L'etrangeté des rapports de Herzl avec les antisémites (original) (raw)

R�alisme et antim�canisme chez K. G�del

dialectica, 1986

Selon K. Godel, les restrictions methodologiques des constructivistes sont aberrantes, et le point de vue rCaliste est beaucoup plus fecond: il est hi-mime parvenu a ses resultats logiques fondarnentaux en donnant une place a la notion de verite, qui n'est pas de type combinatoire. Le premier theoreme d'incompletude est hi-mime un argument decisif en faveur du rialisme, si I'on accepte le principe d'ctaccessibilite)), en vertu duquel nous pouvons decider de toutes les proprietes de nos constructions intellectuelles. Par ailleurs, il existe un large spectre d'arguments permettant de statuer sur un enonce indecidable dans un systeme formel. La these mecaniste, selon laquelle I'intelligence humaine peut @tre pensee sans distorsion significative sur le modele d'une machine de Turing, est donc inacceptable.

« Dénoncer l’antisémitisme et la persécution des Juifs : René Crevel, Jean Cassou, Georges Duhamel »

Luba Jurgenson et Atinati Mamatsashvili (dir.), Les écrivains face aux persécutions, au massacre de masse et au génocide, Paris, Petra, coll. « Usages de la mémoire », 2020, p., 2020

In the preface to the Pillage par les allemands des œuvres d'art et des bibliothèques appartenant à des Juifs en France, published in 1947 by Jean Cassou, the latter invokes the responsibility of Vichy, “competitor of the Abetz clan” and “of the Rosenberg clan” in the spoliation of Jewish cultural property. By publishing authentic documents related to the pillaging operation after the Liberation, Cassou accuses not only the Nazi ideology which, by “the prestigious discoveries on race, considered as a scientific notion, Aryanism, anti-Semitism”, wanted to camouflage the operation of “burglary”, but highlights the involvement of the Pétainist government by revealing “a greater disgust”. The subject we are about to address here is concerned with the question of denunciation of the persecution of the Jews in the literary work of the three writers since the early days of Nazism. These three authors are René Crevel, Jean Cassou and Georges Duhamel. They raised their voices against anti-Semitism in Germany as well as in France and announced, nearly a decade earlier, the murderous events that were to unfold in Europe. ............ Dans la préface au Pillage par les allemands des œuvres d'art et des bibliothèques appartenant à des Juifs en France, paru en 1947, Jean Cassou invoque la responsabilité de Vichy, « compétiteur du clan Abetz » et « du clan Rosenberg » dans la spoliation des biens culturels juifs. En publiant au lendemain de la libération les documents authentiques relatifs à l'opération de pillage, Cassou porte l'accusation non seulement à l'idéologie nazie qui a voulu, par « les prestigieuses découvertes sur la race, considérée comme notion scientifique, l'aryanisme, l'antisémitisme », camoufler l'opération de « cambriolage », mais met en lumière l'implication du gouvernement pétainiste en révélant au grand jour « un dégout encore plus grand ». Le sujet dont nous allons traiter ici s’attache à la question de dénonciation des persécutions des Juifs dans l’œuvre littéraire des trois écrivains dès l’avènement du nazisme. Ces trois auteurs se nomment René Crevel, Jean Cassou et Georges Duhamel. Ils ont élevé leur voix contre l’antisémitisme en Allemagne comme en France et annoncé, presque une décennie plus tôt, les événements meurtriers qui allaient gagner l’Europe.

Theodor Herzl, itinéraire d'un juif viennois de Paris à Jerusalem - Perspectives No. 17, 2010

La plupart des historiens considèrent la nomination d'Herzl au poste de correspondant de [la] Neue Freie Presse à Paris en automne 1891 comme le sommet de sa carrière d'intellectuel et d'homme de plume. Sa rapide ascension au firmament des « célébrités» viennoises est stupéfiante. Herzl, juriste estimé, journaliste admiré, dramaturge dont les pièces sont présentées sur la scène du «Burgtheater» légendaire est un hôte bienvenu et bien vu dans tous les milieux de la haute société de la capitale de l'Autriche-Hongrie, même ceux des antisémites. Son aspect extérieur lui vaut un charisme envoûtant, quasi irrésistible. En outre, c'est un homme qui sait «se ranger». Fraîchement marié, installé dans un appartement viennois chic avec Julie Naschauer, sa jolie épouse, beaucoup plus jeune que lui et bien dotée, il devient peu après le mariage (qui a lieu en 1889 1 ), l'heureux père de Pauline (1890), puis de Hans (1891), ses deux premiers enfants 2 ", Ses amis, ses proches, sa mère surtout, ont donc de bonnes raisons d'être fiers des succès de ce jeune trentenaire. Toutefois l'état réel des choses ne correspond point du tout à ces belles apparences. La nomination inespérée de Herzl en 1891 au poste de correspondant du quotidien prestigieux [la] Neue Freie Presse à Paris est pour lui «une solution miracle» qui le sauve in extremis de grands soucis financiers et familiaux. Herzl qui traverse aussitôt après son mariage une grave crise personnelle, est à bout de forces, il sent approcher une catastrophe. Quelles furent les causes de cette défaillance? Tout ce dont les parents de Herzl étaient si fiers se défait en lui. Sa carrière de dramaturge d'abord: enfant gâté et privilégié de la Thalie autrichienne, Herzl voit à partir du début des années quatre-vingt-dix ses pièces refusées même par les théâtres de deuxième ou de troisième ordre 3 . Qui pis est, il se rend compte qu'il manque d'un vrai talent pour devenir un grand homme de théâtre ; lucide, mais non sans amertume, il constate dans sa lettre du 29 février 1892 à Arthur Schnitzler: « J'en ai fini avec le théâtre. Mon expérience en ce domaine fut mauvaise voire stupide. Celles de mes pièces que j'estime le plus et auxquelles j'ai tâché de donner une forme artistique n'ont pas du tout été remarquées ... Quand je pense -ce qui m'arrive d'ailleurs rarement -à ma place dans la littérature allemande, je ne peux que me moquer de moi-même» (K4994 4 ). Il s'avère aussi que ses études de droit ne lui avaient pas permis de s'établir et ne lui garantissaient aucune sécurité matérielle; Herzl ne jouissait ni d'un poste rémunéré, ni du statut d'avocat professionnel. Il vivait tant bien que mal du revenu d'articles occasionnels et aucune perspective plus prometteuse ne semblait poindre à l'horizon. 1 Sur le mariage de

Le regard des chercheurs : Un recul des préjugés antisémites

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2016

Le rapt et l'assassinat d'Ilan Halimi il y a juste dix ans, l'affaire Mérah (mars 2012), l'agression d'un jeune couple à Créteil (décembre 2014), l'attentat de l'Hyper Cacher (janvier 2015), l'attaque à la machette d'un enseignant juif à Marseille (janvier 2016) … la multiplication et la gravité des violences ciblant des juifs en France alimente chez un nombre croissant d'entre eux le sentiment que l'antisémitisme, sous ses formes les plus brutales, est de retour. Plusieurs sondages témoignent de cette inquiétude 1 , tout comme la hausse du nombre de juifs français partant pour Israël faire leur alyah 2. Au-delà des actes et menaces dont ils sont victimes, bien réels 3 , l'enquête annuelle de la CNCDH permet de suivre l'évolution des opinions à leur égard, depuis les attentats de 2015 4. Or loin d'observer un retour de l'antisémitisme, sous ses formes traditionnelles ou sous de nouvelles formes associées à la critique d'Israël et du sionisme, on constate plutôt son reflux. C'est ce paradoxe qu'il convient d'expliquer.

Conte anti-hassidique de Joseph Perl

Ce conte est édité en hébreu et en yiddish dans Chone Shmeruk, Shmuel Werses (éd.), Ma'asiot ve-igerot mi-tsaddikim amitiyim ume-anshe shelomenu, Jérusalem, Israel Academy of Siences and Humanities, 1969, p.117-222. 6 Nahman de Bratslav, Sippurei Ma'asiot, Jérusalem, Haside Bratslav,1976. 7 Nahman de Bratslav, La Princesse disparue, trad. par Jean Baumgarten, Paris, le Thé des écrivains, 2008.

André Blumel, un itinéraire sioniste à la croisée des chemins

Bulletin du Centre de recherche français de Jérusalem, 2008

Cet article envisage à travers l'itinéraire sioniste d'André Blumel les relations entre la gauche française et l'État d'Israël. Proche de Léon Blum, dont il fut directeur de Cabinet durant le Front populaire, mais se rapprochant progressivement des communistes, Blumel demeura jusqu'en 1966 une figure clefs des milieux sionistes français. Conciliant divers engagements-pourtant apparemment contradictoires-son parcours permet de comprendre la complexité des liens et des conflits qui caractérisèrent cette relation.

Sur « l'antisémitisme »: pour une nécessaire rupture

Lignes, 1993

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Heidegger et l'antisémitisme

Sylvain Reboul la philosophie doit "se débrouiller" avec l'anti-sémitisme: voilà qui est en effet "trop philosophique" pour moi...À moins que cette formule n'ait rien à voir avec ma vision de la philosophie qui, elle-même, n'a rien à voir avec celle de Heidegger que je suis tenté d'appeler de la para ou pata philosophie irrationaliste.

L'antisémitisme "à cause" d'Auschwitz, un phénomène spécifique à l'Allemagne?

2020

Premier résultat d’un travail de recherche en cours, cette note interroge le concept d’« antisémitisme secondaire ». D’usage courant dans la recherche germanophone sur la judéophobie contemporaine, cette notion apparue au début des années 1960 vise à saisir un phénomène spécifique à l’après-guerre, à savoir le développement d’un antisémitisme « non pas malgré, mais à cause d’Auschwitz » (H. Broder). On résume souvent l’esprit de cette hostilité anti-juive inédite par une formule provocante attribuée au psychanalyste israélien Zvi Rix, selon laquelle « les Allemands ne pardonneront jamais Auschwitz aux juifs ». La Shoah donnerait pour ainsi dire une nouvelle raison de détester les juifs, car ces derniers rappelleraient par leur simple existence les crimes commis au nom du peuple allemand sous le IIIe Reich. L’antisémitisme secondaire a donc pour particularité de se construire à partir d’un « complexe de culpabilité », particulièrement marqué en Allemagne. Il se manifeste de plusieurs manières : par une incapacité à reconnaître toute forme de responsabilité collective pour la Shoah, par un rejet de sa commémoration, et par une tendance à renverser les rôles de bourreaux et de victimes. L’antisémitisme secondaire n’est pas un phénomène figé dans le temps. Intimement lié aux évolutions de la « maîtrise du passé » (Vergangenheitsbewältigung), il se transforme au gré des générations, des changements dans les politiques mémorielles, mais aussi des dynamiques nationalistes. Dans cette note, on examinera d’abord la genèse du concept (I), ainsi que les phénomènes qu’il recouvre dans le contexte allemand (II), pour enfin se demander s’il peut caractériser certaines formes d’antisémitisme dans la Pologne ou la France d’aujourd’hui (III).

Usages et mésusages des stéréotypes antisémites : les paradoxes de Jean Renoir

Confronté à des questions relatives à l’organisation de la production cinématographique puis à la nécessité de fuir la France, le cinéaste Jean Renoir a repris à son compte, en privé mais aussi en public, les pires stéréotypes antisémites. Comment cet homme éduqué, qui a fait partie comme compagnon de route du PCF de l’aventure du Front Populaire et qui a par ailleurs promu toute sa vie des opinions internationalistes, sociales et humanistes a pu se compromettre à un moment crucial de l’histoire, de septembre 1939 à décembre 1940 ? Et surtout : comment mettre en perspective cette attitude avec le philosémitisme affiché par La Grande Illusion et La Règle du jeu ?