Le bal du 14 Juillet (original) (raw)
in Florence Gétreau (dir.), Les musiciens de rue, catalogue de l’exposition du Musée des Arts et Traditions populaires, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1997, p. 87-92.
Le bal du 14 juillet est devenu une véritable institution des fêtes françaises. Depuis 1880, date de création de cette célébration en l’honneur de la République, les musiciens et le public sont fidèles à son rendez-vous annuel. La place publique est le lieu du bal, mais aussi, selon les époques, un bastringue, un carrefour de rue, une simple estrade, une guinguette, un kiosque à musique, un jardin ou un parc, une salle de village ou de château. Les musiciens des premiers bals du 14 juillet élaborent des spectacles qui invitent rire et sacré sous les guirlandes tricolores. Ils entraînent la foule dans la danse, mais aussi dans une joie patriotique. Le bal, citoyen, entretient le souvenir de l’histoire héroïque de la Révolution, d’une insurrection qui est l’affaire de tous. Tour à tour officielle, frondeuse, allusive, subversive, clandestine, la musique de rue des bals du 14 juillet raconte à sa façon l’histoire politique de la France. La Marseillaise côtoie l’Internationale, et sous l’Occupation par exemple, La Carmagnole et le Ça ira sont diffusés sur Radio Londres, au matin de chaque 14 Juillet.