il apparaîtra dans ses romans principaux (voir Journal littéraire, Histoire de la peinture en Italie, Racine et Shakespeare, et Correspondance). Tout en se référant à Hobbes et à sa définition du rire comme sentiment de supériorité, il ne semble pas tout à fait convaincu par sa théorie et insiste sur les deux conditions indispensables de l'effet comique : la clarté et la rapidité. Ces deux

Réverbérations. L’académisme de Fontenelle, de Paris à Berlin

Modernité et académies scientifiques européennes, 2023

Cette contribution propose une analyse comparée de la manière dont Bernard de Fontenelle, pour l’Académie des sciences de Paris, et Samuel Formey, pour l’Académie des sciences et des belles-lettres de Berlin, théorisent le rôle et le mode de fonctionnement des académies, ainsi que leur inscription dans la catégorie générale d’histoire de l’esprit humain. Cela permet de montrer comment leur fonction épistémologique est en étroite relation avec le statut politique qui leur est conféré.

Soudaine-Lavinadière

ADLFI. Archéologie de la France - Informations, 2009

Identifiant de l'opération archéologique : 2930 Date de l'opération : 2009 (FP) L'année 2009 marque le début d'un nouveau programme triennal sur le site du prieuré du Saint-Sépulcre, devenu ensuite commanderie hospitalière (Conte, Patrice. 2009) et de l'église de Lavinadière. Partant des acquis des années de fouille antérieures, la campagne de 2009 a été orientée suivant deux directions complémentaires : les travaux de terrain et les études conjointes menées aussi bien à partir des vestiges matériels que de la documentation écrite.

Pascale Bolognini-Centène, Stendhal lecteur des fictions du xviiie siècle

2014

Stendhal s’est nourri de la litterature du xviiie siecle qui le fascinait et avait ses preferences. Depuis Valery qui a dit que «Beyle tenait heureusement du siecle ou il naquit l’inestimable don de la vivacite» et qui a releve sa proximite avec Diderot et Beaumarchais, depuis Thibaudet qui le voyait en heritier lointain des Lumieres, les etudes sur Stendhal lecteur assidu du xviiie siecle se sont multipliees, sous la forme d’ouvrages sur ses rapports avec certains auteurs (Vauvenargues, Rous...

« La Nature dans les écrits de Fontenelle pour l’Académie des sciences »

Dix-huitième siècle n°45 (2013), p. 97-113, 2013

La Nature dans les écrits de Fontenelle pour l'Académie des sciences. Lorsqu'on s'interroge sur la place et la signification que l'idée de nature peut avoir dans l'oeuvre de Fontenelle, la métaphore par laquelle le philosophe des Entretiens sur la pluralité des mondes explique à la marquise sa conception mécaniste de l'univers semble s'imposer comme une évidence : « […] je me figure toujours que la Nature est un grand spectacle qui ressemble à celui de l'opéra », affirmait le philosophe avant de développer une cosmologie mécaniste où tout dans l'univers s'explique par le jeux de poulies, de cordes et de contrepoids 1. Ce passage paradigmatique de la démarche déployée par Fontenelle dans les célèbres Entretiens aura largement contribué à asseoir la réputation de l'auteur en tant que divulgateur des savoirs scientifiques et grand défenseur de la physique cartésienne, y compris à une époque où la pensée de Newton a réussi à s'imposer en France au sein même des cercles savants 2. Et il est vrai que Fontenelle est sans doute l'un de ceux qui aura le plus contribué, à la charnière des XVII e et XVIII e siècles, à inscrire les savoirs scientifiques dans l'espace 1 1 Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes (1686). Éd. critique par Christophe Martin, Paris, Flammarion, 1998, « Premier soir », p. 62. 2 On peut observer à ce propos que les Entretiens sur la pluralité des mondes paraissent un an avant les Principia de Newton (1687). La publication tardive du Traité des tourbillons (1752) a longtemps servi à expliquer le « cartésianisme » de Fontenelle, mais la véritable nature de cet engagement est actuellement reconsidérée. Voir F. Pépin, « Être cartésien pour un historien de la pensée : Fontenelle, les cartésiens et la philosophie cartésienne », dans Delphine Kolesnik (dir.), Qu'est-ce qu'être cartésien ?, vol. II, « Réceptions et transformations : trois siècles de cartésianismes », Lyon, ENS Éditions, à paraître en 2012.

La nature dévoilée (de Fontenelle à Rousseau)

Dix-huitième siècle, 2013

Distribution électronique Cairn.info pour Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle. Distribution électronique Cairn.info pour Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2013-1-page-79.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

La Théodicée de Pierre Bayle

Olivier Boulnois (dir.), Dieu d'Abraham, Dieu des philosophes : Révélation et Rationalité, Paris, Vrin, à paraître

Ce texte réexamine la stratégie de Bayle à l'égard du problème du mal et de la responsabilité de Dieu (ce que j’appelle, cum grano salis, sa théodicée). Il montre que sa solution n'est pas de chercher refuge (au moins en apparence) dans un fidéisme aveugle qui renonce à toute rationalité, mais consiste en un combinaison plus subtile de la raison et de la foi. La foi n'intervient que pour donner un contenu (des vérités factuelles, qui ne peuvent être connues que par la Révélation , comme que Dieu a laissé Adam et Ève pécher) sur lequel peut s’appliquer un principe rationnel: « ce que Dieu fait est bien fait ». D'où l'on peut conclure rationnellement que Dieu n'a pas été immoral en laissant Adam et Ève pécher, même si nous ne comprenons pas comment cela n'était pas immoral.

« Fontenelle et la réhabilitation de la libido sciendi dans les écrits académiques »

Le plaisir des modernes, sous la direction de Jean-Charles Darmon et Gianni Paganini, Paris, Hermann, à paraître

Je croirais sur les étoiles tout ce que vous voudrez pourvu que j'y trouve mon plaisir » 1 , déclarait la marquise des Entretiens sur la pluralité des mondes au philosophe qui, dans le célèbre texte de Fontenelle, lui dévoilait les secrets de l'univers. Cette formule, parmi d'autres du même type, a longtemps résumé le projet de l'auteur aux yeux non seulement d'une partie de ses lecteurs, mais aussi d'une partie de la critique qui fit de Fontenelle le père de la vulgarisation scientifique, l'auteur capable de semer de roses l'épineux champ de l'astronomie, et d'agrémenter la physique cartésienne du langage de la galanterie mondaine, comme s'il s'agissait pour lui de simplifier le discours scientifique en le réduisant à une série de jeux de langage que le public non initié aux nouveaux savoir pouvait alors comprendre, apprécier, et plus facilement adopter. Le fait que Fontenelle accède, peu de temps après la publication des Entretiens sur la pluralité des mondes à l'Académie royale des sciences (qu'il rejoint en 1697), et qu'il devienne dès 1699 le premier secrétaire perpétuel de la compagnie renouvelée, semblait confirmer cette idée : Fontenelle aurait ainsi passé plus de quarante ans à résumer pour le public mondain les travaux des « vrais » académiciens, faisant régulièrement l'éloge des savants qui avaient consacré leur vie à la recherche des secrets de la nature, contribuant tout au plus à imposer la figure d'un héros moderne, celle de l'homme de science.