(avec Judith Dehail) Prendre part à l'art et à la culture: pratiques, théories et politiques de la médiation culturelle aujourd'hui. Taking part in art and culture: practicies, theories and policies in today's cultural mediation (original) (raw)
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Art participatif et médiation culturelle : typologie et enjeux des pratiques
2015
Dans les politiques publiques de la culture, la notion de participation occupe une place de plus en plus importante, tant dans les champs des loisirs, de l'animation culturelle que de la médiation culturelle. Cela découle, d'abord, de mutations dans les pratiques artistiques 1 , et ce, même si la participation du public en art n'est pas nouvelle, comme en témoignent les actions dadaïstes des années 1910 et les happenings des années 1950-60. La performance des années 1970 a, par la suite, renforcé cette idée, bien souvent en la radicalisant, celle-ci se faisant « sociale, politique et critique » 2 et proche, du moins au niveau des « thématiques et effets » de l'animation culturelle 3. À partir des années 1990, de nombreux artistes se sont réappropriés cette idée de la participation, en particulier dans les courants de l'art relationnel, de la performance, de l'art communautaire, de l'art numérique et du street art.
Ève Lamoureux - La médiation culturelle et l’engagement : des pratiques artistiques discordantes
Résumé Dans cet article, l’auteure analyse le concept de la médiation culturelle à l’aune des conceptions de l’engagement chez les artistes actuels en arts visuels du Québec adoptant des pratiques relationnelles et participatives. Est-ce que des liens peuvent être tissés entre la médiation culturelle et l’art engagé ? Quelles sont les similitudes et les différences ? Ces interrogations seront examinées à l’aide d’une analyse comparative des éléments suivants : les définitions de l’engagement et de la médiation culturelle, la conjoncture culturelle et sociopolitique, le rôle de l’artiste et de son oeuvre, ainsi que le rapport institutionnel. Abstract Cultural mediation and engagement: discordant artistic practices This article analyses the concept of cultural mediation alongside understandings of engagement in relational and participatory practices deployed by artists involved currently in visual arts in Quebec. Can links be created between cultural mediation and engaged art? What are the similarities and differences? These questions are examined with the help of a comparative analysis of the following elements: definitions of engagement and cultural mediation, the cultural and socio-political conjuncture, the role of the artists and their work as well as institutional relationships.
Biens Symboliques/Symbolic Goods, 2022
Comment s’articulent et se croisent les différents rapports de domination qui traversent le monde social – qu’ils soient de classe, de sexe, de race, etc. – et, surtout, comment cette imbrication est-elle susceptible de produire des configurations spécifiques ? C’est toute l’ambition des approches intersectionnelles que d’analyser, notamment du point de vue des expériences situées, la manière dont les effets croisés des appartenances et assignations de classe, de sexe, de race, etc., produisent des situations sociales particulières, qui ne procèdent pas que de l’addition des inégalités. Ce dossier thématique argumente en faveur d’une approche intersectionnelle en sociologie des arts et de la culture. L’introduction offre un retour sur les contextes d’émergence et de diffusion du concept d’intersectionnalité, en particulier aux États- Unis et en France, permet d’en souligner les enjeux programmatiques et les défis méthodologiques. Le dossier, composé de trois articles, d’une note de lecture et d’un entretien, offre une illustration possible de l’usage de ces approches dans l’étude des mondes de la culture. How do the different relations of domination (in class, gender, race, etc.) that permeate the social world connect and intersect? More importantly, how is this interconnection conducive to producing specific configurations? The purpose of intersectional approaches is to analyse, notably from the perspective of situated experiences, how the intersecting effects of belonging and assignment in relation to class, gender, race, and so on produce particular social situations that do not simply derive from the sum of the inequalities. This special issue argues for an intersectional approach in the sociology of art and culture. The introduction offers a review of the contexts of emergence and diffusion of the concept of intersectionality, particularly in the United States and France, and highlights the programmatic issues and methodological challenges associated with it. This issue, which comprises three articles, an interview, and a book review, offers an illustration of the potential use of these approaches in the study of the worlds of culture.
Les milieux culturels et artistiques, mais aussi plus largement, comme on le verra dans ce numéro, toutes les sphères de l’activité sociale, politique et économique, en Europe comme dans les Amériques, s’astreignent à de nouvelles exigences de participation et d’expression citoyennes qui visent rien de moins qu’à créer du lien social, faire société, alors qu’on craint souvent le pire : une société qui s’enfermerait dans ses opérations impériales et qui se reproduirait de façon aveugle au détriment des franges de plus en plus nombreuses d’exclus et de marginaux. La médiation culturelle est un terme qui risque de rester longtemps encore très polysémique, et qui continuera de recouvrir des expériences fort diverses. C’est peut-être le premier constat qui se dégage des textes regroupés ici : les pratiques de médiation culturelle sont extraordinairement éclatées, elles sont le plus souvent inextricablement liées à des situations et à des formes de socialité locales et singulières. Elles sont aussi conflictuelles. C’est que la médiation pose la question des rapports entre les membres d’une collectivité et le monde qu’ils construisent.
Les institutions de formations artistiques professionnelles introduisent aujourd'hui dans leurs dispositifs de formation initiale, des éléments de médiation culturelle. Il s'agit de développer les compétences des futurs professionnels dans ce domaine. Cette démarche s'inscrit dans un mouvement plus général, initié par le monde de la culture et adoptant des stratégies d'ouverture, d'accessibilité et de démocratisation d'accès. La formation proposée par les institutions vise à mieux définir et développer cette double fonction de musicien-médiateur. Opérant dans de nouveaux contextes, avec de nouveaux publics, à partir de répertoires éclectiques, ce champ d'activité émergeant entraine une reconfiguration de la pratique, des codes professionnels explicites et implicites. Il sollicite des compétences et savoir-faire nouveaux, indispensables à l'appropriation de ce nouveau rôle. L'objet de cet article est d'exposer les résultats d'une étude portant sur le travail d'une étudiante de la Haute École de Musique de Genève. Dans le cadre de l'obtention d'un master en Pédagogie instrumentale, les étudiants doivent en effet concevoir, organiser et réaliser un concert-médiation. L'étude, orientée « analyse de l'activité », est construite autour d'un recueil de données hétéroclite (artefact de conception, vidéos de répétition et concert, podcast, entretien d'auto confrontation). D'une part, elle a débouché sur une modélisation prototype des « objets de médiation ». D'autre part, elle a permis de mieux définir le travail réel du musicien-médiateur, ainsi que ses préoccupations, attentes, constructions de signification, dans une perspective d'ingénierie de formation.