Tombouctou, conquête marocaine et Ahmed BABA (original) (raw)

Mystérieuse Tombouctou

2010

International audienceTimbuktu is one of those cities of the globe whose name is steeped in history as are under other skies Rome, Athens, Constantinople or Baghdad.Long remained inaccessible, especially to Europeans, it has always kept this qualification of Mysterious City, today competed by its new nickname of "Pearl of Mali".Timbuktu is located not far from Niger river, at the highest point of the loop that this river forms in the middle of the desert, starting from the Fouta Jalon in Guinea before finishing its course on the Atlantic coast, in Nigeria. Because of its geographical position, this city is the northernmost city of Africa to the Sahara, but also a real plaque between North Africa and all of West Africa.Towards the end of the fifteenth and beginning of the sixteenth century, it became a spiritual capital, renowned for its important center of studiesIslamic. Its university, divided between its three big mosques, and its 180 Koranic schools, welcomed up to 25,...

La découverte de Tombouctou: déconstruction et reconstruction d'un mythe géographique

L'Espace géographique, 2002

ans Space and Place, Yi-Fu Tuan (1979) consacre un chapitre aux espaces et lieux mythiques, dans lequel il propose plusieurs approches de la dimension mythique de la relation des hommes à l'espace : il évoque d'abord le cas d'espaces qui n'existent pas dans la réalité, mais qui structurent plus ou moins fortement la représentation qu'on se fait de la Terre (tels le paradis terrestre ou le passage du Nord-Ouest) ; puis il aborde les conceptions mythiques de l'espace, qui renvoient plutôt à une géographie mythique qu'à des mythes géographiques. Le cas de Tombouctou ne correspond à aucune de ces approches : Tombouctou existe et, si l'on peut parler de mythe géographique, ce n'est pas à l'intérieur d'une géographie mythique, mais au contraire, paradoxalement, au moment même où la géographie entend soumettre, par le truchement de l'exploration et de la carte, l'ensemble des lieux du monde à une approche scientifique. Précisons qu'on abordera ce discours de l'intérieur, sans chercher à l'opposer à une réalité, et sans oublier qu'il s'agit d'un mythe surtout européen, donc exogène par rapport à l'espace concerné 1 .

Tombouctou – les hypostases de l’Autre

Caietele Echinox

The present research is based on the hypothesis that, while the representations of the African city of Timbuktu are built in time, on different layers, always dwelling on the question of Otherness, they never become a representation of the complete Other. Timbuktu remains a remote Other across the 19th century, but it remains somehow connected to its own model in a century of geographical discoveries. The city is both close and afar, belonging to remote geographies but always-already likely to be appropriated. In between these two extremes ranges the history of the real city.

La cuisine de Tombouctou (Mali) entre Afrique subsaharienne et Maghreb »

Horizons maghrébins, 2008, n° 59, numéro spécial « Manger au Maghreb »., 2008

Précisions et corrections : 1. Publication datée de 2008 mais parue effectivement au printemps 2009. 2. Référence à corriger dans la Bibliographie et dans la note 40 : Monique Chastanet, 2010, « Couscous 'à la sahélienne' (Sénégal, Mali, Mauritanie) » in FRANCONIE H., CHASTANET M. et SIGAUT F. (éd.), Couscous, boulgour et polenta. Transformer et consommer les céréales dans le monde, Paris, Karthala : 149-187. 3. Note 42 (et Bibliographie) : l’ouvrage de Charles Monteil sur Djenné, publié en 1932, reprend en partie sa Monographie publiée en 1903 (il fut commandant du cercle de Djenné en 1901-1902). Son observation sur les variétés de riz cultivé, Oryza glaberrima, remonte donc à cette période. 4. Page 49, collation décrite par Ibn Battuta : eau, sorgho concassé, avec un peu de miel ou de lait aigre. Le terme arabe est transcrit daknu ou daqnu. Cela correspond, avec des variantes, au « dokhnou » de René Caillié, au « dakno » de Heinrich Barth et au doon songhay. 5. Page 49 : en évoquant la recette de la boisson au miel de Niaber Haïdara (2005 : 96), j'ai mentionné par erreur la cannelle, alkalfa, alors qu'il s'agit du cumin velu, alkaafun, Ammodaucus leucotrichus. Ce produit de cueillette, obtenu auprès des nomades du Sahara, est utilisé comme épice et dans la pharmacopée en Afrique du Nord, du Maroc à l'Egypte (Bellakhdar, 1997 : 147-148). Dans le livre de Niaber Haïdara, on retrouve le cumin velu dans la recette de la boisson aux dattes notamment (2005 : 92). D'après le dictionnaire songhay de Heath (1998), on s'en sert également à Tombouctou pour parfumer le thé. Résumé : Le nom de Tombouctou est surtout associé à son ancien rôle de carrefour commercial et de haut lieu de la culture islamique. Sa renommée au Mali est également liée à sa cuisine. Celle-ci témoigne de la rencontre de plusieurs influences, sahélo-soudaniennes, sahariennes et maghrébines. Du XIVe au XVIIIe siècle, auteurs arabes et chroniques locales nous informent sur les principaux produits alimentaires et sur certains plats. Au XIXe et au début du XXe siècle, les voyageurs européens puis les premiers témoignages de la période coloniale évoquent l'animation commerciale de la ville et nous renseignent plus précisément sur certains mets. Enfin un recueil d'une cinquantaine de recettes, publié récemment par une habitante de Tombouctou, nous permet d'appréhender les traits caractéristiques de cette tradition culinaire. À travers ces différentes sources, c'est la cuisine des familles aisées de la ville qui est la mieux documentée. On dispose toutefois de quelques informations sur les habitudes alimentaires des autres milieux sociaux. On peut également " suivre " certaines préparations du XIVe siècle à nos jours, telles que le pain, le couscous ou le " dokhnou ". Abstract: Timbuktu's name is closely associated with the city's former role as a centre of trade and high place of Islamic learning. In Mali, the town is also famous for its cuisine, which attests the meeting of influences from the Sahel, Sudan, Sahara and Maghreb. From the 14th till the 18th century, Arabic authors and local chronicles provide information about the main foodstuffs and certain dishes. In the 19th and the early 20th century, European travellers and the first accounts from the colonial period mention commerce in the city and describe certain dishes in detail. A collection of approximately fifty recipes, recently published by a woman who lives in Timbuktu, helps us understand the characteristics of this tradition in cookery. These various sources mainly tell us about culinary practices in well-off families, but there is some information about practices in other social circles. We can also " trace " the preparation of certain dishes, such as bread, couscous and " dokhnou ", since the 14th century.

Sauvons Tombouctou, Ville Séculaire de Tolérance Religieuse et de Coexistence Pacifique

Analyses Critiques et Stratégies d'Action (ACSA), 2017

Dès le mois de janvier 2012, les trois régions du Nord du Mali, à savoir, Tombouctou, Gao et Kidal, furent attaquées par les groupes rebelles et les groupes djihadistes qui infligèrent au terme de seulement trois jours de combat une défaite cinglante aux soldats d’une armée régulière malienne sous-équipée, mal entrainée et sans réelle stratégie de combat. Tombouctou, comme les deux autres régions septentrionales du Mali, fut soumise à la fois au diktat des indépendantistes Touaregs du MNLA ainsi qu‘à celui des groupes islamistes radicaux. Les événements tragiques survenus à Ag Elhoc, le 17 janvier 2012, notamment le massacre de plusieurs dizaines de soldats de l’armée régulière malienne, ont eu de profondes répercussions et laissé des marques indélébiles sur cette ville renommée dans le monde entier pour son ouverture sur le monde et reconnue comme un symbole de tolérance religieuse. Surnommée «la Ville des 333 Saints» ou «la Perle du Désert», Tombouctou est devenue célèbre en Europe suite à la visite effectuée par le Français René Caillié en 1828. A son apogée, au 15è siècle, elle comptait environ 100 000 habitants dont 25 000 étudiants en provenance du monde musulman, attirés par la renommée de la ville mystérieuse. Les trois principaux groupes ethniques de Tombouctou sont les Touaregs, les Songhaïs et les Arabes. En 2012, la population de la ville était estimée à seulement 35 000 habitants parmi lesquels une grande partie ont fui la région en raison de la crise institutionnelle et sécuritaire. Après l’intervention française à travers l’opération Serval, débutée le 11 janvier 2013 appuyée par les Forces Armées Maliennes (FAMA), suivie de la création de la MINUSMA, le 25 avril 2013, appuyée par la force Barkhane, mise en œuvre le 1er août 2014, consécutivement à la tenue des élections générales en 2013 et la signature, le 15 mai 2015 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali entre les principaux protagonistes de la crise malienne et la mise en place le 03 août 2015 de la Commission Dialogue, Vérité, Justice et Réconciliation (CDVJR), la question qui reste posée est la suivante: comment parvenir à instaurer durablement la paix et la sécurité à Tombouctou et dans toutes les régions du nord du Mali, notamment la région de Kidal, afin de restituer à la ville légendaire sa renommée d’antan de symbole de tolérance religieuse?