Genèse et configuration théorique de l’analyse narrative des textes bibliques et implications pour l’étude de l’évangile de Marc (original) (raw)
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De l'analyse narrative à la théologie des récits bibliques
Revue Theologique De Louvain, 2008
Comment lire le récit biblique. Une introduction pratique (coll. Le livre et le rouleau 13), Bruxelles, Lessius, 2002. Bibliographie: voir le site http://www.unil.ch/rrenab. non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » 37 Et il vient et il les trouve dormant et il dit à Simon Pierre: «Simon, tu dors? Tu n'as pas pu veiller une heure? 38 Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation: l'esprit est ardent mais la chair est faible. » 39 Et de nouveau, s'en étant allé, il priait en disant les mêmes paroles. 40 Et, de nouveau, étant venu, il les trouva dormant, car leurs yeux s'étaient alourdis. Et ils ne savaient pas que lui répondre. 41 Et il vient la troisième fois, et il leur dit: «Désormais, dormez et reposez-vous. C'en est fait. L'heure est venue: voici le fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. 42 Levez-vous! Allons! Voici, celui qui me livre est proche.» Voyons à présent la version qu'on lit au chapitre 22 de l'évangile de Luc: 40 Arrivé en ce lieu [le Mont des Oliviers], il [Jésus] leur [ses disciples] dit: «Priez pour ne pas entrer en tentation.» 41 Et il s'éloigna d'eux d'environ un jet de pierre et, ayant fléchi les genoux, il priait, disant: 42 «Père, si tu veux, emporte cette coupe loin de moi! Cependant, que non ma volonté mais la tienne se fasse.» 43 Alors fut vu de lui, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. 44 Et, en proie à l'anxiété, il priait plus intensément. Et sa sueur devint comme des gouttes de sang tombant à terre. 45 Et s'étant levé de la prière, étant venu vers ses disciples, il les trouva endormis de tristesse. 46 Et il leur dit: «Pourquoi dormezvous? Vous étant levés, priez pour ne pas entrer en tentation.»
La composition de l'évangile de Marc
Gregorianum, 2015
On a longtemps pensé que les livres bibliques, étant le produit de traditions orales rassemblées par un rédacteur peu soucieux d’ordre, n’étaient qu’une sorte de patchwork. Désormais on constate de plus en plus que ces textes sont fort bien composés, à condition de les mesurer à l’aune de la tradition littéraire à laquelle ils appartiennent, la rhétorique sémitique. Tel est le cas de Marc. Deux grandes sections comprennent sept séquences focalisées sur un grand discours de Jésus, celui du commencement (Mc 4) et celui de l’accomplissement (Mc 13). Entre deux, une troisième section, située en dehors des frontières d’Israël, est composée autour du discours de Jésus sur le disciple. Au centre de ce discours central — et donc de tout l’évangile — résonne la question: «À quoi servirait à un homme de gagner le monde entier et de ruiner sa vie...?» (8,36-37). Ce n’est donc pas directement sur Jésus que l’évangile de Marc est focalisé mais sur son disciple. Mots-clé: évangile de Marc, composition, rhétorique sémitique ABSTRACT It was long thought that the books of the Bible, being the product of oral traditions collected by a redactor little concerned with order, were nothing more than a kind of patchwork. Now we increasingly note that these texts are decidedly well composed, if we consider them in the light of the literary tradition to which they belong: Semitic rhetoric. Such is the case of Mark. Two major sections comprise seven sequences focused on a major discourse of Jesus, the first section on the beginning (Mark 4) and the other on the accomplishment (Mark 13). Between the two, a third section, located outside the borders of Israel, is organized around the discourse of Jesus on the disciple. At the centre of this central discourse — and thus of the whole gospel — stands the question: «What does it profit a man to gain the whole world and ruin his life...?» (8,36-37). Thus it is not directly on Jesus that the Gospel of Mark is focused, but on his disciple. Keywords: Gospel of Mark, composition, Semitic rhetoric
Marc, géographie d'un évangile
Comment Marc raconte théologiquement l’itinéraire du salut qui s’est accompli pour tous et une fois pour toutes en la personne de Jésus de Nazareth (Sources Vives 146 - 2009)
RB 120 (2013), p. 182-219.
The text of the Gospels has taken its final shape through a process of liturgical use and/or canonization. However, this literary process is discussed since the Enlightenment period, with significant theological consequences. A two-fold hypothesis is presented here: first, John is a better witness of the origins, as far as the chronological system, the Passion narrative or the divine rank of Jesus are concerned. Second, for the Synoptics, the Griesbach theory (Mark depends on Matthew and Luke) should prevail, for the objections against it can be removed by a liturgical approach. Incidentally, the pieces written by the eyewitnesses have been instrumental, for the texts have had a rather complex history.
Éditions Safran, Belgique, 2012
par Agnès Tichit. — Agnès Tichit propose ici une étude qui porte sur la confrontation de deux traductions en hébreu de l’évangile de Marc. La première traduction étudiée est en hébreu moderne. Elle a été réalisée par une équipe sous la direction de Joseph Atzmon. Les révisions successives font preuve d’une certaine liberté qui conduit à donner la priorité à la langue cible. Le lecteur ou l’auditeur saisit ainsi le message évangélique en passant par un texte moins proche de l’original grec, mais plus en affinité avec l’hébreu moderne et ses locuteurs. Les caractéristiques philologiques de cette traduction sont analysées à partir de récits significatifs pour la distinction entre juifs et chrétiens, à savoir celui de la Cène et ceux de la multiplication des pains. Une comparaison avec la traduction en hébreu néo-biblique de Franz Delitzsch fait ressortir les traits saillants de la traduction de Joseph Atzmon qui bénéficie du renouveau de la langue parlée. Une dernière recherche a pour but de relever les enjeux théologiques qui sont en cause dans le passage du grec à l’hébreu. Cela suppose que soient préalablement clarifiés les problèmes posés par le passage d’une langue source à une langue cible et que le corpus choisi soit situé par rapport aux principales traductions du Nouveau Testament en hébreu. L’étude met en évidence le fait qu’aujourd’hui il ne s’agit plus d’attirer les juifs à la foi chrétienne comme ont pu le faire de nombreux traducteurs, mais de mettre les évangiles à la portée des chrétiens hébréophones, et plus largement de celles et ceux qui s’intéressent aux sources juives du christianisme. Une enquête menée à Jérusalem, auprès des catholiques hébréophones qui utilisent ces traductions, est présentée en annexe. Détails et table des matières sur http://www.safran.be/proddetail.php?prod=LCA20