Affiche scientifique - Les expériences des personnes trans et non-binaires relativement à l'accès et l'utilisation des services en santé mentale au Québec (original) (raw)
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2020
Le contexte social cisnormatif amène les personnes trans à vivre de la transphobie, soit de la haine, de la discrimination, et plus largement de l’exclusion sociale. La transphobie, vécue à la fois aux niveaux structurel, interpersonnel et individuel, apparaît comme l’un des principaux facteurs affectant le bien-être de cette population. Les différents facteurs de stress spécifiques vécus par les personnes trans poussent celles-ci à faire davantage appel aux services en santé mentale. Or, la littérature actuelle traite peu de leurs expériences auprès des services en santé mentale. Le partage des neuf participant.e.s à cette recherche permet de mieux cerner l’expérience des personnes trans relativement à l’accès et l’utilisation des services en santé mentale en s’attardant sur trois différents objectifs : identifier les facilitateurs et les obstacles aux services transaffirmatifs en santé mentale; connaître la perception et les expériences des personnes trans à propos des interventions reçues en santé mentale; et produire une réflexion sur le développement des services transaffirmatifs. En s’appuyant sur un cadre théorique fondé sur les écrits concernant la stigmatisation, il est possible de constater que les expériences décrites comme négatives par les participant.e.s, lors des entretiens réalisés, sont traversées par les différentes composantes du processus de stigmatisation (Goffman, 1975; Link et Phelan, 2006; 2014). Cependant, les participant.e.s ont aussi vécues des expériences positives, considérées comme transaffirmatives. Puisque la littérature sur la stigmatisation ne permet pas d’appuyer la réflexion pour assurer une compréhension de ces expériences, l’éthique de la reconnaissance d’Honneth (2001; 2013) se voit mobilisée en analyse. Elle permet de constater que les différentes formes de reconnaissance, mais principalement la solidarité, sont essentielles à la réalisation d’interventions transaffirmatives. Mots clés : personnes trans, bien-être, santé mentale, stigmatisation, reconnaissance, services, intervention transaffirmative, travail social
Revue Jeunes et Société, 2022
The past decade has witnessed significant change in medical care for trans youth. A well-established pathologizing approach focused on asserting a young person’s assigned gender has been challenged by a growing number of experts who favour a model that supports gender exploration (e.g., by providing access to hormonal treatments and puberty blockers). Based on interviews with 36 parent-youth dyads (72 interviews in total), this article explores the expectations and impacts associated with medical transition. On the one hand, the interview data show that young people and their parents agree that access to trans-affirmative medical care has a positive impact on youth development. Specifically, it is seen to reduce suffering associated with gender dysphoria, while promoting both self-recognition and intersubjectivity. On the other hand, the interview data highlight the extent to which available health care pathways (often based on a binary approach) have failed to keep pace with the ex...
Le 30 décembre 2010, le NEW ENGLAND JOURNAL of MEDECINE, publiait Preexposure Chemoprophylaxis for HIV Prevention in Men Who Have Sex with Men, une étude sur le potentiel du Truvada comme moyen de prévenir l'infection au VIH . L’étude mentionne que tous les participants sont males mais que 29 participants (1%) rapporte s’identifier au genre féminin . L'inclusion de 29 transsexuelles pourrait relever de l'anecdote si ce n'était que les résultats de l'étude sont problématiques et de l'écoweb créé suite à la parution de l’article. En effet, les résultats de cette recherche ont été largement publié et cité et par le fait même, l'expression Men who have sex with men and transgender women. Cette situation a été l'élément déclencheur d'une réflexion sur le VIH/SIDA, la transsexualité et le discours les liants. Le but de cette critique est de mettre en lumière cette problématique. Ce document est d'ailleurs une version simplifiée d'un document plus long qui sera retravaillé avec les participantes afin de le présenter aux organismes travaillants à la défense des droits des personnes Trans'.
Santé mentale au Québec
L’utilisation des bases de données médico-administratives pour les études sur des questions de santé mentale est très fréquente compte tenu du grand nombre de personnes représentées dans ces bases de données et aussi du fait qu’elles portent sur plusieurs années. Plusieurs défis, liés par exemple à l’identification des personnes ayant une maladie d’intérêt ou exposées à un facteur de risque, sont à surmonter à travers des études de validation pour garantir une utilisation optimale de ces ressources. Par ailleurs, des limites (absence de certaines informations pertinentes) et la couverture d’une seule partie de la population par le régime public d’assurance médicaments du Québec sont à considérer dans l’interprétation et la généralisation des résultats des recherches à partir de ces bases de données. Dans cet article, nous avons réalisé un survol de l’utilisation des bases de données médico-administratives pour des études épidémiologiques, en utilisant comme exemple le cas spécifique...
Ciência & Saúde Coletiva, 2013
La participation des personnes utilisatrices aux exercices de planification et d'organisation des services de santé mentale au Québec Participação dos usuários no planejamento e organização dos serviços de saúde mental no Quebec Resumo Este artigo documenta a forma como se renovou e se transformou, ao longo do tempo, o projeto de participação dos usuários no planejamento e organização dos serviços de Saúde Mental no Quebec (Canadá). Para isso, os autores reavaliaram todo o conjunto de documentos ministeriais que trataram desta questão e retiraram, para os momentos-chaves, as principais modalidades de participação dos usuários. Palavras-chave Participação pública, Usuários de serviços de saúde mental, Governança Résumé Cet article documente la manière dont s'est renouvelé et s'est transformé au fil du temps le projet de faire participer les usagers aux exercices de planification et d'organisation des services de santé mentale au Québec (Canada). Pour ce faire, les auteurs reviennent sur l'ensemble des documents ministériels qui ont traité de cette question et dégage, pour les principaux moment-clés, les principales modalités de participation des usagers. Mots-clés Participation publique, Usagers des services de santé mentale, Gouvernance
Canadian Journal of Disability Studies / Association Canadienne des Études sur le handicap, 2020
Peu de recherches au plan international aident à comprendre les expériences et les besoins des personnes trans vivant avec une démence, en dépit du vieillissement de la population et du nombre croissant de personnes trans, incluant une première cohorte de personnes âgées trans. Il existe donc un besoin de mieux comprendre les contraintes, les discriminations et les maltraitances généralisées auxquelles sont confrontées les personnes âgées trans dans le système de santé et de services sociaux, de même que les craintes que ces personnes expriment à propos du vieillissement et des démences. Des observations anecdotiques présentées dans de rares ouvrages portant sur les populations LGBTQ et la démence suggèrent que les changements cognitifs peuvent avoir un effet sur l’identité de genre. Par exemple, les personnes trans âgées vivant avec une démence peuvent oublier leur transition et se réidentifier au sexe/genre assigné à la naissance ou éprouver une « confusion de genre ». Cela soulève des questions cruciales concernant par exemple les pratiques liées aux pronoms, les soins corporels (rasage, coiffure, habillement, etc.), les interactions sociales genrées, les soins médicaux (poursuite ou abandon de la thérapie hormonale), etc. Le présent article comble une lacune dans la littérature actuelle en offrant une première typologie des réponses offertes par les universitaires qui ont analysé le thème de la démence et de l’identité de genre chez les personnes trans âgées vivant avec une démence pouvant éprouver une « confusion de genre », soit : 1) une approche de neutralisation du genre ; 2) une approche trans-affirmative stable et 3) une approche trans-affirmative fluide. Après avoir proposé une réflexion critique sur chaque approche, nous articulons les fondements d’un quatrième paradigme, ancré dans un dialogue interdisciplinaire sur les systèmes interconnectés d’oppression qu’affrontent les personnes âgées trans vivant avec une démence, soit l’âgisme, le capacitisme/cogniticisme et le cisgenrisme.