Nostalgie dans l'image photographique (original) (raw)
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Mémoire matérielle, photographie, indicialité
Nouveaux cahiers de Marge, 2020
Project est d'abord un feuilleton Twitter (décliné ensuite sur d'autres supports), qui retrace, à partir des objets trouvés dans la cave d'un appartement parisien, la vie sociale et intime de la dénommée Madeleine, née en 1915. Clara Beaudoux reconstitue un récit de vie et, de là, l'histoire d'une époque, à partir des vestiges d'une existence, rangés, classés, puis oubliés, avant d'être exhumés, au sens archéologique du terme, et devenir un projet de mémoire, une narration photo-tweet. Je considère Madeleine Project comme un échantillon révélateur d'un mécanisme mémoriel à l'oeuvre dans les pratiques ordinaires du numérique et, à leur suite, dans toute une mouvance photo-textuelle et documentaire contemporaine. La collecte et la modélisation de traces, leur enregistrement photographique, la tentation de l'archive totale méritent d'être interrogés à la fois comme un phénomène social, comme une radicalisation des usages de la photographie et comme une proposition de mise en récit du monde (à fins historiques et poétiques). Un tropisme mélancolique en résulte, dont il faudrait historiciser et théoriser le fonctionnement. Filiations et questions pour une étude de la mémoire photo-matérielle Tu sais ou tu ne sais pas, ma chère Colette, que dans la maison on ne détruit rien. Nous avons en haut, sous le toit, une grande chambre de débarras, qu'on appelle « la pièce aux vieux objets ». Tout ce qui ne sert plus est jeté là. Souvent j'y monte et je regarde autour de Marta Caraion Creative Commons : Attribution-Pas d'utilisation commerciale-Partage dans les mêmes conditions moi. Alors je retrouve un tas de riens auxquels je ne pensais plus, et qui me rappellent un tas de choses. […] Il y a même là-dedans des choses qui ne disent rien, qui viennent de mes grands-parents, des choses donc que personne de vivant aujourd'hui n'a connues, dont personne ne sait l'histoire, les aventures ; dont personne ne se rappelle même les propriétaires. Personne n'a vu les mains qui les ont maniées, ni les yeux qui les ont regardées. Elles me font songer longtemps, celles-là ! Elles me représentent des abandonnées dont les derniers amis sont morts. 1
L'histoire par la photographie
2001
Il est des idées reçues qui sont tenaces et reviennent périodiquement comme de sempiternelles ritournelles. Ainsi est-il courant d'entendre affirmer que l'historien n'aime pas les images. Une polémique récente, entre des historiens anglais, parlait même de " l'invisibilité du visible " au sein de la discipline historique. Pour Laurence Bertrand-Dorléac, ce débat n'est qu'un curieux effet d'amnésie qui s'empare des historiens dès lors qu'il s'agit, pour eux, d'examiner leurs pratiques, leurs objets d'étude, et plus particulièrement leurs utilisations des sources iconographiques. " S'agissant des images et des représentations visuelles, écrit-elle, j'entends souvent dire aujourd'hui que ceux qui s'y intéressent sont de valeureux pionniers et qu'ils ont tout à inventer tant leur champ d'investigation est encore en friche. " Mais cette idée selon laquelle les images seraient des objets radicalement nouveaux, délaissés des historiens d'autrefois, n'en est pas moins " fausse et fausse de part en part ", ajoute-t-elle. Il existe, en effet, une très ancienne tradition de l'usage de l'image comme source historique, dont les ouvrages de Francis Haskell ( L'Historien et les Images) ou plus récemment de Peter Burke ( Eyewitnessing. The Uses of Images as Historical Evidence) ont rappelé l'existence et l'importance. Les spécialistes de l'antiquité, du Moyen Âge et de l'époque moderne, ceux qui fondèrent leur savoir sur une étude précise de l'art ou de l'archéologie firent, en effet, un usage courant de l'image.
Anthropologie et Sociétés, 2008
Résumé Cet article explore les formes contemporaines et émergentes de la nostalgie dans la ville de Moscou. Il examine ce thème à travers le prisme de trois espaces architecturaux qui nous parlent de la nostalgie en tant que condition culturelle et temporelle spécifique, postsocialiste : le Parc des sculptures de Moscou, la cathédrale du Christ-Sauveur reconstruite et le centre commercial de la place Manezh. J’avance que ce qui est à l’oeuvre, sur le plan politique, dans ces lieux est un certain type de dé-idéologisation qui est devenue le « nouveau style » de la Russie postsoviétique. La dé-idéologisation a tourné en norme historique, en mode affective, et j’avance que c’est précisément en raison de ce processus que « l’industrie de la nostalgie » est apparue. Cet article prend l’attachement à la nostalgie au sérieux, mais plutôt que de considérer la nostalgie comme un symptôme sur un plan analytique, mon intérêt se porte sur son examen en tant que condition historique, en tant que...
Patrimoine photographié, patrimoine photographique
Patrimoine photographié, patrimoine photographique, 2013
cfm?col_id=160> [Consulté le 4 mai 2012]. 12. Décret n° 64-203 du 4 mars 1964, instituant auprès du ministre des Affaires culturelles une Commission nationale chargée de préparer l'établissement de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. 13. Article 95 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales En 1964, l'Inventaire général est structuré de manière centralisée, comprenant un organisme
Sans retouche. Histoire d'un mythe photographique
Etudes photographiques, n° 22, octobre 2008, p. 56-77
. Anonyme, portrait de jeune femme, tirage moderne sur papier albuminé d'après négatif verre au collodion humide, 17,6 x 12,7 cm, vers 1875, coll. part.