Dynamique d'une maladie saisonnière dans le nord ivoirien cas de la méningite (original) (raw)
Le Nord ivoirien représente une zone à risque d’épidémies de méningite. Cependant, la maitrise de la dynamique de la maladie est encore mal perçue au regard des changements environnementaux. Cette étude vise à déterminer le lien entre l’environnement bioclimatique et l’évolution de cette pathologie dans le département de Korhogo. Le croisement des données épidémiologiques, climatiques et socio-économiques montre que dans cette contrée, le climat tropical est de type soudano-sahélien, très chaud et sec, admettant deux saisons dont une courte saison pluvieuse (avril à octobre) et une longue saison sèche (novembre à mars) au cours de laquelle sévit l’harmattan. Ce puissant vent chaud et sec venu du Sahara, fait chuter la température. En outre, il transporte des particules de sable et dessèche tout sur son passage. Les conditions de vie des populations restent les principales causes de l’évolution de la méningite. En effet, la dynamique de la maladie est liée aux vents de l’harmattan qui affectent les voies respiratoires au cours de la saison sèche, l’augmentation de la poussière induite par la circulation de véhicules sur les voies non bitumées, les activités humaines et les pratiques dégradantes de l’environnement, la défaillance du système sanitaire et l’indigence des populations. La méningite est donc un problème de santé publique, eu égard aux coûts qu’elle entraine, à la durée de la prise en charge et aux séquelles physiques, psychologiques et socioéconomiques. Une conversion de paradigme s'impose donc afin d’arriver à concevoir des systèmes de santé strictement conçus autour des malades et de se persuader que la clé du problème n'est pas dans les dispositifs techniques, mais dans les processus politiques et les valeurs de la société. Mots-clés : Nord ivoirien, Korhogo, environnement bioclimatique, harmattan, méningite