Les animaux en ethnographie. Quelles méthodes d’enquêtes, quelles postures éthiques ? Paris — 21 et 22 novembre 2019 Compte-rendu de colloque (original) (raw)

À propos du colloque « Animalement nôtre. Humains et animaux aujourd’hui » (Paris, 2-3 décembre 2016)

2020

Recension du colloque « Animalement notre. Humains et animaux aujourd’hui » (Paris, 2-3 decembre 2016). Si les relations humains/animaux font l’objet de questionnements anciens, force est de constater qu’elles suscitent actuellement un regain d’engouement : les colloques et publications scientifiques se multiplient, tandis que les medias devoilent regulierement des pratiques agro-alimentaires qu’une large partie de l’opinion publique juge « inhumaines ». L’actualite francaise de la relation humains/animaux est egalement marquee au plan juridique par une modification du Code civil, faisant des animaux non plus des biens meubles, mais des « etres vivants doues de sensibilite ». C’est dans ce contexte que s’est tenu le colloque Animalement notre1, organise les 2 et 3 decembre 2016 par le service developpement culturel de la bibliotheque publique d’information (BPI) du centre Pompidou. Il s’inscrivait dans la ligne politique du centre, qui vise a decloisonner les genres artistiques et p...

"Exil ou agentivité? Ce que l'anthropologie fabrique avec les animaux", L’Année sociologique, 2016, 66, n° 2

C et article s’intéresse aux diverses manières dont la discipline anthropologique a objectivé la place des animaux dans ses objets de recherche durant les trente dernières années. Attentive aux renouvellements conceptuels et méthodologiques qui agitent actuellement l’ethnologie sous l’impulsion du tournant post-symbolique, l’auteur examine les changements en cours ainsi que les critiques adressées au passé de la discipline, en posant la question de ce que les ethnologues gagnent et perdent scientifiquement à considérer l’agentivité des animaux de manière symétrique.

"Le roi et le lion ou une rencontre territoriale : incarner l’espace cynégétique", Animaux proches, Animaux distants : une histoire entre collectifs et individus (de la Préhistoire au XXIe siècle), 1-3 juin 2022, Université Toulouse - Jean Jaurès

Lorsque le roi néo-assyrien chasse, il accomplit un rituel obligatoire dans l’exercice de ses fonctions, mais lorsqu’il représente cette action sur des bas-reliefs, entre en jeu une dimension nouvelle à la compréhension de l’évènement. Celui-ci dépasse l’acte en lui-même de traque et de mise à mort du félin pour intervenir comme un marqueur pérenne de la puissance souveraine. Si les enjeux symboliques et religieux de la rencontre du monarque néo-assyrien et du lion ont notamment été étudiés par E. Cassin (1981), il est possible de s’interroger sur les images qui les incarnent. Le roi et le lion sont les représentants analogues non seulement de deux collectifs regroupant humains et non-humains mais aussi de deux territoires : l’un domestique et contrôlé nommé mātu, l’autre sauvage et infernal, erṣetu. La chasse est le lieu de la rencontre de ces territoires opposés et les deux protagonistes, naturellement distants, se trouvent soudain engagés dans une action qui lie immense proximité et danger de mort. Si l’exécution du lion ne peut être accomplie que de la main du souverain, soldats, chiens et chevaux participent activement à l’affaiblissement du félin. Quelle place occupent alors ces intervenants humains et non-humains dans cet espace cynégétique si particulier ? En s’appuyant sur les reliefs datant du règne d’Assurbanipal II, cette communication propose d’interroger la notion d’espace dans la rencontre du roi et du lion, incarnant dans leurs individualités propres deux collectifs que tout semble opposer.

Table ronde sur l'"Animal et l'enseignement", Palais du Luxembourg à Paris, 16 décembre 2013

2014

Organisée au Palais du Luxembourg à Paris le 16 décembre 2013, la table ronde sur l'"Animal et l'enseignement" fut une rencontre interdisciplinaire elle-même riche d'enseignements. Une vingtaine d'experts de haut niveau se sont réunis pour discuter de la queston animale dans l'enseignement français. Etaient notamment présents des psychologues, journalistes, vétérinaires, philosophes, juristes, étudiants et enseignants. Cete rencontre a consisté à identfer les résistances en présence, ainsi que leurs réponses possibles, dans le but de faire des propositons réalistes permetant de faire avancer la cause animale dans ces diférents domaines. Cete rencontre s'inscrit dans un ensemble de plusieurs groupes de travail, dont les résultats permetront de formuler une propositon de loi visant à réformer le statut juridique de l'animal en France. Suite à la présentaton individuelle des partcipants, cete discussion s'est déroulée autour de plusieurs grands axes: l'enseignement (depuis la pette enfance jusqu'à l'université); les sciences animales; le droit animal; l'éthique animale; le rôle des médias et enfn la queston d'un permis animalier (afn d'adopter un animal de compagnie-comme pour un enfant) et des informatons sur la zoothérapie. N'ayant pas pour objectf de retracer ici l'ensemble des discussions (sachant qu'elles feront l'objet d'un compte-rendu ofciel), nous ne relèverons que certains points qui ont donné le ton à cete discussion. Au départ, le débat sur la dissecton à l'école a retenu longuement l'atenton des partcipants. De fait, l'animal n'est présent à l'école que sous sa forme morte: soit comme matériel à disséquer (dans les classes), soit comme viande à consommer (à la cantne). Afn d'y remédier, il a été proposé d'étudier aussi l'animal vivant à l'école; notamment en enseignant le comportement animal à travers l'observaton (réelle ou vidéo), tant à l'école que dans les professions pertnentes (ex: vétérinaires). D'ailleurs, le représentant des vétérinaires a afrmé lui-même ne pas voir l'intérêt des cours de dissecton à l'école avant de se spécialiser dans la pratque vétérinaire. Même là, il a afrmé l'actuelle déterminaton de réduire le nombre d'animaux utlisés le plus possible. Il a aussi mis de l'avant l'intérêt des vidéos pour montrer les dissectons (si 1 Doctorante en droit à l'Université Laval (Québec, Canada), spécialisée sur la protection animale en droit international et comparé www.derechoanimal.info ene 2014 1 CORE Metadata, citation and similar papers at core.ac.uk

Retour sur le colloque « L’animal à l’Anthropocène »

Natures Sciences Sociétés

Le colloque « L’animal à l’Anthropocène », organisé par le CNRS et le Muséum national d’histoire naturelle, s’est tenu en ligne en décembre 2020. Ce colloque avait pour objectif d’analyser l’évolution des rapports utilitaires et affectifs entre humains et animaux dans le contexte de l’Anthropocène, avec l’ambition de réunir une grande diversité de disciplines. Nous commençons par une synthèse des interventions. Puis nous revenons sur trois aspects saillants du colloque : la mobilisation du concept de culture sur l’interface humain-animal, les usages du concept d’Anthropocène au sein du colloque, ses effets sur l’interdisciplinarité entre sciences sociales et sciences naturelles. Si ce colloque a permis d’aborder les relations humains-animaux à travers différentes approches et échelles de temps, son rattachement à la notion d’Anthropocène n’a pas semblé décisif pour favoriser les échanges scientifiques.

"Introduction. Les animaux en anthropologie: enjeux épistémologiques", Lectures anthropologiques 2017/2

animal, relations hommes-animaux, interdisciplinarité, ethnographie, éthologie, épistémologie Fac-similé pdf Plan de l'article Rhétoriques animalistes en anthropologie. Basculements historiographiques et engagements contemporains Rendre compte (ou pas) des intériorités animales Comment ethnographier les animaux ? Liens méthodologiques aux sciences du vivant L'anthropocentrisme est-il un ethnocentrisme ? Texte intégral Pour ouvrir le congrès du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) consacré en 2016 à « L'animal et l'homme », l'historien Michel Pastoureau a longuement détaillé un procès médiéval mettant en cause un porc, accusé de meurtre. L'animal a comparu devant le juge, a dû répondre de ses actes, puis fut condamné (Pastoureau 2001). Ce récit fait écho à la mise en détention d'un pigeon soupçonné d'espionnage, en Inde, à l'automne 2016, événement relaté, avec une pointe d'ironie, par plusieurs quotidiens français [1]. Pour le sens commun contemporain européen, un caractère d'étrangeté est associé à la prise en compte de l'animal en tant que sujet responsable. Cela impliquerait que l'on soit en présence d'un être libre de ses choix, doté d'une conscience et d'une intentionnalité, qu'une communication élaborée soit possible avec lui, et qu'il soit considéré comme membre de la société. L'abondance des travaux récents en sciences humaines et sociales autour de ces thèmes interroge la subjectivité animale autant que la possibilité et les conditions de sa mise en relation avec celle des humains. La question éthique y est centrale, replaçant le droit au coeur du débat, et redistribuant les enjeux de responsabilité pour en laisser le monopole à l'homme.

"Introduction. Avec quoi penser les animaux ?", Éric Baratay (dir.), Aux sources de l'histoire animale, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2019, p. 7-14.

Aux sources de l'histoire animale, 2019

Passer et penser du côté des animaux sont devenus deux nécessités urgentes dans les études animales en sciences humaines et sociales. Ce volume, première moisson d'un programme scientifique collectif 1 , a pour but d'encourager, accompagner, développer ce tournant des regards, engagé en ces années 2010. Commencées dès les décennies 1970 et 1980 dans les pays anglophones et en France, ces études animales, d'abord moquées, contestées, minorées, sont devenues une entreprise scientifique légitime, maintenant reprise et développée dans tout le monde occidental 2. Du fait de la formation initiale des chercheurs, la plupart des travaux ont logiquement porté sur les utilisations humaines des animaux, les actions envers ces animaux et surtout les représentations, en raison de l'engouement des sciences humaines et sociales pour les lectures culturelles depuis les années 1990 3. Aussi, les études en disent-elles long sur les hommes, mais finalement très peu sur ces bêtes qui sont absentes ou transformées en prétexte sur lequel s'exerceraient sans conséquence les représentations, les savoirs, les pratiques des hommes. L'histoire, l'ethnologie, la sociologie, la géographie développées depuis trente ans à propos des animaux sont des histoires, des ethnologies, des sociologies, des géographies humaines des animaux, où ceux-ci n'ont guère de place. Cette approche apporte beaucoup, il ne s'agit pas de la nier ou de la dévaloriser, mais elle a l'inconvénient de créer un trou noir au centre du propos (les animaux en tant qu'êtres réels, ressentant et agissant) et donc celui d'appauvrir le thème pourtant dialectique de la relation entre des hommes et des animaux, de le réduire à un champ à pôle unique (les humains) et à sens unique É. Baratay (dir.), Aux sources de l'histoire animale,