Sur l’ambition de vulgariser la science (1874) (original) (raw)
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Critique des sciences et origine des études sur la vulgarisation. Une piste généalogique (1966-1977)
actes numériques du 16e Congrès de la Société Française des Sciences de l'Information et de la Communication, 2008
Les études sur la vulgarisation et la transmission des savoirs forment une part importante du champ des sciences de l'information et de la communication. Il semble donc nécessaire de revenir sur la constitution de ce domaine dans le cadre d'une réflexion historique sur l'institutionnalisation cognitive et sociale des SIC. La nécessité d'un tel effort généalogique est d'autant plus grande que les données historiques sur le champ des études sur la vulgarisation sont rares et plutôt schématiques. En particulier, les textes retraçant l'histoire de la réflexion au sujet de la vulgarisation et de la communication scientifique accordent peu d'intérêt au contexte historique des années 1960-70, pourtant essentiel (Schiele, Jacobi, 1988 ; Jeanneret, 1994 ; Babou, 1999, partie 1, chapitre 2). L'évolution du champ dans ces années est alors résumée de la façon suivante : « Le troisième homme », article classique d'Abraham Moles et Jean Oulif (Moles, Oulif, 1967), est souvent considéré comme le premier texte important sur la vulgarisation, qu'il présente comme un outil nécessaire pour combler le fossé existant entre les scientifiques et la société. Suivent alors les travaux de Baudouin Jurdant et Philippe Roqueplo , qui s'opposent à la vision « naïve » de la vulgarisation, et insistent sur la dimension mystificatrice de cette dernière, son rôle idéologique de séparation des pôles science/société. Puis ces deux positions antithétiques seraient également rejetées par les travaux des années 1980, et l'idée d'un continuum ou d'une socio-diffusion des savoirs (Cloître, Shinn, 1985 ;. Le geste épistémologique et historiographique se fait schématisation intellectuelle, présentant les études sur la vulgarisation selon une logique dialectique 1 . Cette schématisation est d'une grande utilité, car elle permet de distribuer des positions dans l'espace de la réflexion, mais elle présente des limites. Elle laisse en particulier de côté le rapport entre pratiques et analyse théorique de la vulgarisation : d'un côté les discours « sur », qui se confrontent à coups de « traduction / trahison / continuum », et de l'autre côté les pratiques, auxquelles on fait grâce de leur réflexivité. Tenir compte du contexte historique de ces années, et en particulier du mouvement de contestation original qui affecte le champ scientifique, doit permettre d'éclairicir cette relation singulière entre pratique et critique. Si nous proposons donc de revenir plus en détail sur les années 1960-70 et sur la critique des sciences, pour analyser la construction du discours d'analyse de la vulgarisation, ce n'est pas seulement pour satisfaire un désir de précision historique. Au moins deux raisons nous incitent à travailler cette période. La première est d'ordre épistémologique et concerne directement le domaine de la réflexion sur la vulgarisation. Montrer les liens étroits entre critique des sciences, pratiques de la vulgarisation et réflexion universitaire doit en effet nous conduire à élaborer une conception quelque peu différente des études sur la vulgarisation, et à renouveler certaines interrogations. On insistera ici sur le fait que les deux paradigmes de la traduction et de la trahison, en pratique, ne se réduisent pas à une conception unidirectionnelle et fonctionnaliste de la communication (Babou, 1999). La confrontation de ces deux thèmes dans le discours de critique des sciences fait émerger au contraire des interrogations cruciales sur les médiations du savoir scientifique. 1 Il serait toutefois injuste de réduire les travaux de Schiele, Jacobi, Jeanneret et Babou à cette approche dialectique. Jeanneret notamment revient sur la construction problématique du rapport à la transmission du savoir à partir de Roqueplo, dans .
« Le débat scientifique en 1713 »
Paris 1713 : l’année des Illustres françaises. Études réunies par Geneviève Artigas-Menant et Carole Dornier, avec la collaboration de Delphine Petit. Louvain, Peeters, 2016, p. 323-335., 2016
Le débat scientifique en 1713 LES DÉBATS SCIENTIFIQUES EN 1713.
Qu’est-ce qu’une bonne vulgarisation scientifique aujourd’hui? Eduquer 70
La nécessité d'une large réflexion sur l'avenir du système scolaire en Communauté française s'impose depuis quelque temps dans les milieux laïques. Les indicateurs de santé de notre école ne sont effectivement pas bons: mauvais classement de nos jeunes dans les enquêtes internationales, recrudescence des taux de redoublements, inéquité croissante entre les bénéficiaires du système (élèves et étudiants), pénurie d'enseignants. Pour tous ceux qui se préoccupent de l'avenir de notre société, cette évolution est inquiétante et nécessiterait, de manière urgente, une large réflexion sur l'avenir de l'école A l'origine de cette situation préoccupante, la Ligue a dénoncé souvent l'absence de cohérence de la structure scolaire, due à la longue tradition d'autonomie des pouvoirs organisateurs ainsi qu'à leur souci d'indépendance. L'école présente aujourd'hui toutes les caractéristiques d'un quasi marché où la course à l'élève est...
Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 2009
La science et la technique sont passées au XIXe siècle du statut de « connaissances utiles » à celui de « bonne littérature » recommandée à la jeunesse et au peuple. Vers 1830, c’est le temps des philanthropes et des saint-simoniens, jeunes gens désintéressés qui veulent, dans la tradition encyclopédique, apporter leur contribution à la diffusion des connaissances. La science, sous sa forme officielle, se dévoile au grand public grâce à Arago en 1835, mais elle ne s’émancipe qu’après 1850 avec la création de journaux spécialisés d’abord lus par quelques érudits (Le Cosmos de l’abbé Moigno), puis accessibles au plus grand nombre par la variété des sujets abordés et la qualité des illustrations (La Nature de Tissandier). Nous analyserons les étapes qui ont jalonné ce parcours, du Magasin pittoresque de Charton (1833) à La Nature de Tissandier (1873), préparant le règne d’écrivains spécialisés, vulgarisateurs ou romanciers, reconnus et appréciés comme Louis Figuier ou Jules Verne.Lagarde Annie. La vulgarisation scientifique au XIXe siècle : entre tradition encyclopédique et nouvelle forme romanesque. In: Concepts, cultures et progrès scientifiques et techniques : enseignement et perspectives. Actes du 131e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Tradition et innovation », Grenoble, 2006. Paris : Editions du CTHS, 2009. pp. 137-146. (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 131-1
Scientifiction : Quand Jules Verne écrit la légende de la science
Pour la Cité des sciences, j’avais interviewé à l’occasion de l’exposition Jules Verne en 80 jours au début des années 2000, un ancien camarade du borderline, Michel Meurger, essayiste, spécialiste de l’imaginaire scientifique et technologique, mais aussi grand amateur de science-fiction. Il est le directeur de la collection Scientifictions aux Éditions Encrage. Il nous livre ici de nombreuses clés pour comprendre Jules Verne, amateur éclairé des scientifictions.
Ce qui resterait à faire à la philosophie : gloser la science
e-Portique. Revue de philosophie et sciences humaine, 2001
« commentaire » qu'est la philosophie vis-à-vis de la science ? N'y aurait-il pas implicitement un socle catégorial de double nature ? L'épistémologie en « style transcendantal » conduit à maintenir ensemble deux dimensions incompatibles : le transcendantal et le grammatical, et cela comme en équilibre au-dessus d'un univers dont l'objectivité est purement aspectuelle. Ce qui resterait à faire à la philosophie : gloser la science.