Autopsie du timbre sur amphore romain (original) (raw)

Le déchiffrement des timbres amphoriques grecs

COMMUNICATION le déchiffrement des timbres amphoriques grecs, par m. nathan badoud* De la façade atlantique du Maroc jusqu'à la mer d'Azov, du Pas-de-Calais jusqu'à l'Inde et à l'Afghanistan, quelque 300 000 timbres amphoriques grecs ont été mis au jour. Les vases sur lesquels ils ont été apposés servaient à transporter toutes sortes de denrées et de marchandises 1 , principalement par voie maritime, et souvent sur de très longues distances 2. La moitié d'entre eux, à peu près, provient de la seule cité de Rhodes, dont le territoire embrassait une partie de l'archipel du Dodécanèse et du continent asiatique en regard. Les centres producteurs de moyenne importance, comme Cnide et Thasos en Méditerranée, ou Sinope, Héraclée et Chersonèse en * Je sais gré à Denis Knoepfler et à Olivier Picard de m'avoir invité à présenter cette communication, dans laquelle je me suis efforcé de synthétiser et de développer quelques réflexions récemment publiées. Le texte a bénéficié de la relecture de Yan Greub, l'illustration des contributions 3. J.-C. Sourisseau, « La diffusion des vins grecs d'Occident du viii e au iv e s. av. J.-C., sources écrites et documents archéologiques », in La vigna di Dioniso : vite, vino e culti in Magna Grecia.

Les timbres sur amphores et couvercles gaulois d’Arles, 2013

The archeological research undertaken in Arles over the past few decades, particularly that of Rhône portuary middens, provides a rich corpus of stamps on Gallic amphorae (84 individuals, representing 32 different stamps). This documentation reiterates the importance of this port for the exportation of Gallic wine during the High Empire; it also allows us to consider the existence of amphorae workshops near the city and to study the diffusion of these containers. Moreover, the presence of amphorae lids with stamps, which seems to be specific to the city of Arles, allows a better understanding of the social status of individuals involved in the production of Gallic amphorae, thanks to the presence of elaborate tria nomina.

“Timbres en grec sur les amphores du Salento : une vue d’ensemble”, in Analyse et exploitation des timbres amphoriques grecs, Athènes 3-5 février 2010, a cura di N.Badoud e A.Marangou, Rennes 2019, pp. 255-261

Timbres en grec sur les amphores du Salento : une vue d'ensemble • Daniele Manacorda L'épigraphie des amphores républicaines en Italie comprend aussi-comme on le sait-un certain nombre d'inscriptions en langue grecque, attestées tant sur le versant tyrrhénien que sur le versant adriatique de la péninsule. La région où la présence de productions estampillées en langue grecque est la plus significative est naturellement l'actuelle région des Pouilles qui, au temps d'Auguste, fut consti-tuée en Regio II Apulia et Calabria. La partie méri-dionale de la région, la Calabria (aujourd'hui le Salento), est celle qui est la plus riche en attesta-tions. Le phénomène ne surprend pas dès lors qu'on le met en regard de la proximité géographique de la région-et en particulier de sa péninsule méri-dionale-avec la côte grecque et le monde hellé-nique en général. Ce phénomène, toutefois, n'a jamais été considéré dans son ensemble, même si n'ont fait défaut ni le recensement et le catalogage des timbres 1 , ni l'étude systématique des centres spécialisés de production, comme celui d'Apani, au nord de Brindes, qui a fourni les meilleures infor-mations pour une vision globale du phénomène 2 et qui a fait l'objet du travail de grande ampleur de Paola Palazzo 3 , que je remercie pour avoir mis à ma disposition les données de sa recherche, quand elle était encore inédite. Le timbrage en grec se révèle particulièrement inté-ressant si on le met en regard des aspects typolo-giques des productions sur lesquelles il apparaît et, en conséquence, des aspects chronologiques égale-ment. Les timbres en langue et en alphabet grecs ne figurent en fait que sur quelques formes d'amphores, et en particulier sur deux types répandus entre le III e et le I er s. av. J.-C. : les productions conven-tionnellement qualifiées de « gréco-italiques » et de « brindisiennes ». S'agissant des « gréco-italiques », il faut distinguer le matériel des zones tyrrhénienne ou sicilienne 4 de celui qui est sûrement ou probablement d'origine adriatique 5 , dont l'existence a été démontrée par les recherches des vingt dernières années, lesquelles ont mis également en lumière ses caractéristiques morphologiques. S'agissant des productions dites « brindisiennes », elles ont fait l'objet d'études approfondies-identifications et fouilles-qui ont pris en compte les plus grands centres de production (Apani, Giancola, Marmorelle, La Rosa, San Cataldo 6), et qui permettent de faire aujourd'hui quelques considéra-tions d'ordre général qui s'appuient sur des connais-sances plus analytiques. Le phénomène du timbrage en langue grecque des amphores de la zone italique est ainsi posé en termes plus clairs chronologique-ment et donc mieux interprétables historiquement. Sur la foi des données dont on dispose actuelle-ment, en provenance de l'ouest et de l'est méditer-ranéens, on situe la date du début de la production d'amphores brindisiennes dans la seconde moitié du II e s. av. J.-C., époque à laquelle elles apparaissent dans quelques contextes funéraires de la Daunie 7. Au Levant, ces amphores sont habituelles dans le contexte du dernier tiers du II e s. 8

Les amphores comme témoins de la romanisation

Souvent sollicitées comme témoins de la romanisation, spécialement dans des régions distantes de leurs lieux de production établis à l'origine dans l'ensemble du bassin méditerranéen, les amphores sont considérées à juste titre comme des vecteurs privilégiés de produits exogènes au monde gaulois, et leur étude permet d'observer des changements d'ordre économique d'une part et sociétal d'autre part.

Histria. Timbres amphoriques inédits du secteur Basilica Pârvan (I)

Peuce, 2018

The paper deals with a number of amphora stamps (from Rhodos, Sinope and the Tauric Chersonesus) discovered during the excavation campaigns at the Pârvan Basilica in Histria (all unpublished), as well as with a few new amphora stamps from previous excavations in various parts of the city. Another paper on remaining amphora stamps will follow shortly.