La « troisième ligne » Quels spectateurs de la pandémie sommes-nous (original) (raw)

qui préparaient l'agrégation externe en 2020. Que peut la philosophie face à une pandémie ? La pandémie renvoie traditionnellement à la figure d'un mal physique subi. Au XVIII e siècle par exemple, des philosophes comme Voltaire ou Rousseau se sont demandés comment un événement comme le tremblement de terre de Lisbonne était compatible avec un système de pensée providentiel dans lequel on devait pouvoir rendre compte rationnellement de tout ce qui arrivait, y compris ce qui semblait le plus injuste. Aujourd'hui l'attente à l'égard du philosophe est certainement différente. On lui demande parfois de donner exemple de l'attitude à adopter par rapport à un événement inattendu. L'événement que nous avons vécu entre mars et mai 2020 (et qui se poursuit actuellement) se présente comme une crise. Cette crise vient interrompre le cours ordinaire de notre vie. Elle appelle une évaluation et une appréciation critiques. Nous ne pouvons pas modifier l'événement, mais nous pouvons réfléchir à nos attitudes ou réactions à son égard. Or celles-ci se caractérisent par leur grande hétérogénéité. Le « mal observé » a pu susciter des sentiments moraux qui sont allés de l'indifférence ou du déni-au début de l'épidémie-jusqu'à la crainte et de la peur panique, au moment de la prise de conscience. Le confinement imposé par l'État a lui aussi suscité des réactions variées, certains le considérant comme une privation intolérable d'une liberté fondamentale (celle de circuler et de se rencontrer), d'autres au contraire y voyant l'occasion d'un ralentissement bienvenu de leur rythme de vie. La variété de ces sentiments moraux ne s'explique certainement pas uniquement pas une capacité à ressentir ou non de l'empathie. Des facteurs politiques, sociaux, économiques entrent en jeu qui rendent compte de nos différences de réactions et d'attitudes vis à-vis d'un même phénomène. Un individu très engagé dans une vie sociale active, qui attend beaucoup de l'État et de son intervention, ressentira sans doute plus de colère dans une situation de gestion chaotique d'une crise sanitaire qu'un individu très centré sur sa sphère privée qui valorise d'abord la libre circulation des personnes et la reprise de l'activité économique. Une famille à faible revenus confinée dans un HLM de la Seine Saint Denis aura plus de difficultés à supporter le confinement et ses conséquences économiques qu'une famille bourgeoise réfugiée dans sa résidence secondaire au Cap Ferret. Dans cette contribution je propose deux lignes de réflexion. La première vise à interroger la diversité des émotions et des affects qui ont pu se manifester au sein de ce que l'État, mobilisant une métaphore guerrière 1 , a appelé une « troisième ligne » : celle des citoyens réduits au rôle de spectateurs passifs de la pandémie et dont le devoir consistait à rester chez eux afin de se protéger et de protéger les autres du risque de la propagation. La seconde consiste à interroger le rapport entre morale et économie. On a en effet pu entendre et lire que cette pandémie symbolisait la fin du modèle économique libéral dominant dans nos sociétés occidentales. Pourtant, on a aussi vu à quel point il était crucial de pouvoir articuler les dimensions sanitaires, morales, politiques et économiques de cette crise. La pensée et l'oeuvre d'Adam Smith (1723-1790), philosophe écossais considéré comme le fondateur du libéralisme économique, peuvent fournir des éléments de réponse utiles. Ce

Nous, cette "étrange troisième personne"

Not re réflexion s'inscrit dans le cadre ďune problématique concernant les rapports entre engagement, écriture et utopie. Nous étudierons la question telle qu'elle apparatt, dans les années 80, en deux ouvrages signés Paul Chamberland. Dans cette optique, 1'énonciation engagée consiste á faire appel á une identitě anthropologique, conscience explicite de 1'appartenance á la societě. En ďautres termes, Vattitude du poete -mais aussi celle de Vintellectuel -est conditionnée par son appartenance á la societě de te telle sortě que le pronom nous devient un nom propre (Nous). Le genre discursif caractěrisant 1'essai, mělange du poétique et du philosophique, nous permettra de dégager un aménagement collectifpropre á un contexte québécois.

Perspective d’usagers suivis en clinique externe d’établissements de première, deuxième et troisième lignes

Santé mentale au Québec, 1999

Résumé L'étude regroupe les résultats de quatre enquêtes majeures sur la satisfaction de la clientèle de services de consultation externe en santé mentale de Montréal. Elle implique des milieux offrant des services de base, des services spécialisés et des services ultra-spécialisés. Effectuée à l'aide d'entrevues individuelles auprès d'un total de 856 patients, elle a permis de documenter la perspective de ces usagers. Les principales tendances observées indiquent que les patients sont généralement très satisfaits de la façon d'être des intervenants et de l'alliance thérapeutique établie avec eux. L'organisation et le fonctionnement des services génèrent toutefois des taux de satisfaction nettement inférieurs. Ces résultats semblent refléter l'impact des transformations récentes dans le système de services en santé mentale.

« La troisième génération devant la Seconde Guerre mondiale : une situation inédite »

L’article revient sur dix textes récents d’écrivains français portant sur la Seconde Guerre mondiale. Tous nés dans les années 1960 et 1970, les auteurs appartiennent à la troisième génération. Ce panorama tente de dégager des caractéristiques communes aux textes, d’évaluer ce qui les rapproche et les différencie de ceux des générations précédentes, tout en examinant les motivations des auteurs. Il part de catégories établies par Dominique Viart. This essay focuses on ten very recent books which take as their subject matter WWII, all of which have been penned by French third-generation writers born in the 1960s and 1970s. Through this large-scale analysis, I seek to uncover what these texts have in common, and to show how they are both similar to and different from novels which originated with previous generations. Starting from some categories established by Dominique Viart, which pertain to the classification of contemporary works of fiction in France, I aim to further interrogate the motivations of those writers.

Le public du “off”, une autre conception du populaire

Dans l'ombre, le silence des médias et le mépris de l'intelligentsia, le festival "Off" d'Avignon est devenu un espace culturel exceptionnel, par la diversité des spectacles et le nombre des spectateurs, mais surtout, parce qu'il s'y invente un théâtre différent, révélateur de profonds bouleversements qui agitent le champs de la culture. En l'absence de la presse et des critiques, le jugement du public est essentiel pour la notoriété du spectacle. Au-delà des artifices déployés par les troupes pour se distinguer des autres, l'intuition du festivalier et le bouche à oreilles font le succès ou l'échec des pièces. Et le spectateur expérimente le plaisir de découvrir, d'échanger, d'expliquer et de défendre ses positions, dans la proximité des salles, des files d'attentes, des rues et des terrasses de café. Dans l'enquête, dont est issu cet article, nous avons choisi d'approfondir les données déjà disponibles et d'interroger moins de personnes (300), mais avec un questionnaire qualitatif, long, faisant une large place à des questions ouvertes pour que les personnes interviewées puissent exprimer plus librement leur point de vue… En dépit des proclamations des uns et des autres, le peu de recherches menées sur le public, que tout le monde considère pourtant comme une composante essentielle du festival, est assez sic_00142342, version 1-19 May 2007 Manuscrit auteur, publié dans "LE THEATRE DANS L'ESPACE PUBLIC, AVIGNON "OFF" (2007)" 1 Larrue Janine, Le festival d'Avignon et son public, dont les principaux résultats ont été publiés dans Cahier du Conseil Culturel, supplément au n°15 d'Avignon Expansion, p. 1 (l'étude peut être consultée au centre de documentation de la maison Jean Vilar) 2 Ethis Emmanuel (sous la direction de), Avignon le public réinventé, le Festival sous le regard des sciences sociales, La Documentation Française, 2002.

La troisième scène

Revue française de psychanalyse, 2007

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Déclinaisons culturelles en ligne : observation « de l'autre »

Éla. Études de linguistique appliquée, 2007

Distribution électronique Cairn.info pour Klincksieck. © Klincksieck. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Les cultures ne parlent pas entre elles ; les individus, si.

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Penser le spectateur

Olivier Neveux et Armelle Talbot (dir.), Penser le spectateur, Théâtre/Public, n° 208, juin 2013.

Crise Pandémique: Qui suis je dans ce nouveau monde?

Sckell, Soraya Nour. “Crise Pandémique : Qui suis-je dans ce nouveau monde ?” In : Sckell, Soraya Nour (coord.). Crise Pandémique : Qui suis-je dans ce nouveau monde ? Filo-Lisbon 2020. Lisbon: Cedis, 2020, p. 13-17. ISBN 978-989-8985-17-0. https://doi.org/10.34619/k2vv-ng46, 2020