Formes du design et construction subjective du monde social (original) (raw)

Configurations creatives dans les Humanites et figurations de l'humanité en communauté

Novoye Literatournoye Obozrenie, n°77, pp. 285-313, 2006

publié en russe dans: Тевено Лоран, «Креативные Конфигурации в Гуманитарных Науках и Фигурации Социальной Общности», // Новое литературное обозрение, № °77, 1'2006, с. 285-313. -en français en ligne: halshs-00769795 Résumé: Comment est organisée la créativité dans les sciences humaines ? L'auteur considère une variété de configurations créatrices qu'il a connues en France dans les disciplines économique et sociologique : l'économie standard, l'école sociologique rattachée à Pierre Bourdieu, le réseau autour de Bruno Latour et Michel Callon et les affiliations avec la sociologie de Luc Boltanski et Laurent Thévenot. Il les différencie par un cadre analytique qui met en relief la pluralité de "régimes d'engagement" entre les gens et les choses. Il rattache chacune de ces configurations créatrices à la figuration de la société qu'elle produit. L'article se termine en suggérant une comparaison entre certains de ces figurations et celles offertes par la littérature (avec des illustrations empruntant à Boris Paternak, Mikhaïl Boulgakov et Andreï Platonov). Summary: How can creativity in the Humanities be organized ? The author considers a variety of effective creative configurations which he has experienced in French economics and social sciences : standard economics, Bourdieu's school, Latour-Callon network and Boltanski-Thévenot affiliations. He differentiates them through an analytical framework which highlights the plurality of "regimes of engagement" that may be observed between people and things. He relates each of these creative configurations to the kind of figuration of the society that it produces. The article concludes by suggesting a comparison between some of these figurations and those offered by literature (with illustrations from Paternak, Boulgakov and Platonov). Ce texte s"interroge sur le développement d"un savoir nouveau dans les Humanités. Ce mouvement de développement s"inscrit dans des configurations créatives très diverses qui peuvent être désignées de révolutions et d"hérésies, ou bien encore suit les canons de la 1 Laurent Thévenot est directeur d"études à l"Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, dans le Groupe de Sociologie Politique et Morale (EHESS et CNRS) qu"il a dirigé pendant dix années, et administrateur de l"Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.

Formes symboliques, aisthésis et lien social

Pensée plurielle, 2002

Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2002-1-page-121.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. Formes symboliques, aisthésis et lien social JEAN FOUCART Une hypothèse fondatrice sous-tend, nous semble-t-il l'ensemble des textes : la souffrance est séparation, l'art est une source créatrice du lien. Il n'est pas en lui-même une solution, mais métaphoriquement caresse. Le rôle de la souffrance dans la socialité a toujours existé. L'homme, celui qui est témoin de la douleur peut, en partie, mais seulement en partie, assumer la souffrance de l'autre, partager la douleur d'autrui. La structure humaine fondamentale, la structure anthropologique profonde permettent, intuitivement de saisir ce phénomène. Autant sa propre douleur est inassumable, autant on peut assumer dans une certaine mesure celle d'autrui et, en tout cas, on ne peut y rester indifférent. La non-indifférence à l'autre et à sa douleur est un élément essentiel. Cela est à la fois la responsabilité pour l'autre et la source de responsabilité pour l'autre. En d'autres termes, c'est la source de la socialité. C'est la modalité première de la socialité avant toute convivialité. Si quand on n'est pas isolé, on s'adresse à quelqu'un, on est quand même dans la même série, on est dans la multiplicité humaine. En revanche la souffrance est isolement absolu et c'est de celui-ci que naît l'appel à autrui. Ce que nous qualifions de caresse, ne fait pas disparaître la souffrance, mais la modifie, lui enlève ce non-sens complet. La caresse est un phénomène extraordinaire : on touche et on ne touche pas. Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur la signification de l'esthétique et de l'expressivité. À la suite de Jean-Marc Ferry, nous situerons ce monde par rapport aux mondes de l'objectivité et de la légitimité. Nous serons amenés à poser la problématique du symbolique et des «Formes symboliques ». Dans une quatrième partie, nous situerons la souffrance par rapport aux 3 mondes distingués. Ce qui nous permettra de replacer la création culturelle comme reconstruction de lien là où il y a angoisse, celle-ci pouvant être abordée comme « désymbolisation ».

LA LIGNE ROUGE : LE DESIGN COMME ESTHÉTIQUE SOCIALE

la lettre de I’InSHS- mai 2020 |

This short article presents some ideas from my new research project for the French National Research Council magazine. The role of design becomes central to modernity, characterized by increasingly urban, artificial settings. For this reason, design can be considered as one the most social-aesthetic practices, responsible for the aesthetical construction of our common world. Why are social forms are so strictly intertwined with aesthetic forms? This philosophy of design has a critical purpose. It reconsiders some basic ideas the Modern Movement in the light of a specific historical Italian experience: during the 1950s and 1960s, Italian designers gave birth to new social-aesthetic ideals based on collaborations with progressive industry (the Olivetti utopian project is one of the most successful examples of these collaborations). My case study is dedicated to Milan’s first subway line, inaugurated in 1964, the so-called M1 or Linea rossa (the “Red Line”). The subject of this study is also the city of Milan, for which the Red Line is a substantive symbol I claim that this project deserves to be reexamined and reinterpreted today as part of a critical dialogue with contemporary aesthetics and social-political philosophy.

Représentations sociales et mondes de vie

Représentations sociales et mondes de vie, 2015

Jodelet, D. (2015). Représentations sociales et mondes de vie. Paris, Éditions des Archives contemporaines. Cet ouvrage, édité par Nikos Kalampalikis, réunit, pour la première fois, certains des principaux écrits de Denise Jodelet qui est, depuis la création du Laboratoire de psychologie sociale de l’Ehess en 1965 par Serge Moscovici, une référence incontournable dans le champ des représentations sociales. La particularité de ce livre est de donner un aperçu des développements d’une pratique de recherche empirique et réflexive qui, menée depuis trente ans, a ouvert des perspectives nouvelles dans l’examen de questions sensibles de notre monde, intéressant directement la psychologie sociale. On y découvre une contribution originale sur les phénomènes représentatifs examinés de plusieurs points de vue. Sous l’angle épistémologique, dans leur relation avec les apports des sciences sociales. Sous l’angle de leur caractère social, dans l’analyse des processus sociocognitifs intervenant dans leur construction. Sous l’angle de leur pertinence sociale, dans la compréhension des processus symboliques liés aux appartenances sociales et au devenir commun à des individus et des collectifs historiquement et culturellement situés. Sous l’angle de l’application, dans l’examen de problématiques concernant la mémoire, l’urbain, la santé, le corps, le genre, l’environnement. Sous l’angle des propositions pour des recherches futures, dans l’exploration de dimensions psychologiques encore peu considérées par les études sur les représentations sociales : l’altérité, l’expérience, la subjectivité, l’imaginaire, l’affectivité et les émotions. Ce livre est la première parution de la collection « Psychologie du social » qui sera dévolue à la diffusion de travaux contemporains en psychologie sociale sociétale.

Design social et enquête collective /Metrolab logbook #2

Louise Carlier, Mathieu Berger (eds.). Design social et enquête collective. Metrolab logbook #2. Brussels, Metrolab Series, 2022

Ce logbook présente deux expériences de recherche appliquée menées au croisement de deux disciplines : la sociologie et l’architecture / l’urbanisme. Ces deux expériences ont pris place dans le cadre du Metrolab, qui a comme mission d’accompagner la mise en place de différents projets urbains par une recherche urbaine interdisciplinaire et appliquée. En tant que tel, il constitue un laboratoire où se pose notamment la question du rôle des sciences sociales en urbanisme et en architecture ; et la façon dont ces disciplines peuvent elles-mêmes s’ouvrir aux savoirs et aux pratiques d’enquête sociologiques. Car si l’architecture et l’urbanisme sont nécessairement engagées dans la conception et la réalisation de projets urbains, il n’en est pas de même pour la sociologie, dont les contributions sont généralement plus marginales. La première expérience concerne un des projets pris comme cas d’étude pendant la première MasterClass. Notamment la mise en place d’un centre de soin intégré (combinant services de santé physique et mentale, et services sociaux) à destination de publics vulnérables, éprouvant des difficultés d’accès à ce type de services (publics variant selon leurs statut juridique, âge, genre, condition socio-économique…). Ce projet est porté par l’ONG Médecins du Monde qui a pour mission de développer à Bruxelles deux centres intégrés; tous deux sont développés dans des quartiers en difficulté, abritant nombre de populations migrantes et en situation de précarité : ils visent à y améliorer l’accès à aux soins de santé, mais aussi à proposer d’autres services. La deuxième expérience de recherche-action concerne le Quartier Nord au sein duquel se trouvait le laboratoire Metrolab – quartier historique de première implantation des populations immigrées à Bruxelles. Au coeur de ce quartier se situe le parc Maximilien qui était alors occupé par des centaines de migrants en transit, à défaut d’infrastructures d’accueil mises en place à leur égard. Différents acteurs citoyens et associatifs (dont Médecins du Monde et la Plateforme Citoyenne BxlRefugees), face aux conditions déplorables de l’accueil et à l’urgence des besoins, s’y sont progressivement mobilisés, pour mettre en place différents services à destination des migrants. Cette publication revient donc sur ces deux recherches à mi-chemin entre sociologie et architecture, ayant contribué à la conception d’espaces d’accueil et de soin répondant à des qualités d’hospitalité. Elle se clôture par une réflexion relative au rôle de l’enquête dans les enjeux d’inclusion urbaine, au niveau plus large des politiques de la ville.

Moments et formants de la production de l’espace social

La Pensée, 2022

La conception lefebvrienne de moment et formant représente les contrastes du processus de formation qu’incarne la vie personnelle et sociale dans son devenir. La triplicité perçu-conçu-vécu constitue, en simultané, des moments (ou totalisations ouvertes) et des formants (ou processus qui participent) à la production de la forme spécifique de tout espace social, à toute échelle, en tout lieu et à toute époque. Sans ces concepts critiques, la théorie lefebvrienne de la production de l’espace serait incompréhensible.