La présence chinoise au Cameroun et son influence sur les pratiques de santé et de soin », Revue de Sociologie, d’Anthropologie et de Psychologie (RSAP), numéro spécial Mobilités et santé : circulations des savoirs, évolutions des pratiques/Journées Etudes sénégalaises, 2010, n° 2, pp. 95-116. (original) (raw)

MIXED MEDECINES HEALTH AND CULTURE IN FRENCH COLONIAL CAMBODIA de SOKHIENG AU Compte rendu d'ouvrage paru dans la revue Aséanie,num 31. Ecole Française d'Extrême Orient,Bangkok p 169-172

Dans ce texte riche et passionnant Au Sokhieng conduit le lecteur au cœur de histoire de l’Asie du Sud-Est en s’intéressant à un aspect particulier de la présence coloniale Française au Cambodge de 1863 à 1954, soit la rencontre entre les acteurs du système sanitaire colonial et celles et ceux désignés comme en étant les bénéficiaires. L’auteure s’interroge sur les intersections et les négociations entre les deux systèmes médicaux en présence, soit la biomédecine - dont le terme renvoie aux fondements de cette catégorie sur la biologie humaine et les domaines de la physiologie et de la pathophysiologie - et le système “indigène”. Ce dernier intègre les dimensions magiques et surnaturelles et empreinte ses pratiques principalement à trois systèmes de médecine soit le Bouddhisme Theravada, les principes Ayurvédiques et les pratiques rituelles populaires. Au delà, à partir d’une immersion dans les Archives Nationales du Cambodge à Phnom Penh et les Archives Nationales d’Outre Mer à Aix en Provence, l’auteure nous entraîne dans les milieux urbains et ruraux Cambodgiens du XIXe siècle.

La Danse Du Souffle - Globalisation d'une pratique de santé : la tradition chinoise du qigong

Carnets De Sel, 2020

La danse du souffle, c'est le mouvement d'une pensée du souffle (qi 氣) et d'une pratique pour le maîtriser (gong 功), une histoire asiatique locale devenue globale. Entre récit de vie et cheminement ethnographique, cet essai présente une réflexion sur les exercices du souffle de tradition chinoise à travers la globalisation du qigong entre l'Asie et l'Europe. Marceau Chenault partage ses dix années d'expérience en Chine pour comparer les différentes techniques d'apprentissage et décrire les lieux traditionnels ou contemporains de leur diffusion. Ce faisant, il examine les concepts véhiculés par ces pratiques pour dépasser les caricatures classiques entre un Occident cartésien et un Orient non-dualiste, et nous invite à composer nos pratiques de santé dans un dialogue éclairé entre médecins, scientifiques, experts traditionnels, politiques spirituelles et artistiques.

Entre Chine et Occident : place et rôle de la médecine traditionnelle au Viêt-Nam

1995

Toujours vivantes dans les pratiques de santé de la plupart des pays d'Asie orientale, les médecines traditionnelles et, en particulier, leurs composantes savantes d'origine chinoise et indienne y ont des statuts variés. Les pays les plus occidentalisés présentent des systèmes pluralistes où généralement l a part de l'État reste minoritaire dans l a gestion de l a médecine traditionnelle (1 1. En Chine populaire et au Viêt-nam, les situations sont différentes. Médecine moderne et médecine traditionnelle apportent chacune leurs contributions aux structures de santé de l'État. Mais, malgré la similitude des régimes politiques actuels qui ont joué un rôle important dans la revalorisation des médecines traditionnelles et malgré les relations que les deux pays ont entretenues lors de l'accession au communisme, l'histoire de la médecine et des structures sanitaires au cours de ce dernier demi-siècle n'est pas strictement comparable en Chine et au Viêt-nam. Cette différence s'explique autant par les évènements de l a période de rupture avec l'occident du dernier demi-siècle que par les contextes nationaux antérieurs. D'une part l a Chine et le Viêt-nam n'ont pas connu la même soumission à l'Occident et à sa médecine. D'autre part, l a médecine traditionnelle chinoise, malgré l'histoire mouvementée de sa reconnaissance par l'État depuis l a République de 191 1 jusqu'à la Révolution culturelle (21, s'appuie sur une histoire nationale millénaire. Celle du Viêt-nam a souvent été considérée, en particulier à l'époque coloniale, comme un simple héritage de la longue soumission du pays (1 11 avant J.-C.-939) à la Chine. La résurgence officielle de l a médecine traditionnelle au Viêt-nam dès 1945 a dû, de ce fait, combattre U un complexe d'infériorité national hérité de longues années de domination étrangère)) (3). Panorama de la géographe médicale du Viêt-nam jusqu'à la décolonisation L'influence de l a théorie et des pratiques médicales chinoises sur l a médecine du Viêt-nam d'autrefois est incontestable. Les ouvrages de médecins vietnamiens qui

Comment la méditation pleine conscience a conquis l’Occident. Une étude de cas montréalaise sur les conditions d’importation d’une pratique aux origines orientales.

2018

Depuis une trentaine d’années, la méditation a fait une entrée fracassante dans nos vies. En renaissant sous le nom de pleine conscience, ou « mindfulness », elle est aujourd’hui mobilisée dans de nombreux contextes comme le travail, la prison ou l’hôpital. L’objectif de ce mémoire est de comprendre comment la méditation a pu s’implanter durablement dans un régime temporel marqué par l’accélération et la rentabilité, alors que la philosophie sur laquelle s’arc-boute cette pratique se situe aux antipodes de la vision consumériste de notre société. Comme d’autres pratiques de bien-être importées d’Asie, la méditation a dû s’ajuster aux besoins et aux aspirations occidentales. À travers son déploiement au sein de contextes variés et la façon dont elle est distribuée au sein de plusieurs professions, elle a subi des adaptations qui entrent parfois en contradiction avec ses valeurs telles qu’elles avaient été pensées initialement. À la frontière du bien-être, de l’économie et de la spiritualité, la pleine conscience cristallise les défis qui sont en jeu lors de la marchandisation d’une activité nouvelle.

Soigner, guérir, convertir. Les étudiants en médecine de Bangui (République centrafricaine) et leur rapport à la médecine traditionnelle : une analyse du discours, Psychopathologie africaine, Vol. xxxv, n°3, 2009-2010, pp.277-308

Psychopathologie africaine, Vol. xxxv, n°3 2009-2010, pp.277-308, 2012

En République centrafricaine, la biomédecine cohabite avec d’autres sources d’autorité médicale. C’est le cas notamment des étiologies et des thérapies « traditionnelles », qui ont souvent recours à des arguments mystiques dans l’explication de la maladie et de l’infortune. Parmi les étudiants de la Faculté des Sciences de la Santé de Bangui, les étiologies non-conventionnelles sont à l’origine de profondes interrogations épistémologiques, qui engagent la légitimité même de leur parcours d’études dans un contexte marqué par un pluralisme thérapeutique. En s’intéressant aux opinions de certains de ces étudiants, cet article met en exergue leurs inquiétudes de futurs médecins, et analyse les stratégies discursives — notamment le glissement du registre scientifique au récit de vie — au moyen desquelles ils s’efforcent de réinté-grer des éléments étiologiques empruntés à la médecine non-conventionnelle dans leur propre perception du métier de médecin. In the Central African Republic biomedicine co-exists with other agencies of medical authority, including “traditional” aetiologies and therapies who often resort to mystical arguments in the explanation of illness and misfor-tune. In fact, in Bangui, among students of the local Faculty of Health Sci-ences, non-conventional aetiologies rise important questions about the le-gitimacy of their career path in a context deeply marked by therapeutic plu-ralism. This paper illustrates the personal opinions of some of these stu-dents: it highlights concerns of future doctors, and analyses the discursive strategies – including continuous shifts from scientific discourse to life sto-ries – through which they try to recover some aetiological elements bor-rowed from non-conventional medicines in their own perception of the medical profession.

La médecine chinoise au Mali. Les économies d'un patrimoine culturel

2014

Les pratiques therapeutiques de la medecine chinoise se sont depuis longtemps implantees en Afrique dans le sillage des missions de cooperation et des migrants chinois. Plus recemment, le processus de patrimonialisation des savoirs " traditionnels " enclenche par l'UNESCO a inflechi les transformations des champs therapeutiques et oriente les strategies culturelles de l'Etat chinois en Afrique. Si l'analyse des politiques etatiques chinoises permet de contextualiser les strategies collectives et individuelles, encore faut-il evaluer le role specifique des dynamiques sociales locales et la multiplicite des constructions pratiques et symboliques propres aux differents pays africains. Cette contribution de l'ANR EsCA confronte un historique de l'evolution des medecines traditionnelles chinoises en Chine (F. Obringer), une definition des dynamiques des medecines traditionnelles locales en Afrique sub-saharienne (J.-P. Dozon), et une presentation d'une p...