Aux frontières du monde: voyage d'Abû Hamîd al-Gharnâtî revisité (original) (raw)
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Voyage aux frontières du monde: topologie, narration et jeux de miroir dans la Rihla de Ibn Battûta
Les fameux voyages d’Ibn Battûta sur les frontières de l’œkoumène musulman au XIVe siècle ont généralement fait l’objet de tentatives d’identifications toponymiques qui ont abouti soit à valider son récit soit au contraire à relever ses incohérences. La relecture critique de trois itinéraires, vers la Chine, l’Afrique orientale et le Mali, révèle leur cohérence dans l’économie générale de la Rihla et la géographie mentale de l’auteur. Les bricolages du voyageur prennent sens dans le programme du géographe.
Nulle part et ailleurs : les exils racontés de Maryam Madjidi
Book Chapter, 2024
Cet article explore la reconstruction scripturale de la mémoire traumatique de l’exil et son interaction avec les espaces géographiques dans les romans Marx et la poupée (2017) et Pour que je m’aime encore (2021) de Maryam Madjidi, une figure représentative des xénographies francophones. En se centrant sur l’expérience singulière d’une narratrice ayant fui Téhéran, l’objectif sera, dans un premier temps, de déterminer comment le trauma de l’exil impacte la perception identitaire de celle-ci. Ensuite, il sera question de comprendre l’influence de la politique iranienne sur la mobilité des femmes dans l’environnement urbain. Enrichie par les échanges avec l’autrice, cette analyse intègre des réflexions nées de cette collaboration.
« Les frontières selon Ibn Battouta »
La signification du bas Moyen Âge dans l'histoire et la culture du monde musulman., 1978
Le voyageur Ibn Battouta décrit le malaise qu'il éprouve en arrivant aux limites du dār al-islām, le territoire régi par la loi islamique
Mémoires d’exilés. Lecture de la chronique des Salğūqides de ‘Imād al-Dīn al-Iṣfahānī
Studia Iranica, 2006
‘Imād al-Dīn al-Iṣfahānī's Nuṣrat al-fatra is one of our major sources concerning the history of the Saljuq State in Iran. However, the historiographical project of its author has been overlooked. This project comes to light in the exploration of the relationship of ‘Imād al-Dīn with his work’s main source: Anūširvān b. Khālid’s Memoirs. ‘Imād al-Dīn not only found in Anūširvān’s text information which fitted its own purposes (i.e. providing accounts of Iranian secretaries/kātib), he also shared with him the same style of historical writing (partisan, biaised and moralising); and, more importantly, the same negative vision of Saljuqid history, which follows from a common experience: exile.
Le Voyage d'Orient d'Ismaÿl Urbain ou un essai pour la vie
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Inria, 2017
Je suis des Amériques chaudes, j'ai du sang noir dans les veines… 1 De ce jour, j'eus ma place et mon nom parmi vous […] 2 La tare originelle ou le « sang-mêlé » 3. La destinée singulière de Thomas Ismaÿl Urbain, métis, saint-simonien et musulman, ne peut se comprendre pleinement qu'en prenant en compte une donnée fondatrice : celle de l'impureté du sang, une donnée à la fois imposée de l'extérieur par les pesanteurs idéologiques d'une société qui se situe alors en pleine élaboration pseudo-scientifique du racialisme 4 , mais également ressort intime, contrainte paradoxalement créatrice qui l'a constamment conduit à essayer des chemins alternatifs, tant sur le plan spirituel qu'idéologique ou poétique. Fils naturel du capitaine au long cours Urbain Brue, originaire de La Ciotat et de «la nommée Appoline, mestive libre» 5 , fille d'une mulâtresse de Cayenne et de son maître blanc, celui qui devait par la suite être plus connu sous le nom de Thomas Ismaÿl Urbain, privé de patronyme dès la naissance, n'éprouva de nécessité plus absolue que celle de s'inventer un nom, partant de trouver sa place propre. Les entrées en société de ce quarteron ne se firent d'ailleurs que par des portes dérobées 6 , la première en intégrant l'excentrique communauté saint-simonienne en 1830, la seconde, en se convertissant à l'islam en Egypte en 1835, conversion que retrace en particulier un ouvrage dont nous nous proposons d'interroger la singularité. Notre étude sera en effet centrée autour du Voyage d'Orient d'Ismaÿl Urbain rédigé de 1833 à 1835, cahiers de jeunesse la plupart non publiés au statut générique hybride: rapports de mission destinés à être lus par le Père Enfantin? Témoignage à diffusion restreinte? Premiers jets destinés à une publication ultérieure? 7 L'enjeu de notre propos est de montrer en quoi ces écrits composites, inachevés, traduisent la volonté, de la part d'un homme privé d'identité civile à la naissance, à la personnalité partiellement lacunaire, d'exprimer sa voix propre, résolument alternative. Comment, d'une part, inscrire au sein de l'utopisme collectif des « Compagnons de la femme », séjour missionnaire de la communauté saintsimonienne en Orient, le récit initiatique de sa conversion à l'islam, entre enjeux de propagande et impulsion intime ? Comment, d'autre part, transcender le statisme d'une idéologie raciale dont il
Une édition inattendue: le Ta’rī d’al-Birzālī
Arabica, 2010
L'édition du Muqtafī de Birzālī, qui couvre les années 665/1267 à la fin de 720/1320, semblait impossible. Un seul manuscrit a longtemps été connu. Il est conservé à Istanbul à la bibliothèque Topkapı Seray 2 , mais il est en grande partie illisible car l'encre a noirci et brûlé le papier en de nombreux endroits et des mots entiers se sont détachés. Le défi a été relevé par un éditeur de qualité, 'Umar ʿAbd al-Salām al-Tadmurī, qui a, nous le supposons, su profiter des progrès techniques de la science pour déchiffrer ce qui paraissait complètement noirci. Cette édition est d'autant plus précieuse qu'al-Birzālī, qui vit de 665/1267 à 738/1238, est le témoin direct de la vie intellectuelle florissante pendant les règnes des sultans mamelouks al-Malik al-Ẓ āhir Baybars et al-Malik al-Nāṣ ir b. Qalāwūn. Transmetteur du savoir et professeur dans les madrasas de Damas, il a joué un rôle de premier plan dans la société savante de son temps 3. Tous les auteurs contemporains le citent, beaucoup l'ont rencontré, assisté à ses cours et reçu licence de transmettre son enseignement. Birzālī et ses contemporains Au VII e /XIII e siècle à Damas, les historiens et biographes dont certains, comme Birzālī, étaient d'abord traditionnistes 4-élèves du grand al-Mizzī