La « grogne du peuple » (original) (raw)

Le cri du peuple

À Bâbord, 2019

Le populisme de gauche selon Ernesto Laclau et Chantal Mouffe.

Le peuple et ses masques

Au commencement, il y a le peuple « sans qualités », celui quantifiable des démographes qui se décline uniforme, le temps d'un recensement, avant de se redistribuer en classes sociales et autres "catégories socioprofessionnelles".

"Le peuple en colère" Edito

Dix-Huitième Siècle, 2021

Sous la direction de Sophie Abdela et Pascal Bastien. Il semble parfois qu'il n'y ait de mobilisation que populaire. Il semble aussi, parfois, qu'il n'y ait d'action véritable que lorsqu'elle est portée par la colère. Car le « peuple », à la différence du « public », bouscule. Le deuxième suppose l'unanimité alors que le premier, naturellement canaille, révèle une division. Ce dossier propose d'entendre et de comprendre la colère du peuple : celle qu'on anticipe, celle qu'on craint et celle qu'on revendique. Les paroles des gens du peuple, sous toutes leurs formes, ont traversé la littérature, l'administration et la pensée politique du 18 e siècle et les auteurs des Lumières ont défini, jugé, parfois écouté, souvent inventé, mais toujours réduit, les paroles, les espoirs et les frustrations du populaire. Ce volume entend être attentif à la question du peuple, à celle de la souveraineté, et aux revendications qui lient-parfois avec fracas-l'un à l'autre.

Le premier cri du peuple

Facebook, 2019

Le premier cri du peuple, comme celui d'un nouvel être tout juste sorti des entrailles de sa mère, est vital donc authentique. Ce cri poussé au Liban depuis le 17 octobre, marque la naissance de l'idée de citoyenneté chez certains libanais, un très grand nombre de libanais que je nommerai ici, le peuple. Avez-vous écouté ce cri, ce rugissement comme un roulement de tambours qui s'est répandu du Nord au Sud du pays, de l'Est à l'Ouest ? Que disait ce cri des fois rageur, à peine audible, hystérique, réfléchi, désespéré, désemparé, timide, hargneux, provocateur, haineux, revendicateur, du coeur, des tripes, du bout de la langue, susurré, chuchoté, échangé, spontané, ressassé, médité. Je suis allée dans la rue, et voilà ce que dit mon cri, dont je suis seule responsable. Dans la rue j'ai crié cette fois-ci collectivement ce que j'exprimais durant des années dans mon art et mon mode de vie marginal. J'ai dit haut et fort, mon indignation face à un système politique et social écrasant, injuste et inégalitaire. Mon dégoût face à une classe politique formée de vermines suçant l'âme du peuple jusqu'à la moelle. Des politiciens incultes, grossiers, mafieux, si nuisibles qu'ils ont réussi à détruire un pays originellement super bien doté par la nature, et originellement habité par un peuple capable, très prometteur, travailleur, créatif, entier. Dans la rue, je réclame le jugement de ces politiciens, tous, absolument tous, et la restitution de l'argent volé au peuple libanais ! Cette racaille est arrivée au pouvoir suite aux accords de Taëf de 1989, parce que facilement manipulable et totalement dépourvue de patriotisme et d'amour pour la nation (profil type des dirigeants d'anciennes colonies, que les occidentaux aiment tant mettre en place : Saddam, Kaddafi, Ben Ali, Bouteflika…). A la tête d'une république bananière tracée de toutes pièces par un accord Sykes-Picot en 1916, mais qui aurait pu aller loin si elle avait pu être guidée par des personnes méritantes et capables, consciencieuses et soucieuses de bâtir une nation multiculturelle au sens propre du terme. En morcelant le Proche Orient Sykes et Picot oeuvraient dans les intérêts de l'Angleterre et de la France, certes. Les Français mandataires ont dit vouloir être équitables en faisant un recensement de la population en 1932 pour donner à chaque confession religieuse dirigée par son chef féodal sa part du gâteau. C'est le pire héritage colonial que nous ayons pu avoir. Le gâteau ainsi avait l'air appétissant mais déjà gangréné de l'intérieur par des ingrédients toxiques. Pourquoi est-ce que la France Laïque sur ses propres terres affuble le Liban de confessionnalisme le privant dès sa création de toute possibilité de fédération identitaire autour de l'idée de patrie ? Il y a un Liban sans libanais, mais avec des chrétiens, des musulmans, des druzes, des juifs… Dans la rue, je réclame l'établissement d'un état Laïc, non confessionnel ! L'Angleterre elle, nous lègue Israël, voulant avoir des alliés sur la question du canal de Suez. Cette violente colonisation de la Palestine aura des conséquences néfastes non seulement sur les malheureux palestiniens désappropriés et chassés de leurs terres, mais également sur le Liban et toute la région du Moyen Orient. Pour compléter le noir tableau, les États-Unis vont s'en mêler, appâtés par le pétrole Saoudien, misant également sur une alliance Israélienne, injectant dans ce pays des sommes colossales pour en faire en peu de temps une puissante nation. Le mariage des legs Français et Anglais, vont mener le Liban à une guerre dite « civile », meurtrière et destructrice qui va durer de 1975 à 1990. « Civile » aussi, car tout le monde

« Le peuple dans le De Clementia »

L’Information littéraire, 2005

Le De Clementia, négligeant le problème des externi, s’intéresse à la seule clementia dirigée vers les ciues, et supprime tout intermédiaire entre ceux-ci et le princeps. Au lieu de constituer une communauté civique, le peuple de Rome y est souvent présenté comme une masse inepte composée de stulti, dépendant entièrement de la sapientia de l’empereur. Dans le même temps pourtant, le peuple participe aussi à la diffusion et au maintien de la clementia. Les relations entre le prince et le peuple sont donc plus complexes qu’il n’y paraît d’abord, et le monarque doit dépasser la tension fondamentale à laquelle il se trouve confronté : il est apparemment placé à la tête d’un ensemble indistinct, alors qu’il s’agit en réalité d’une multitude de consciences individuelles. Sénèque lui-même présente cette réalité sous un jour ou sous un autre, selon les besoins de son argumentation : le premier livre du traité insiste sur le rapport du souverain au peuple pris dans son ensemble, alors que le second souligne la nature individuelle de la relation.

La peur du peuple : agoraphobie et agoraphilie politiques

2016

Zapatistes, altermondialistes, Indignés, Occupy, Printemps érable et Nuit debout. Alors que ces mouvements populaires sont présentés par certains comme l’incarnation de l’idéal de la démocratie directe, d’autres n’y voient que des mobilisations certes sympathiques mais insignifiantes, quand ils ne tentent pas de les discréditer en les associant à la violence. S’appuyant sur une très bonne connaissance de ces expériences politiques ainsi que de l’histoire des pratiques démocratiques, y compris hors de l’Occident, Francis Dupuis-Déri propose une réflexion inspirée et critique. Il présente de manière dynamique la lutte entre l’agoraphobie et l’agoraphilie politiques, soit la haine et l’amour de la démocratie directe, dévoilant les arguments et les manœuvres des deux camps. Il discute aussi du rapport délicat entre le peuple assemblé à l’agora pour délibérer (le dêmos) et celui qui descend dans la rue pour manifester, voire pour s’insurger (la plèbe). Cet ouvrage à la fois original et provocateur est d’autant plus stimulant qu’il se situe à la croisée des chemins entre la philosophie politique, l’anthropologie et la sociologie. TABLE DES MATIÈRES Introduction -Qui doit gouverner ? -Agoraphobie et agoraphilie politiques 1. QU'EST-CE QUE LE PEUPLE ? -Dêmos et plèbe -Ne pas idéaliser le peuple 2. LEÇONS D'HISTOIRE ET D'ANTHROPOLOGIE -L’histoire oubliée de l’humanité démocratique -Pratiques contemporaines -Démocratie (directe) et peuple philosophe 3. AGORAPHOBIE CONTRE AGORAPHILIE -Agoraphobie primaire et riposte de l’agoraphilie -Agoraphobie secondaire -Agoraphilie primaire : arguments substantiels 4. LA MODERNITÉ OCCIDENTALE ET LE PEUPLE -Problème culturel : l’individu moderne apolitique -La nation comme problème technique géographique et démographique -Fiction de la représentation de la nation -L’agoraphilie face à la fiction de la représentation politique 5. MONARCHIE ET ARISTOCRATIE ÉLECTIVE -Aristocratie élective -Et la monarchie élective ? -L’agoraphobie contre l’élargissement de l’électorat -Apologie des partis progressistes et agoraphobie 6. ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ -Le conseillisme comme agoraphobie économique -L'agoraphobie au travail -Agoraphilie économique -Actualité et vie quotidienne 7. DU DÊMOS À LA PLÈBE, DE L'AGORA À LA RUE -Agoraphobie et plèbe : le point de vue des dominants -Quelques exemples historiques -Agoraphobie des démocrates ? 8. LUTTE POUR LE POUVOIR -Autonomie et non-mixité -Consensus -Mandat impératif CONCLUSION -Agoraphilie : une histoire sans fin AVERTISSEMENT ET REMERCIEMENTS NOTES REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES

Le peuple en essaim

Multitudes, 2011

L’essaim donne une nouvelle image du peuple. Le lexique de l’« essaimage » n’a cependant pas une valeur homogène : il code en même temps les procédés du pouvoir et les pratiques qui lui résistent, dans une ambivalence tactique qui le brouille. Un collectif en essaim est nécessairement sans sujet : il ne dit pas « nous ». Mais le peuple en essaim est d’autant plus puissant qu’il n’affronte pas le pouvoir qu’il combat, qu’il demeure imperceptible. L’essaimage fait fluer le commun à travers la dispersion et dans la solitude même de ses membres.

Sous Le Peuple, Visage De La Population

Vacarme, 2004

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