De l’évaluation des politiques publiques à la « performance totale » (original) (raw)
Cet article a été discuté dans une version moins avancée au colloque international « Performance et institutions : de l'efficience au pluralisme ? », 17 et 18 novembre 2011, organisé par le Laboratoire OMI de Reims. Une partie de la thèse soutenue fait également l'objet d'une publication en 2012 dans un ouvrage intitulé Performance totale : nouvel esprit du capitalisme ?, Lille : Ed. Presses universitaires du Septentrion, coll. « Capitalisme, éthiques, institutions ». Je remercie les rapporteurs d'Économie et Institutions pour leurs commentaires, et reste seule redevable des maladresses. 1 Dans le capitalisme contemporain, la performance est omniprésente. Elle s'impose comme un dispositif majeur et de repère cognitif et de coordination. Elle est devenue centrale dans les repères collectifs et dans la production de jugement sur l'efficacité (des actes, des politiques, des organisations etc.). D'une quête de performance dans un système éducatif caractérisé par la méritocratie (Dubet, 2004) en passant par les démesures de certaines performances sportives (Quéval, 2004) ou des performances du système policier, nombreux sont les auteurs qui considèrent que la performance est devenu un enjeu central des économies capitalistes du XXI e siècle. Il est parfois considéré que c'est dans le travail qu'elle s'impose avec le plus de force, devenant une modalité banale et ordinaire de la coordination de l'action et de l'incitation à l'action (Aubert, Gaulejac, 2007). 2 Pour autant, ce qu'est la performance, ce qu'on dit qu'elle est, et la place qu'elle occupe dans les représentations symboliques (par exemple l'idéal de performance) et concrètes De l'évaluation des politiques publiques à la « performance totale »