Vous avez dit dramaturgie circassienne ? (original) (raw)
2020, La pensée d'ailleurs : revue de philosophie et d'histoire de l'éducation
L'ouvrage Contours et détours des dramaturgies [sic] circassiennes co-dirigé par Diane Moquet, Karine Saroh et Cyril Thomas est l'une des publications récentes du Centre national des arts du cirque (CNAC) et plus particulièrement d'ICiMa : la Chaire d'innovation cirque et marionnette 135. L'introduction, brève, inscrit le contexte d'où émerge l'ouvrage : la création d'un certificat de dramaturgie circassienne, en 2016, par le CNAC et l'École supérieure des arts du cirque (ESAC). Certificat qui s'adresse à des professionnels du secteur, à l'échelle internationale, désireux de s'arracher du statut d'interprète pour embrasser celui d'auteur ou créateur (p. 7). Parmi les questions posées dans l'introduction, celle-ci : « [d]'où vient la dramaturgie, comment peut-elle s'appliquer au cirque (…) ? », semble poser le problème épistémologique de la dramaturgisation du cirque ou sa mise en conformité avec l'art dramatique ou le théâtre. Que le cirque dit moderne puisse être anthropophage 136 aurait suffi à expliciter qu'il s'assimile les recherches en dramaturgie. Chercher à légitimer la dramaturgie dans la formation des artistes de cirque pourrait devenir effectivement suspect (p. 9), à moins que ce soit pour désigner un élément du cirque pré-existant, mais qui jusqu'alors n'avait pas besoin d'être nommé. Pourquoi, dans ce cas, nommer dramaturgie cet élément plutôt que de lui inventer un nom qui lui soit vernaculaire ? Corps, pluralité, porosité des genres, transdisciplinarité ou encore recherches esthétiques de l'extrême contemporain justifieront l'ouvrage composé de douze articles rédigés par huit femmes et quatre hommes universitaires, artistes, dramaturges, chercheurs indépendants de France, de Belgique, d'Allemagne. Le premier article rédigé par Karel Vanhaesebrouck s'ouvre sur cette affirmation contradictoire peut-être avec l'enjeu d'un certificat de