La temporalité dans 'La montagne magique' de Thomas Mann (original) (raw)

La temporalité dans la psychose : une temporalité mythique ?

L'Évolution Psychiatrique, 2008

a Normalienne (Ulm), psychologue clinicienne, docteur en psychologie et psychopathologie cliniques (Lyon-II) et chargée d'enseignements en psychologie et psychopathologie cliniques (Aix-Marseille-I), centre de recherches en psychologie et psychopathologie cliniques, université Lumière Lyon-II, institut de psychologie, Reçu le 26 octobre 2006 ; accepté le 17 avril 2008 Disponible sur Internet le 21 octobre 2008

Le baromètre de l’âme : émotions et couleurs du temps dans l’œuvre de jeunesse de Thomas Mann (1893-1912)

Germanica, 2017

Les « états d'âme » 1 des personnages mis en scène par Thomas Mann ne sont pas séparables de l'état du ciel et du temps qu'il fait. La montée des températures, les mouvements du vent, le rythme des saisons et les sons ou les odeurs qu'ils charrient sont souvent discrètement, mais constamment présents. Ils n'accompagnent pas seulement la montée des désirs, le dessin des rêves, l'éveil des sentiments, les rouages de la pensée. Ils sont aussi vécus et subis, parfois implacablement. L'humeur peut varier du tout au tout avec l'obscurcissement de l'horizon, le rougeoiment du crépuscule, l'arrivée d'un orage. Les effets, tant physiologiques que psychologiques, de cette sensibilité climatique peuvent paraître mineurs au regard du pouvoir que la musique peut exercer sur eux, ils n'en participent pas moins à leur sentiment d'existence. 1.-En français dans le texte. Toutes les références concernent l'édition suivante :

Dans la vallée des tombes temporelles: monumentalité, temporalité et histoire dans la science-fiction

ReS Futurae: Revue d'études sur la science-fiction, 2021

Les artistes modernes et contemporains qui travaillent sur la monumentalité ont parfois situé leurs œuvres dans la science-fiction. Parfois encore, des sculptures monumentales ont été étiquetées comme science-fictionnelles par le public qui voyait ces formes monumentales comme le résultat d’un passage extraterrestre ou d’un déplacement temporel. Alors que l’histoire de l’art s’est parfois intéressée à l’influence des idées science-fictionnelles sur les artistes modernes et contemporains, il n’y a toujours pas d’étude plus approfondie de la relation entre la monumentalité et la science-fiction. Considérer la manière dont les monuments eux-mêmes ont été représentés dans la littérature de science-fiction est une étape nécessaire pour mieux comprendre cette relation. Cet article étudie les représentations et les fonctions des monuments dans un certain nombre d’œuvres de science-fiction, dont La Machine à explorer le temps d’H. G Wells (1895), Les Montagnes hallucinées de H.P Lovecraft (1936), Les Chronolithes de Robert Charles Wilson (2001) et Les Menhirs de glace de Kim Stanley Robinson (1984). La manière dont les monuments apparaissent dans ces textes de science-fiction, et dans d’autres, pose un ensemble de questions sur la perception de l’inévitabilité, la forme du temps et la mutabilité de l’histoire. Ces œuvres explorent la manière dont la relation entre le passé et le futur peut être reconfigurée par le biais de découvertes de formes monumentales, qui jettent de nouveaux ponts et créent de nouvelles chronologies entre des échelles temporelles cosmiques et historiques.

Le magma de l’espace-temps la temporalité et l’imaginaire de L’Acacia

Cahiers Claude Simon, 2016

En 1960-année où, au Collège de France, Merleau-Ponty consacre un cours à l'écrivain-, bien que le roman L'Acacia ne fût pas encore rédigé, Claude Simon avait déjà amorcé sa manière singulière de rendre la temporalité de la narration, qui avait précisément éveillé l'attention de Merleau-Ponty lors de sa lecture de La Route des Flandres et du Vent. Son analyse de ces romans s'inscrit dans le cadre d'un cours intitulé L'Ontologie cartésienne et l'ontologie aujourd'hui, où le projet de Merleau-Ponty, interrompu par sa mort, était de ressaisir les contradictions de la pensée occidentale pour en surmonter les dualismes : de l'animé et de l'inanimé, de l'idée et de la matière, de l'esprit et du corps. La notion qui soutient cette tentative est celle de la chair, élaborée notamment dans les pages restées inachevées du Visible et l'invisible 1. Il s'agit pour Merleau-Ponty d'une refondation radicale de la philosophie même et de la méthode phénoménologique inspirant son travail. Claude Simon accompagne ce projet et engage notamment l'élaboration d'une notion du

La temporalité imaginaire chez Georges Balandier

Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2014

"… La transformation des imaginaires sociaux du temps provoque des modifications profondes dans nos catégories de pensée qui se réfléchissent dans notre manière de comprendre et de transformer le monde social. Ces changements sont liés pour Georges Balandier à l’émergence de la « surmodernité mondialisante » avec son éloge de la mobilité et des incertitudes qui s’y associent : « La modernité, c’est le mouvement + l’incertitude »..."

"La descente dans les Enfers du temps chez Thomas Mann, André Gide et Jules Romains", in Frédérique Toudoire-Surlapierre et Augustin Voegele (dir.), L’Art, machine à voyager dans le temps (Fabula, Les Colloques)

"La descente dans les Enfers du temps chez Thomas Mann, André Gide et Jules Romains” [“The Journey into the Underworld of Time in Thomas Mann, André Gide and Jules Romains”], Frédérique Toudoire-Surlapierre and Augustin Voegele (Eds.), L’Art, machine à voyager dans le temps [Art as a Time Machine], Fabula – Les colloques [Fabula – The Symposiums], 2017. (Symposium. University of Haute-Alsace, 22-25/03/2017.) https://doi.org/10.5281/zenodo.8255955 Die Geschichten Jaakobs, Perséphone, Violation de frontières: three texts which, by narrating or staging a catabasis, invite us to compare the mythical and literary uses of time. Despite the obvious dissimilarities between these works, Mann, Gide and Romains all share the same concern: that of putting mythical temporality to the test of modernity, a modernity that can be as insituated (and euphoric, albeit deadly) – in Mann’s case – as well as intimate (and anxious) – in Gide’s case – or historical (and unfortunate) – in Romains’ case. Les Histoires de Jacob, Perséphone, Violation de frontières : trois textes qui, narrant ou mettant en scène une catabase, invitent à confronter les usages mythique d’une part et littéraire d’autre part du temps. Certes, les usages du mythe propres aux trois écrivains qui ont retenu notre attention sont loin d’être semblables. Pour Thomas Mann, la narration littéraire (au sens très large du terme) réveille et révèle la puissance archétypique du mythe : au fond, le présent éternel de la narration dont parle Mann n’est pas loin de se confondre avec la « vérité figurale » de la fiction, qui produit des scénarios décontextualisables et par suite perpétuellement modernes. André Gide, de son côté, en croisant le mythe de Perséphone et la parabole du grain de blé, fait l’éloge d’un régime temporel qui n’est ni celui de l’éternité, ni celui du temps cyclique, mais celui d’un temps libérateur qui autorise l’homme à se métamorphoser, non tant pour se rejoindre lui-même que pour échapper à l’emprise du soi, et à celle des autres. En somme, Gide célèbre une finitude temporelle qui est un gage de singularité et de modernité intérieure : le sujet gidien se renouvelle constamment, il est toujours en avance sur lui‑même. Quant à Jules Romains, il se déprend assez vigoureusement de la temporalité mythique, sa réécriture du mythe d’Orphée étant représentative d’un certain glissement (post)moderne vers des formes désabusées (sinon dysphoriques) de l’utopie et de l’uchronie. Néanmoins, malgré ces évidentes dissemblances, un même souci se fait jour chez Mann, Gide et Romains : celui de mettre la temporalité mythique à l’épreuve de la modernité, d’une modernité qui peut être aussi bien insituée (et euphorique, quoique mortelle) – dans le cas de Mann – qu’intime (et inquiète) – dans le cas de Gide – ou historique (et malheureuse) – dans le cas de Romains.

La Temporalité dans le récit de voyage: Monory et l'Amérique

Nottingham French Studies, 2012

Dans cet article, nous analyserons les voyages de Jacques Monory en Amérique et le rapport qui existe entre ces voyages et sa production picturale. Jacques Monory, peintre français né en 1924, appartenant à la Figuration narrative, voyagea en 1967 à Cuba et plus tard, à trois reprises, aux Etats-Unis. Catherine Flohic affirme, à juste titre, que 'dans toute son oeuvre, on trouve référence à son itinéraire personnel, à sa vie, d'affectivité et de voyages'. 1 En effet, Monory consacre des séries entières, directement ou indirectement, à ses voyages et il fait de même dans sa production littéraire. Pour mieux saisir tout ce matériel, nous allons confronter Monory à d'autres voyageurs, tels qu'Eugène Delacroix, Jacques Kerouac ou Alexis de Tocqueville. Pour mener à bien notre recherche, nous devons d'abord décliner la notion de temporalité dans la production picturale et littéraire de Jacques Monory. Le concept même de temporalité est inépuisable, maints intellectuels (dont Bergson, Heidegger, Genette, Ricoeur) l'ont déjà développé. Nous pourrions procéder d'une manière presque mathématique en appliquant la notion de temporalité au littéraire d'un côté et au voyage, de l'autre. Nous suivrons le schéma dessiné par Milagros Ezquerro 2 pour lire le récit de voyage comme un processus de communication dont les participants sont l'Auteur (sujet Alfa) et le Récepteur (sujet Omega). Chacun de ces participants a son propre Idiotope (défini par Milagros Ezquerro comme les éléments psycho-biographiques et les composantes contextuelles susceptibles de les avoir imprégnés), et l'oeuvre a son propre Sémiotope (système des signes produits-de façon consciente et inconsciente-par l'auteur et décodé par le récepteur qui inclut comme champs annexes les autres oeuvres avec lesquelles elle dialogue et le contexte historico-culturel). S'inspirant de ce schéma, nous avons décidé d'organiser les voyages de Monory en quatre étapes:-La première étape est celle qui correspond au pré-voyage. Dans cet horizon d'attente, nous trouvons la carte mentale du voyageur, ses motivations, ses préparatifs, ses préjugés et un imaginaire collectif.