Les communautés francophones de l’Ouest canadien : de la constitution des corpus de français parlé aux perspectives de revitalisation (original) (raw)
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Fédéralisme canadien et revitalisation ethnolangagière des communautés francophones et acadiennes
La revitalisation ethnolangagière renvoie à un processus d'aménagement linguistique qui s'applique lorsqu'une partie importante des membres d'un groupe linguistique a subi des transferts linguistiques vers la langue du groupe dominant ou que se trouve menacé le statut de la langue du groupe au sein de la société. Joshua Fishman emploie l'expression reversing language shift 1 pour évoquer ce processus. De nombreux facteurs expliquent cette perte de statut d'une langue ; de surcroît, leur gestion pour renverser une tendance d'affaiblissement de statut, voire sa perte de légitimité dans l'État, n'est pas tâche simple. Ces facteurs ressortissent au démographique, au politique, à l'économique, au social et au culturel, mais ils peuvent relever aussi du groupe lui-même aussi bien que des pouvoirs de l'État. Dans le présent article, nous examinons les défis que présente la revitalisation ethnolangagière des communautés francophones et acadiennes vivant en situation minoritaire, particulièrement dans les provinces et les territoires à dominance anglophone. Ils sont en jeu dans un contexte politique particulier, celui du fédéralisme, qui, du fait du partage des pouvoirs et des responsabilités entre les ordres de gouvernement, impose des limites et des contraintes à un processus d'aménagement linguistique qui, autrement, serait unifié et ordonné.
Typologie et vitalité des communautés francophones minoritaires au Canada
The Canadian Geographer / Le Géographe canadien, 2006
Typologie et vitalité des communautés francophones minoritaires au Canada 433 populations francophones du Canada. Une analyse exploratoire des comportements linguistiques de ces populations selon les milieux issus de la typologie montre qu'une telle approche est susceptible d'ouvrir la voieà une meilleure appréhension de la vitalité communautaire en milieu minoritaire. these populations according to the milieus identified within this typology reveals the potential of this analysis for a better understanding of community vitality in a minority situation.
Le français dans l'Ouest canadien
2005
La langue frangaise s'implante au Canada au cours du 17 e siecle, d'abord a Port-Royal en Acadie (aujourd'hui La Nouvelle-Ecosse) a partir de 1605, ensuite le long du Saint-Laurent (a Quebec, en 1608; a Trois-Rivieres, en 1634; a Montreal, en 1642). De ces origines rnodestes et difficiles, la Nouvelle France evolue en colonie fleurissante et econormquement stable (economic basee des le debut sur la traite des fourrures; ensuite sur l'industrie forestiere et 1'agriculture) jusqu'a la conquete anglaise de 1759. La traite des fourrures implique, en particulier, de longs voyages, une quete constante de nouvelles sources et un contact avec les peuples indigenes qui connaissent mieux que quiconque le vaste territoire. II y a done en Nouvelle France, depuis le tout debut, une presence des Frangais bien eloignee de la zone des premiers etablissements que constitue le bassin du Saint-Laurent. Cette presence, etablie d'abord par les explorateurs, voyageurs et coureurs des bois, se constate en Louisiane, sur les plaines, et surtout pour nos fins, a travers les Grands Lacs vers 1'ouest de 1'actuel Ontario et vers la prairie canadienne. 1.2. Implantation du franfais dans 1'Ouest Introduite par les explorateurs et renforcee par tous ceux qui travaillaient dans I'exploitation des fourrures, la langue frangaise est la premiere langue europeenne qui s'entend dans la foret, sur les lacs et sur la plaine de 1'Ouest canadien. Les premieres communautes importantes, Je tiens a remcrcier Doris LaChance, Melanie Goudreau et Marni Penner de leur aide dans la preparation des donnees et Odile Rollin et Julie Auger de leurs commentaires sur une premiere version de ce texte.
Cahiers franco-canadiens de l'Ouest, 2012
Au début des années quatre-vingt-dix, Radio-Canada (Saskatchewan) a produit une série de vingt-trois capsules télévisuelles dont l’objectif était de célébrer (et de donner à célébrer) la mémoire de vingt-trois familles qui ont contribué à donner à la communauté fransaskoise son identité actuelle. En novembre 2011, j’ai publié Histoire(s) de famille(s) : mémoire et construction identitaire en Fransaskoisie, ouvrage qui consiste en une analyse de ces vingt-trois récits de mémoire et de la manière dont une identité a pu être construite par leur diffusion. Dans un autre article, « Images (télévisuelles) d’“images-souvenirs“ », j’ai posé la question de savoir si une entreprise telle que ces capsules diffusées par Radio-Canada ne contribuait pas à la création d’une mémoire artificielle, et donc à son institutionalisation, la mémoire de vingt-trois familles se trouvant ainsi manipulée et réduite à un certain nombre de thèmes ou de traits communs, et mise au service d’une visée idéologique ...
Littérature et communauté : vitalité et reconnaissance du Far Ouest francophone
Nouvelles perspectives en sciences sociales
Pendant presque un siècle, la « littérature franco-albertaine » a signifié les ouvrages de principalement un écrivain reconnu. Jusqu’aux années 1950, ce fut l’écrivain d’origine française, George Bugnet, qui s’est établi en Alberta peu de temps après la création de la province. De 1960 jusqu’à la fin du siècle, ce fut Marguerite-A. Primeau, qui, née à Saint-Paul-des-Métis dans le nord de l’Alberta, s’est établie à Vancouver en 1954. Or, depuis l’an 2000, la francophonie albertaine connaît une croissance démographique, institutionnelle et culturelle qui permet de parler de sa vitalité. Au seul plan littéraire, le nombre de ses écrivains, définis dans cet article comme les francophones qui sont nés en Alberta ou bien qui, originaires d’une autre francophonie, vivent et écrivent ou ont vécu et ont écrit en Alberta, a augmenté. Ils sont encore peu nombreux relativement aux milieux franco-manitobaine, franco-ontarienne ou acadienne, mais dans l’unique cadre albertain, le « Far Ouest » du...