« Construction royale et groupes culturels dans la Méditerranée médiévale : le cas de la Sicile à l’époque des souverains normands », dans Le Moyen Âge, 118, fasc. 3-4, 2012, p. 679-686. (original) (raw)
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En Afrique du Nord antique le phénomène sédentaire est une réalité autochtone, il n'a pas attendu l'arrivée des Romains encore moins la punicisation pour se développer. Les sources grecques distinguaient entre les Libyens sédentaires et les Libyens nomades; si ces derniers occupent le «sud», les populations «fixées» vivaient au «nord». La zone tampon entre ces deux réalités du quotidien et qui devait être aussi importante était occupée par des semi-nomades donc des semisédentaires; en gros, le littoral, l'arrière pays immédiat de ce dernier, les plateaux et le versant nord de la zone montagneuse constituée par la dorsale tunisienne, le Tell algérien et l'Atlas étaient occupés par les sédentaires; le versant sud de ces montagnes était la zone tampon des semi-sédentaires; les plaines steppiques et les zones sub-sahariennes constituaient le pays nomade par excellence. Cette division, certes «schématique», doit tenir compte de plusieurs données: -le phénomène des oasis occupées par des sédentaires mais situées en pays nomade; -les mouvements de populations qui devaient se faire dans toutes les directions semblent connaître des dominantes: du sud vers le nord et de l'est vers l'ouest, créaient des situations «localisées» mais qui peuvent, avec le temps, entraîner des changements de mode de vie; le semi-nomadisme peut reculer et entraîner la sédentarisation d'un groupe; des évènements entraîneraient le déplacement d'un groupe qui va «errer» jusqu'à trouver où se fixer, etc. Ces phénomènes sont liés à la conjoncture, aux équilibres des forces, aux incidents climatiques comme des cycles plus ou moins longs de sécheresse ou une pluviométrie exceptionnelle et étalée sur un cycle de quelques années; ils créaient des situations nouvelles marginales dans un premier temps. En pays de sédentaires, il n'est pas surprenant de trouver des poches de semi-nomades et en pays nomade, il
Clore enfin le cycle de l'exil et du retour des Médicis à Florence, tel est ce que semblait promettre le décret impérial de 1530 établissant la règle de succession dynastique dans le duché de Toscane. Par cet acte, qui réservait le pouvoir à l'aîné des mâles de la famille des Médicis, Charles-Quint faisait d'Alexandre le premier duc de Florence. Mais l'affirmation institutionnelle de ce principe était le point de départ d'un processus de légitimation singulièrement complexe : comment dire la métamorphose, inédite dans l'Europe des princes, d'une famille de simples citoyens en ducs ? Comment le successeur d'Alexandre, Côme I er , lointainement apparenté à la lignée d'Alexandre, pourrait-il revendiquer l'héritage de la famille du « Magnifique » ? Enfin la construction d'une histoire dynastique médicéenne devait-elle, et pouvait-elle, transformer les représentations d'élites patriciennes dont les familles s'étaient, dès le xiv e siècle, identifiées au destin historique de la république florentine ? D'emblée, l'examen de la légitimité des grands-ducs Médicis semble devoir radicaliser les enjeux tout à la fois politiques, sociaux, anthropologiques même, soulevés par l'approche dynastique qui, depuis quelques années, est au centre d'une importante réflexion historiographique 1 . Dans une récente étude sur les dynasties italiennes des xvi e et xvii e siècles, 1. M. Nassiet, Parenté, noblesse et états dynastiques (XV e -XVI e siècles),
Aux côtés des royaumes de Lotharingie, d'Italie et de Provence, le royaume de Bourgogne fut l'un des quatre regna qui se mirent en place dans les terres de l'ancienne Francia Media, au lendemain de l'éclatement de l'empire carolingien qui suivit la mort en 888 de Charles III le Gros. Bien qu'il parvînt à se maintenir durant un siècle et demi, ce petit royaume post-carolingien est resté mal connu, y compris des spécialistes de la période : il a donc semblé utile d'introduire cet exposé par quelques préalables indispensables à la compréhension de l'histoire bourguignonne, à partir de trois documents donnés en annexe.
Au-del à des engouements historiographiques, serait-il temps pour les médiévistes -et pas seulement à propos du XV e sièclede poser un regard critique sur les projets et enjeux portés par les histoires globale et connectée, d'apprécier ce que ces propositions ont -ou non -de neuf et de fécond ? On se souviendra avec modestie que la médiévistique fut souvent pionnière en matière d'histoire comparée -Marc Bloch dès les années 1920 -ou encore d'histoire « internationale ». En effet, les cadres spatiaux que manipulent les médiévistes s'accommodent mal d'une lecture nationale. En outre, les connexions et les jeux d' échelles, la diversité, les articulations entre espaces et temporalités (C. Grataloup : « les périodes sont des régions du monde »), entre micro et macro, la nécessité de regarder d'ailleurs et la pratique du décentrement, tout cela est-il si étranger aux médiévistes ? La volonté de décloisonnement disciplinaire que proclame l'histoire connectée, faisant converger le social, le politique, l' économique, le culturel, n' est-elle pas, de toute façon, une évidence ?