La transition vers le Paléolithique supérieur dans la grotte du Castillo (Cantabrie, Espagne) : la couche 18 (original) (raw)

Voir l’image préhistorique : bilan des travaux dans la grotte ornée d’El Castillo (Cantabrie, Espagne).

in : J. Évin (dir.), Un siècle de construction du discours scientifique en préhistoire, vol. III. « … aux conceptions d’aujourd’hui ». Actes du Congrès du Centenaire de la Société préhistorique française (Avignon, 21-25 septembre 2004), 2007

Une nouvelle étude complète de l’art pariétal de la grotte d’El Castillo est en cours depuis 2003. Les premiers résultats sont ici présentés. Ils consistent en une sélection de motifs nouvellement découverts ou de figurations connues mais entièrement réinterprétées. Différents niveaux de lecture ont été présentés en prenant pour base les exemples choisis. Le premier niveau de lecture montre l’importance de la paroi pour la compréhension des représentations ; celle-ci a manifestement conditionné leur emplacement. Le second s’attache à l’image elle-même ; il souligne l’importance de thèmes iconographiques particuliers. Le dernier niveau de lecture, enfin, vise à la compréhension technique de certaines peintures de la grotte et a fait apparaître l’utilisation de chaînes opératoires plus complexes que celles imaginées jusqu’à présent. A new complete study of El Castillo cave art is in progress since 2003. The first results are presented in this paper. They consist of a selection of newly discovered motives or of already known but entirely reinterpreted figures. Several reading levels have been presented based on selected examples. The first reading level shows the importance of the rock face to understand the representations; it has clearly determined their location. The second reading level concerns the image itself; it emphasizes the importance of particular iconographic themes. Finally, the last reading level aims at understanding the technique of some cave paintings, and has revealed the use of operative chains that are more complex than imagined up to now.

Contribution à l´étude de la néolithisation dans la région Cantabrique. La grotte de Los Gitanos (Cantabrie, Espagne)

Located in a coastal environment, the Cueva de los Gitanos site (Castro Urdiales, Spain) provides interesting data about the introduction and development of a productive economy on the coastal strip of northern Spain. This paper summarizes the results obtained from different kinds of studies (archaeozoology, archaeomalacology, archaeobotany, ceramics and lithic assemblages) carried out on the different stratigraphic sub-levels. The palaeo- economic traits of the groups occupying the cave from the fifth to third millennia cal BC are considered in the context of the social and economic development characterizing the process of introduction and consolidation of a productive economy in the region.

Sols et structures d’habitat du Paléolithique supérieur, nouvelles données depuis les Cantabres : la Galerie Inférieure de La Garma (Cantabrie, Espagne

Anthropologie, 2003

Un bref rappel de l'histoire de la recherche sur les sols et structures d'habitat du Paléolithique supérieur en récapitule, dans ses grandes lignes, les principaux aspects matériels, méthodologiques et théoriques. À partir de là, nous proposons un rapide « état de la question » sur cet axe spécifique de l'étude du passé, et nous présentons ensuite les résultats préliminaires d'une recherche sur d'évidentes habitations dans la Galerie Inférieure de La Garma. Il s'agit d'un ensemble remarquable de sols d'habitat en grotte du Magdalénien moyen : de grandes dimensions, d'une richesse extraordinaire, exceptionnellement bien conservé et non recouvert par un dépôt sédimentaire, présentant des structures construites associées à des représentations rupestres de la même période. Les potentialités informatives du site sont remarquables, et le projet de recherche mis en oeuvre commence déjà à offrir quelques résultats, à la diffusion desquels cet article constitue une modeste contribution.

Présences humaines dans la grotte ornée d’El Castillo (Cantabrie, Espagne) : dépôts, prélèvements et traces de passage.

in : P. Paillet (dir.), Les arts de la préhistoire : micro-analyses, mises en contexte et conservation. Actes du Colloque «Micro-analyses et datations de l’art préhistorique dans son contexte archéologique». MADAPCA (Paris, 16-18 novembre 2011), p. 195-210., 2014

Connue pour son art pariétal depuis 1903, la grotte d’El Castillo en Cantabrie (Espagne) n’avait jamais fait l’objet d’une étude des traces anthropiques autre qu’« esthétiques ». Or, malgré les aménagements qu’elle a subis, la cavité comporte de nombreux éléments archéologiques qui apportent le témoignage indubitable d’une utilisation intense du réseau par les populations préhistoriques. Ces documents étaient totalement inconnus, et nous en avons entamé l’étude exhaustive. Cet article présente le premier bilan de nos recherches consacrées aux dépôts suivant le point de vue que nous avons adopté, ainsi que la méthode de travail mise en place. Known since 1903 for its art, the cave of El Castillo in Cantabria (Spain) had never been studied for human traces other than the “aesthetic” ones. And yet, in spite of the adjustment works brought to it, the cave contains numerous archaeological elements giving evidence of an intense use of the network by prehistoric populations. These documents had remained totally unknown, and we have initiated their exhaustive study. This contribution presents the first report on our investigations devoted to deposits, following the point of view that we have adopted, and the working method put in place.

PETROGNANI S, ROBERT E., BOCHE E., CAILHOL D., LUCAS C., LESVIGNES E. (2014) Au coeur des premières manifestations graphiques du Paléolithique supérieur : Nouvelles découvertes dans la grotte des Bernoux (Dordogne), Société Préhistorique Française, t.111, n° 3, p. 413-432.

L'étude de la grotte des Bernoux (Dordogne, France) entreprise depuis 2011 s'inscrit dans une dynamique de réexamen critique d'ensembles ornés attribués aux périodes anté-magdaléniennes. Elle se construit d'après le nouveau regard offert sur ces périodes par les découvertes dans les années 1990 de sites majeurs comme Chauvet (Ardèche), Cosquer (Bouches-du-Rhône), Cussac (Dordogne) ou La Garma (Cantabria, Espagne). La grotte des Bernoux, à travers son éventail thématique original et ses caractéristiques formelles, matérialise un site propice à la confrontation de ses données graphiques avec ces nouvelles découvertes. Située sur la commune de Bourdeilles, la cavité s'ouvre au pied d'un petit escarpement qui borde le lit majeur de la Dronne. Elle a été découverte au début des années 1920 et a fait l'objet d'une étude par Denis Peyrony, qui y a réalisé un premier inventaire des figures ainsi qu'une fouille dans le vestibule. Constituée d'une unique galerie qui se développe de manière rectiligne sur une vingtaine de mètres, la grotte rassemble ses oeuvres dans la première partie de la cavité. Comprenant à l'origine trois figures documentées (un mammouth, un rhinocéros et un ours, pour reprendre l'identification la plus communément admise), l'inventaire a été porté en l'état actuel de l'étude à vingt-trois entités graphiques dont six représentations animales identifiées et quatre indéterminées. Les nouvelles découvertes et les parallèles avec les figures déjà connues ont permis d'apporter des données précieuses pour l'insertion chronoculturelle de la cavité, et ce d'autant plus que le matériel archéologique connu reste peu diagnostique. En effet, les fouilles effectuées par Denis Peyrony dans les années 1930 ont fourni un matériel très succinct (soixante-deux pièces seulement), et très peu significatif, partagé entre des éléments moustériens et d'autres probablement issus des premières phases du Paléolithique supérieur. Le réexamen des parois de la grotte des Bernoux a permis plusieurs découvertes graphiques majeures. Les premières d'entre elles portent sur le panneau de l'entrée, panneau principal de la grotte. À côté du premier mammouth, dont le contour reste le plus caractéristique, ont été identifiés deux autres, l'un accolé au premier, de proportions semblables à celui-ci (autour de 80 cm de large), l'autre dans le registre inférieur de la paroi, au tracé plus succinct. Du grand rhinocéros ne subsiste en revanche que la tête. Six mètres après l'entrée, la figure connue comme un ours s'est avérée être un félin. Cette nouvelle identification a pu être obtenue à l'appui de traitements graphiques et infographiques, notamment la 3D par photogrammétrie, qui ont permis d'écarter à la fois le noir de fumée moderne qui pollue la lecture et des retracés contemporains donnant l'illusion de tracés gravés. La nouvelle lecture de la figure s'est appuyée sur la forme de la tête au tracé allongé et étranglé. Au-delà de ce panneau d'entrée, une autre zone de concentration de manifestations graphiques a été relevée là où des tracés avaient déjà été repérés par d'autres chercheurs . À 10 m de l'entrée sur la paroi gauche, au niveau d'une étroiture, se localise en effet un panneau comprenant plusieurs entités graphiques gravées d'une facture technique différente des gravures jusque-là connues. Parmi elles, une tête de cheval de petite taille (une dizaine de centimètres seulement) marquée par l'absence de détails anatomiques. Par ailleurs, la découverte de peintures totalement inédites a diversifié la panoplie technique déployée sur les parois de la grotte des Bernoux. Deux panneaux de tracés rouges ont été localisés ; le premier d'entre eux, sur la paroi droite, a révélé la présence de signes (points et traits) et d'un tracé continu dont la nature reste indéterminée (signe triangulaire incomplet, tête animale ?). Ces peintures se distinguent des rouges naturels et peuvent laisser imaginer, dans leur état très vestigial, un ensemble pictural paléolithique de plus grande ampleur. La grotte des Bernoux présente aujourd'hui un dispositif pariétal largement renouvelé, comprenant notamment des signes, des peintures inédites et des gravures dont certaines d'une facture jusqu'ici inconnue dans la grotte. Tous ces éléments montrent un ensemble assez riche pour une « petite » grotte, un horizon thématique et stylistique homogène propre aux phases anté-magdaléniennes et plus particulièrement, à l'aurignacienne. L'apport de l'étude des représentations est incontestable, face à un contexte archéologique pauvre et peu caractéristique, et montre l'importance de développer le réexamen des grottes ornées pour mieux appréhender le panorama culturel des premières sociétés du Paléolithique supérieur en Europe. Bulletin de la Société préhistorique française Tome 111, numéro 3, juillet-septembre 2014, p. 000-000 Stéphane Petrognani, Éric Robert, Didier Cailhol, Elisa Boche, Claire Lucas et Émilie Lesvignes 2 Bulletin de la Société préhistorique française Mots-clefs : Paléolithique supérieur, art pariétal, Aurignacien, contexte thématique.

De l'espace spéléologique à l'espace vécu : l'exemple des grottes du Mont Castillo (Cantabrie, Espagne).

2013

La présence de motifs dans les grottes implique que des hommes y ont pénétré pour en explorer les différentes parties. La distribution des traces, parfois modestes, laissées par les peintres et graveurs jusque dans des zones reculées ou profondes, indique que les utilisateurs des grottes possédaient une bonne connaissance topographique des lieux. De manière générale, l'attention des chercheurs s'est focalisée sur les motifs eux-mêmes. Cependant, l'analyse de leur situation indique que l'espace et le cheminement sont des données essentielles pour comprendre l'organisation du décor pariétal. Notre étude s'attache aux grottes ornées du Mont Castillo (Puente Viesgo, Cantabrie). Elle tente de montrer comment le dispositif pariétal a été structuré en fonction des caractéristiques de l'espace souterrain. Même si des motifs sont susceptibles d'avoir été exécutés jusque dans les parties les plus profondes des réseaux, il apparaît que le décor n'a pas été distribué de manière homogène depuis l'entrée de la grotte, puisque certains motifs n'apparaissent que dans des secteurs déterminés. Cette distribution sélective en fonction des secteurs est toutefois propre à chacun des réseaux. Mais le décor n'est pas uniquement structuré en séries de figures. Celles-ci peuvent aussi avoir été distribuées dans l'espace, de telle sorte que le dispositif pariétal ne se découvre que de manière graduelle. Dans la « Salle des Peintures » de Las Monedas, seule zone ornée de la grotte, la répartition continue des dessins noirs invite à une lecture progressive d'un décor qui s'organise en s'adaptant à la division interne de cette « salle-couloir ». La distribution sélective des thèmes est aussi caractéristique dans la grotte de Las Chimeneas, où les gravures et les dessins figuratifs s'organisent en deux ensembles distincts, dissimulés aux spectateurs qui se trouveraient dans la partie centrale des secteurs. À El Castillo, le recensement des motifs peints ou gravés indique une intégration symbolique totale du réseau souterrain. Pourtant, même si l'espace a été inégalement orné, les différents thèmes ont été distribués dans des secteurs bien définis de certaines zones de la grotte. De même, les figurations animales rouges et jaunes de la Galerie principale de La Pasiega A ont été distribuées, en petits ensembles, le long de la paroi gauche et gagnent deux secteurs, en cul-de-sac, de la paroi droite en investissant le plafond à ces endroits. Cette approche spatiale suggère que le décor doit se découvrir au fil d'un cheminement dont les modalités peuvent, dans certains cas, être précisées.