Prise en charge clinique d’une allergie alimentaire (AA) (original) (raw)

Prise en charge des suspicions d’allergies aux antibiotiques

Revue Française d'Allergologie et d'Immunologie Clinique, 2008

Les suspicions d'allergies aux antibiotiques sont extrêmement fréquentes. Les allergies vraies, démontrées, le sont moins. Si les urticaires et éruptions maculo-papuleuses sont parmi les manifestations les plus nombreuses, les formes cliniques sont variées et des formes sévères anaphylactiques, toxidermiques graves et/ou systémiques existent et engagent le pronostic vital. La simple éviction peut ne pas suffire. Le diagnostic positif est important car la plupart des cas suspectés ne sont en effet pas confirmés. La description précise de l'histoire clinique est fondamentale. Ce diagnostic est basé sur la réalisation de tests cutanés à lecture immédiate ou retardée et de tests de provocation, en l'absence de contrindications. Ces tests ne sont pas dénués de technicité et de risque, d'où la place prépondérante de l'expertise dans ce domaine et de l'utilisation des règles et précautions éditées par l'European Network for Drug Allergy-EAACI.

Aspects cliniques de l'allergie alimentaire

Revue Française d'Allergologie et d'Immunologie Clinique, 1998

Les aspects cliniques et la r6partition des allergenes au cours de l'allergie alimentaire de l'enfant et de l'adulte sont pracisds /t partir d'une etude prospective de 703 observations d'allergies alimentaires valid~es par des tests de provocation. Les observations sont recueillies entre les services de Mddecine de Nancy et de M6decine Infantile de Toulouse. L'allergie alimentaire apparMt dans les trois quart des cas avant l'fige de 15 ans. La dermatite atopique repr~sente la manifestation principale de l'allergie alimentaire de l'enfant (50,5% des observations p~diatriques). Les manifestations de modifient et s'aggravent avec l'fige. De fait, l'anaphylaxie repr~sente le quart des observations de l'allergie alimentaire de l'adulte, versus 4,9 % chez l'enfant. La r6partition des allergies alimentaires est 6galement diff6rente. Chez l'enfant, 5 allerg~nes sour responsables de 78,1% des allergies alimentaires: oeuf (35,7%), arachide (23,6%), lait de vache (8,3%), moutarde (6%) et poisson (4,3%). La repartition des aIlerg~nes chez l'adulte retire les associations d'allergies alimentaires et polliniques, l'importance des aliments croisant avec le latex et le caract~re fix~ de certaines allergies alimentaires. Le diagnostic, souvent difficile, dolt reposer sur des investigations standardis~es, principalement basaes sur les tests de provocation. MOTS-CLI~S: Mlergie alimentaire.-Enfants.-Adultes.-Allerg&nes alimentaires.-Tests de provocation.

Enquête descriptive en milieu scolaire sur la prévalence de l’allergie alimentaire

Revue Française d'Allergologie et d'Immunologie Clinique, 2002

La prévalence et la prise en charge de l'allergie alimentaire en milieu scolaire à Limoges ont été étudiées par un questionnaire. Sept cent quarante-huit réponses sur 1086 ont pu être analysées. Il en ressort une prévalence de 5,35 % soit 40 déclarations. Les principaux aliments en cause appartiennent à la famille des rosacées, à celle des légumineuses (arachide) ou aux aliments du groupe latex. Une polysensibilisation est surtout observée chez les enfants de plus de 10 ans. Quatre chocs anaphylactiques ont été rapportés, mais 1 seul bénéficie d'un projet d'accueil individualisé. Malgré d'évidents progrès ces dernières années, la prise en charge de ces affections reste encore insuffisante. © 2002 É ditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Les dosages d’IgG anti aliments méthodes et pertinence clinique des résultats. Position du groupe de travail de biologie de la Société Francaise d’allergologie

Revue Française d'Allergologie, 2018

De plus en plus de personnes dans les pays développés attribuent à une intolérance alimentaire diverses manifestations cliniques de types troubles gastro-intestinaux, douleurs articulaires voire polyarthrite rhumatoïde (PR), migraine ou fatigue chronique. Plusieurs auteurs ont rapporté une fréquence plus importante de la positivité des IgG anti-aliments chez les patients souffrant de syndrome de l'intestin irritable (SII), de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) ou de PR comparés aux témoins sains. Depuis une décennie, ces dosages de recherche sont disponibles en routine sur prescription médicale mais aussi en accès libre sans avis médical via internet. Ces dosages sont utilisés pour établir des régimes d'éviction des aliments pour lesquels la recherche d'IgG est positive, dans l'espoir d'une amélioration des symptômes supposés être en relation avec la consommation de ces aliments par le biais d'une réaction d'intolérance faisant intervenir les IgG. L'objectif de ce travail est de rappeler les mécanismes impliqués dans les intolérances et allergies alimentaires, et le rôle physiologique des réponses immunitaires à IgG. Les techniques de dosage des IgG anti-aliments commercialement disponibles sont passées en revue. Les principales études basées sur le dosage des IgG anti-aliments appliqué à diverses pathologies font l'objet d'une analyse critique, suivie d'une discussion. Il en ressort que l'intérêt clinique des dosages d'IgG anti-aliments est l'objet d'une vive polémique en raison de leur mauvaise valeur prédictive positive. Les recommandations établies sur la base de ces dosages sont susceptibles de faire prendre un risque au patient en retardant quelquefois le bon diagnostic ou en lui faisant suivre un régime alimentaire d'éviction le plus souvent inutile et parfois délétère pour sa santé. Les coûts directs liés aux dosages et indirects occasionnés par les régimes d'éviction, souvent élevés, peuvent être évités au profit d'autres stratégies diagnostiques. En conclusion, dans l'état actuel des connaissances médicales, les dosages d’IgG anti-aliments ne devraient plus être pratiqués en routine pour établir un diagnostic d’intolérance ouallergie alimentaire à IgG, ni mettre en place un régime d’éviction. Leur utilisation devrait être réservée à des fins de recherche.

Prise en charge des urticaires médicamenteuses non allergiques

Revue Française d'Allergologie et d'Immunologie Clinique, 2006

L'urticaire au médicament est fréquente et bénigne dans la plupart des cas. Elle est le plus souvent la conséquence d'une intolérance (pas d'allergie spécifique), plus rarement d'une authentique hypersensibilité immédiate (HSI) médiée par des IgE. Le diagnostic étiopathogénique est un trépied constitué par les données de l'interrogatoire, les résultats des tests cutanés, et si nécessaire les données des explorations biologiques. En cas d'HSI, la réintroduction du médicament est définitivement contre-indiquée car la désensibilisation est inefficace. On doit dans ce cas rechercher une allergie croisée pour des molécules de la même classe (par des batteries de tests cutanés et/ou biologiques). En cas d'intolérance le médicament peut être réintroduit dans la grande majorité des cas, parfois sous couvert d'une prémédication par antihistaminiques et/ou antileucotriènes.