Réflexions sur le développement du secteur laitier et sa durabilité dans différentes parties du monde (original) (raw)
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Le secteur laitier français à la croisée des chemins
INRAE Productions Animales
Face à la suppression programmée des quotas laitiers en 2015, la filière laitière française traverse actuellement une période charnière de son histoire où se mêlent doutes et espoirs. La baisse rapide du nombre d’exploitations laitières (au rythme de 5 %par an sur la précédente décennie), la volatilité accrue des prix, les implications environnementales négatives de l’intensification, la concurrence croissante de certains pays limitrophes (dont l’Allemagne) font douter les acteurs de la filière laitière française quant aux stratégies à déployer pour préparer efficacement l’avenir. Le secteur laitier français dispose néanmoins de nombreux atouts pour rebondir : une consommation élevée de produits laitiers par habitant et par an soutenue par une exceptionnelle variété de produits transformés ; une grande diversité de modèles techniques issue d’une adaptation historique des exploitations aux conditions du milieu naturel (relief, climat, potentiel agronomique) ; un potentiel de développ...
Scénarios de réforme de politique laitière : impact sur le secteur laitier au niveau mondial
2001
Dans beaucoup de pays, une politique d'intervention soutient le revenu des producteurs laitiers. C'est le cas notamment des USA, du Canada, de l'Europe, et du Japon. Cependant, ces dernières années, le secteur laitier a été le sujet de réformes de la politique laitière. Ces réformes ont été motivées par deux facteurs principaux : un souci de réduction du coût des aides publiques au secteur laitier et les négociations multilatérales conduites dans le contexte du GATT et de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ces négociations ont poussé à une réduction des politiques protectionnistes et à une libéralisation des marchés. Cela a abouti à l'accord GATT (Uruguay Round), qui comporte une réduction et tarification des droits de douane appelés "tarifs"), un accès minimum d'importations pour tous les pays membres du GATT et une diminution des subventions aux exportations. Cette présentation donne une analyse des effets probables de l'accord GATT (U...
Le secteur laitier français est-il compétitif face à la concurrence européenne et mondiale ?
Économie rurale
With the end of milk quotas, the increasing openness of economies and the increased volatility of international prices, the question of the competitiveness of the French dairy sector is at the heart of many debates. Competitiveness is generally defined as the ability of a company or a country to conquer and/or maintain market shares in the face of competition both on the domestic and export markets. The French dairy sector is not only an important player in European and international trade in dairy products, but it has some good opportunities in the domestic market, including for high-value products. The decline in domestic consumption (in milk equivalent), the gradual saturation of the European demand and competition from several other European countries are now an incentive to develop our exports to more distant markets showing a growth in demand. Compared to other European or international competing countries (New Zealand, United States), the cost of producing milk in France, especially in the West (main French dairy region), is favored by low inputs, particularly because of abundant forage production (autonomy for feeding dairy cows). The way of achieving such a high level of autonomy, however, weights today on the average level of labor productivity and on the structure of expenses (high cost of mechanization) due to the importance of forages now mostly grown, harvested and distributed mechanically.
Ce document synthétise les résultats d'une première phase de recherche sur l'évaluation des possibilités d'adaptation de la production laitière aux contraintes et demandes d'environnement. Cette recherche comporte deux volets : l'un concerne l'évaluation en termes de cycle de vie, tandis que le second, dont il s'agit ici, concerne les formes de prise en compte de la biodiversité dans un cadre territorial. Le cadre territorial investigué est celui de la Gaume. Au départ de la recherche la notion de services écosystémiques a été posée comme un cadre méthodologique d'analyse de l'inscription territoriale des activités. Un état des lieux de la littérature (voir rapport intermédiaire), nous a convaincu de l'intérêt de cette approche mais aussi de la nécessité de préciser notre propre usage de cette notion. Deux points doivent être rappelés. D'une part nous considérons les services écosystémiques de manière interactionniste à savoir que les services n'existent qu'à l'interface des écosystèmes et des sociosystèmes : ils sont donc contingents aux demandes sociales et dépendants des fonctionnements écologiques. D'autre part, dans une perspective dynamique, il est moins important de les quantifier et de leur donner une valeur que d'explorer les possibilités qu'offrent de nouveaux arrangements institutionnels (parmi lesquels les mécanismes de marché sont une possibilité parmi d'autres) pour les prendre en compte et opérer des choix. La notion est donc utilisée pour élargir le spectre des choix et non pour se concentrer sur une objectivation et une hiérarchisation. La question posée n'est alors pas une question d'évaluation des impacts mais celle des possibilités qu'offrirait une gestion territoriale. Selon cette approche, nous avons identifié la biodiversité comme un enjeu territorial significatif dans la gestion des agroécosystèmes en termes de services produits (par le maintien d'espèces « extraordinaires » et le développement des activités naturalistes) ainsi que de support de services (par le rôle des espèces dans le fonctionnement des écosystèmes et donc dans la production de services comme l'approvisionnement en eau potable). L'hypothèse formulée, qui nous semble confirmée dans ce travail, est qu'un ancrage territorial de la production laitière pourrait à la fois favoriser la biodiversité et le maintien de cette filière de production. L'objectif de la recherche est donc d'explorer par quelles voies il serait possible de les rendre compatibles. Cet objectif justifie une méthodologie qui vise à faire émerger des trajectoires et des recombinaisons possibles. Cette méthodologie consiste d'une part à interroger les acteurs des deux domaines de manière à identifier leurs logiques, leurs trajectoires et, d'autres part, à faire interagir les uns et les autres de manière à tester des hypothèses de changement. L'hypothèse théorique sous-jacente à cette approche est que les actions et pratiques actuelles résultent non seulement de contraintes propres à chaque acteur mais aussi de l'action collective (formes de coordination) entre les acteurs et donc que changer l'action collective est de nature à faire changer les pratiques. Les interactions entre les acteurs sont, dans cette hypothèse, un des moyens privilégiés pour identifier des possibles réorganisations de l'action collective.
Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux
Au Vietnam, les politiques publiques tendent à soutenir le développement des exploitations laitières de grande taille familiales (> 30 vaches) ou industrielles (> 500 vaches). Cependant, malgré un essor récent de ces grandes fermes, les exploitations familiales de très petite taille continuent à jouer un rôle important dans la production nationale de lait. Pour contribuer à la réflexion sur les modèles de fermes à promouvoir, notre étude propose de caractériser la diversité des exploitations laitières présentes dans le district de Ba Vi en zone périurbaine de Hanoi et d’évaluer leur durabilité. Au total 160 exploitations laitières ont été sélectionnées pour représenter la diversité des fermes présentes dans la zone. Des informations ont été recueillies lors d’entretiens directifs avec les éleveurs sur les divers types de capitaux disponibles sur l’exploitation, sur les pratiques d’élevage et de commercialisation du lait, et sur leurs performances économiques, environnementa...
2013
International audienceAlors que l’analyse de la performance économique des exploitations agricoles engagées dans la stratégie de domination par les coûts fait l’objet de nombreux travaux de recherche, les travaux de recherche sur celles, dont l’avantage concurrentiel est fondé sur une stratégie dedifférenciation (dite hors-coût), sont assez peu développés. Cette communication propose d’avancer quelques éléments de réflexion sur l’efficacité technique totale de la stratégie de différenciation et ses déterminants. Nous nous appuyons sur les travaux de l’école de la gestion stratégique pour discuter les caractéristiques interne de la compétitivité des exploitations laitières françaises. Nous avons mené l’analyse en comparant les scores d’efficacité totale, d’efficacité technique pure et d’efficacité d’échelle de deux groupes de trois régions qui sont caractérisés par des stratégies différentes : D’une part, trois régions avec des zones de montagne (Auvergne, Franche-Comté et Rhône-Alpe...
2014
Depuis une vingtaine d'annee, le secteur laitier est en pleine mutation. La mondialisation des echanges, le developpement des centres urbains, l'augmentation de la demande en produit de grande consommation ont conduit a une concentration de la production et de la transformation et a un allongement des circuits commerciaux. Plus recemment, avec la montee en puissance des enjeux de securite alimentaire et de la preservation de l'environnement, de nouvelles valeurs voient le jour, mettant en avant des criteres de proximite, de local, voire de patrimonial. Elles conduisent dans certains bassins a des recompositions des systemes agro-alimentaires et des systemes productifs locaux, ainsi qu'a des evolutions des strategies des industriels quant a l'ancrage territorial de leurs produits. Entre mondialisation et localisation des flux, les activites agricoles et les territoires sont au coeur de ces jeux de force entre le local et le global. Ceci est particulierement vrai d...
INRA Productions Animales, 2019
Le commerce international, européen et français des produits laitiers : évolutions tendancielles et dynamiques concurrentielles Derrière la crise qui fragilise le secteur laitier en 2015-2016, en raison d'une conjonction de plusieurs facteurs (surproduction européenne de lait, embargo russe, recul des importations chinoises), les acteurs du secteur laitier peuvent-il entrevoir quelques raisons d'espérer en un avenir plus favorable pour les marchés internationaux ? À l'échelle internationale, le secteur laitier bénéficie d'une dynamique soutenue de la demande, en provenance principalement des pays asiatiques où la consommation de produits laitiers par habitant demeure largement inférieure à celle observée dans l'Union européenne (UE) et en Amérique du Nord. Au cours des quinze dernières années (2000-2015), la Nouvelle-Zélande est, loin devant les États-Unis et l'UE, le pays qui a le plus bénéficié de la croissance des échanges internationaux de produits laitiers, sous l'influence surtout des importations de la Chine en poudres de laitier entier. En dépit d'une hausse de ses importations, surtout de fromages et de beurre, la France améliore régulièrement sa balance commerciale qui atteint 3,75 milliards d'euros en 2015. Cette performance tient pour une part importante à la dynamique favorable des échanges avec le Royaume-Uni et la Chine. Depuis 2009, le solde commercial de la France avec les pays tiers s'améliore alors que les jeux concurrentiels internes à l'UE deviennent plus difficiles. Pour les producteurs de lait européens, la saturation progressive de la demande européenne de produits laitiers et l'augmentation rapide de la production laitière dans plusieurs États membres depuis l'abandon des quotas laitiers en 2015 constitue une réelle menace. Cela doit être une incitation à, d'une part, développer les exportations à l'international et, d'autre part, mieux valoriser la très grande diversité des produits laitiers sur le marché intérieur. Résumé 162 / V. CHATELLIER