L'Expédition d'Égypte, in "Du haut de ces pyramides..." (Ph. Mainterot éd.), 2013, p. 6-14 (original) (raw)

"La profanation de la pyramide de Khéops jusqu'au temps d'Al-Mamoun", 1re partie, Pharaon Magazine 36, janvier 2019, p. 40-45

Qu'ils soient archéologues, explorateurs ou profanateurs, tous, lorsqu'ils pénètrent les premiers dans une sépulture inviolée, bafouent les vœux de repos éternel du propriétaire. Tous ont à cœur de découvrir et extraire des objets de valeur, quelles qu'en soient la nature et la fonction. La sacralité d'un tel lieu perd curieusement de son intensité au fil du temps, et la quête vénale de trésors, l'impiété réelle, laissent progressivement place à la raison scientifique et à la recherche désintéressée d'informations, tout au moins en théorie. La littérature associe d'une manière quasi systématique le viol de la pyramide de Khéops à Al-Mamoun, calife abbasside du 9e siècle de notre ère. Selon l'opinion générale, il serait responsable de la sape que les touristes empruntent de nos jours pour pénétrer à l'intérieur du monument. La tradition lui prête même une réputation de voleur en quête de richesses. Mais qu'en est-il réellement ? Cet article se propose de répondre à cette question puis de retracer le fil des explorations ayant eu lieu de l'antiquité jusqu'au règne du calife.

"Une nouvelle formule des Textes des Pyramides : TP 1002. Édition synoptique et traduction commentée", dans R. Legros (éd.), 50 ans d’éternité. Jubilé de la Mission archéologique française de Saqqâra (1963-2013), BiEtud 162, 2015, p. 77-95.

Historique de la reconstruction de la nouvelle formule TP 1002. Suit une traduction commentée, ainsi que l’édition synoptique des sept versions de l’Ancien Empire actuellement connues : Téti, Pépy Ier, Mérenrê, Ânkhesenpépy II, Idout, Béhénou et Aba. Le TP 1002 constitue avec le TP 374 une séquence canonique. The different steps leading to the reconstruction of the new TP 1002 are retraced. A translation follows with a brief commentary, as well as a synoptic edition of the seven presently known Old Kingdom versions: Teti, Pepy Ist, Merenre, Ankhesenpepy II, Iput, Behenu and Ibi. TP 1002 is part of a canonical sequence with TP 374.

La Pyramide du Mont Hermel au Liban, l'idéologie macédonienne de Triparadeisos-Abai et les rois arabes d'Émèse, Ostraka XXX (2021), 161-206

A. Est-ce qu'on peut parler d'un " hellénisme arabe " ? 1. Termes chronologiques de l'intégration des Arabes en Syrie * Je souhaiterais remercier mon maître Prof. F. Coarelli pour avoir relu et corrigé mon texte en français. J'ai pu profiter des suggestions de Prof. M. Sartre qui a bien voulu le prendre en considération, même si nos points de vue sont divergents sous plusieurs aspects. Prof. P. Gros a apporté des améliorations. C'est une première dédicace au maître des générations d'archéologues et historiens en Italie, Prof. Mario Torelli, dont la mémoire et la méthode seront certes transmises à la culture européenne par son oeuvre durable.

Römer Thomas, Moïse en version originale. Enquête sur le récit de la sortie d’Égypte (Exode 1-15). Paris, Bayard / Genève, Labor et Fides, 2015. — RB 2016, 274-277.

La figure de Moïse, qui domine le Pentateuque, a donné lieu à d'innombrables interprétations et à des productions artistiques de toute nature. Face à cette réception foisonnante, l'A. se propose de remonter en amont : Que s'est-il passé au juste ? La question est très vaste, et dans cette livraison l'A. offre une synthèse sur la première phase, qui court de l'oppression des Israélites à la traversée de la mer Rouge. L'étude est détaillée et très claire, avec divers tableaux. De nom-breux aspects du récit sont illustrés par des documents provenant de cultures voisines (Égypte, Mésopotamie au sens large) et des parallèles bibliques. L'exposition de la stratigraphie littéraire en montre l'extrême complexité. L'A. distingue en conclusion cinq moments décisifs : 1. Origines orales (IX e ou VIII e s.) dans le royaume du nord (Israël), d'une tradition de sortie d'Égypte reflétant des conflits entre l'Égypte et des groupes nomadiques (Shassu, Apiru) ; 2 Après la chute de Samarie en-722, transfert au VII e s. de cette tradition d'exode dans le royaume de Juda et construction, par les scribes du roi Josias, d'une « vie de Moïse » à l'image des rois assyriens, non sans souvenirs de la cour égyptienne, d'où une double identité de Moïse, à la fois hébraïque et égyp-tienne ; 3. Après la destruction de Jérusalem en-587, l'histoire de Moïse est re-visité par les exilés sous deux angles : d'abord, pour le courant deutéronomiste il est le premier des prophètes d'Israël et leur précurseur, alors que Pharaon, noyé avec son peuple dans la mer Rouge, est vaincu par un Yhwh guerrier ; 4. Ensuite est introduit un complément sacerdotal concurrent, où Aaron est in-troduit comme ancêtre des prêtres, où Moïse reçoit une nouvelle révélation du nom divin, et où le miracle de la mer a l'allure d'une nouvelle création ; 5. Vers le milieu de l'époque perse, des rédacteurs ont combiné les versions deutérono-mistes et sacerdotales, en l'enrichissant d'autres récits, où en particulier des femmes étrangères jouent un rôle décisif, en opposition avec les doctrines d'Esdras et de Néhémie, qui les excluent. Ce résumé rend mal compte d'innombrables observations judicieuses et de l'apport multiple des sources externes. Il appelle cependant quelques observations , d'autant plus que les résultats proposés sont à la fois émiettés et hypothé-tiques dans le détail, quoique remarquablement simples dans la synthèse. Il faut d'abord se demander quel est le statut des ultimes rédacteurs. Car il y un paradoxe : d'un côtés ils ont procédé à des harmonisations d'interventions antérieures (deutéronomistes et sacerdotales), mais en même temps ils ont laissé des discordances nettes. On pourrait comprendre qu'ils aient compilé passive