La circulation du livre au Canada sous la domination française (original) (raw)

La circulation transnationale du livre : un instrument de la guerre froide culturelle

Histoire@Politique, 2011

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Carole Gerson et Jacques Michon (dir.), Histoire du livre et de l’imprimé au Canada, vol. III, De 1918 à 1980

@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise, 1969

Christian Vandendorpe Le livre dans tous ses états Même si la littérature est souvent considérée comme la plus belle réussite du livre, il lui a fallu longtemps pour acquérir un statut reconnu dans le domaine de la culture au Canada. On apprend ainsi, dans cette très riche Histoire du livre et de l'imprimé au Canada, que le rapport de la commission Massey, publié en 1951, estimait encore que « parmi les grands moyens d'expression artistique de la nation canadienne, la littérature vient en second lieu et même assez loin après la peinture » (p. 39). Le même rapport, qui fut fondamental dans la formation du Canada moderne, ne consacrait pas une ligne à l'édition. Celle-ci est restée longtemps le parent pauvre de la scène culturelle. Pour preuve, en 1968-69, le Conseil des arts, fondé sur la recommandation de cette même commission, ne consacrait encore aux activités littéraires que 6 % du budget destiné aux arts.

ENTRE L'INDIFFÉRENCE ET LA « LITTÉRATURE-MONDE EN FRANÇAIS » : LA PLACE DES ÉCRIVAINS QUÉBÉCOIS SUR LE MARCHÉ DU LIVRE EN FRANCE AU DÉBUT DU XXI e SIÈCLE

Depuis une dizaine d'années, la littérature québécoise semble profiter d'un regain d'intérêt de la part des maisons d'édition et des lecteurs en France. Ancrée dans la réalité américaine, mais aussi ouverte sur les voix migrantes, elle est appréciée par les éditeurs français qui, de leur côté, ont fait leurs certains des postulats du manifeste « Pour une " littérature-monde " en français » (2007). Décentrement du champ littéraire francophone, évolution de l'institution littéraire française et mondialisation : autant de facteurs qui permettent aux belles lettres québécoises de s'exporter et de mieux se faire remarquer, en France et au-delà. Over the last ten years, Quebec literature has been the object of renewed interest on the part of French publishers and readers. Rooted in North American reality and enriched by migrants' voices, it has been rediscovered by French publishers seduced by the appeals of the " For a 'world literature' in French " manifesto (2007). Several factors like the decentralisation of the francophone literary field, the evolution of the French literary institution and the impact of globalisation have led Quebec literature to be better exported and noticed, in France and beyond.

Coup d’oeil sur le commerce du livre au Québec

Documentation et bibliothèques, 2008

Le commerce du livre en territoire québécois se caractérise par les petits tirages, les ventes limitées et par la mise à l’écart des titres passés sous la pression des nouveautés. Même si elles demeurent le maillon faible de la chaîne du livre, les citoyens peuvent compter sur un réseau exceptionnel de librairies, rapidement alimentées, bien pourvues et efficaces.

« La collection Le roman canadien (1923-1930) des Éditions Édouard Garand. De la copie d’un modèle français à l’exacerbation des valeurs canadiennes-françaises », Les vies du livre / The Lives of Book, Université de Nancy 2, 20-21 juin 2008.

Le Roman canadien est la première collection de romans illustrés et publiés au Québec. Elle s’inspire directement de the Modern-Bibliothèque (1904-1923), une collection de romans illustrés publiée à Paris par les Éditions Arthème Fayard. Garand en retient plusieurs éléments : le principe de collection, la mise en page inspirée du magazine, la présence systématique d’illustrations et la publication de récits romanesques inédits d’auteurs locaux contemporains. Tous les aspects du Roman canadien – forme, texte, images – obéissent aux directives très précises de Garand, qui cumule les fonctions – pionnières au Québec – d’éditeur littéraire professionnel et de directeur de collection. Avec ces livres bon marché, il effectue une percée spectaculaire auprès du lectorat populaire canadien français, contribuant activement au développement du genre romanesque et du livre illustré au Québec. Dans un contexte de domination de la culture canadienne anglaise et d’hégémonie de l’édition française, la création et le succès du Roman canadien semblent liés à la montée du nationalisme québécois et à son programme de survivance française et catholique, proche des tendances régionalistes en pleine croissance. L’action de Garand, qui entend, via l’imprimé, rivaliser avec les Canadiens anglais et les Français, reflète ainsi l’ensemble du contexte social, politique, religieux, institutionnel, littéraire et artistique du Québec des années 1920.