De la prostitution au discours idéologique : une lecture de C’est le soleil qui m’a brûlée de Beyala et La Vie et Demie de Tansi. (original) (raw)

This article is based on three novels, choosen between the best known works of the so-called «new african literatures» : Une si longue lettre by Mariama Bâ, C'est le soleil qui m'a brulée by Calixthe Beyala, and Signare Anna by Tita Mandeleau. The question to be asked is the nature of the general emergence of a feminine generation amid the african novelists since about 1980. First of all, it is to be observed what the novels self could bring as an answer. Spreading out the old theme of the unhappy love-affair, these stories are continuously harking back a more general disappointment, regarding both the Male figure and the collective hopes of a modern, democratic and flourishing nation. This deceit leads to an ambiguous position in the novel of M. Bâ, whose narrator remains fascinated by her previous politic and loving dream, but in the same time she can't find any other dignity except in the former cultural tradition. It leads to a kind of madness in the radical writing of C. Beyala, where a «misovire» feminity is looking for itself, without succeeding in the foundation nor the return of any favourable organization. In both cases, it is to be observed mothers' characters are so deceiving as the fathers' : this for the maybe too easily called «patriarcal order». The disappointment looks differently in the realistic chronicle of T. Mandeleau, where a cyclic time furthers a deconstruction of the romantic polarisations (both literary and loving), of the Male image and of the ethno-nationalistic temptation. Résumé À partir de trois romans parmi les plus connus dans les «nouvelles écritures africaines» — Une si longue lettre de Mariama Bâ, C'est le soleil qui m'a brulée de Calixthe Beyala, et enfin Signare Anna de Tita Mandeleau —, l'article s'interroge sur la nature du mouvement plus général qui a conduit à l'éclosion d'une génération de romancières africaines à partir de 1980 environ. La priorité est laissée à ce que les romans eux-mêmes apportent comme éléments de réponse à cette question. En développant la question de l'amour déçu, ces récits ressassent une déception qui concerne à la fois la figure masculine et le projet collectif de la nation moderne et prospère. Cette déception conduit à une position ambivalente chez M. Bâ, dont la narratrice reste fascinée par le double objet politique et amoureux d'autrefois, mais en même temps ne trouve qu'à se replier sur la tradition. Elle conduit à la déréliction dans l'écriture radicale de C. Beyala, où une Féminité «misovire» se proclame et se cherche sans permettre la fondation d'aucun ordre, ancien ou moderne. Au passage, on relève que, dans l'un et l'autre roman, les personnages de Mères sont tout aussi insatisfaisants que ceux des Pères pour l'épanouissement des protagonistes féminins (ceci pour les dénonciateurs de l'«ordre patriarcal»). La déception est assumée différemment dans la chronique réaliste et dubitative de T. Mandeleau, où un Temps cyclique participe à la déconstruction des polarisations romanesques à la fois littéraires et amoureuses, de l'image masculine et des structures idéologiques ethno-nationales. Resumen A partir de tres novelas entre la mas conocidas dentro de las «nuevas literaturas africanas» — Une si longue lettre de Mariama Bâ, C'est le soleil qui m'a brulée de Calixthe Beyala, y Signare Anna de Tita Mandeleau —, el artículo se interroga sobre la natura del movimiento mas general que llevó la emergencia de una generación de novelistas africanas a partir de 1980 aproximadamente. Se trata principalmente de descubir los elementos de resquerta a esa cuestión llevados por las mismas novelas. Al desarrollar el tema del amor decepcionado, estas historias machacan una decepción en cuanto a la figura masculina y a la vez al projecto colectivo de la nación moderna, democratica y prospera. Esta decepción lleva una posición ambivalente en la obra de M. Bâ, cuya narradora se queda fascinada por el doble objeto político y amoroso de antaño (por su antiguo sueño político y amoroso ?), pero al mismo tiempo no puede encontrar dignidad más que en la tradición (no puede más que replegarse en la tradición ?). La misma decepción lleva la derelicción en la escritura radicál de C. Beyala en que se proclama y se busca una feminidad «misóvira» sin que permita la fundación de ninguna orden, que sea anciana o moderna. De paso, se nota que, en ambas novelas, los personajes de Madres son tantos desilucionantes como los de Padres con vistas a la granazón de las protagonistas. La decepción se presenta de una manera diferente en la crónica realista y dubitativa de T. Mandeleau, en que un tempo cíclico participa a la desconstrucción a la vez de las polarisaciones románticas (literarias y amorosas), de la imagen masculina y de la tentación de las estructuras ideológicas etno-nationalistas.