Le pouvoir des plus faibles: L'ANASE et le projet de coopération régionale en Asie de l'Est (original) (raw)

Asie orientale federalisme regionalisme

Cet article retrace l'origine du leadership économique japonais dans le processus d'intégration régionale en Asie orientale et comment il est remis en question par la montée en puissance de la Chine depuis son ouverture commencée dans les années 1980. Il analyse les obstacles qui empêchent encore la Chine de jouir d'une position hégémonique régionale et qui entretiennent une situation dans laquelle la direction du processus d'intégration régionale en Asie orientale reste contestée. L'article met en évidence les limites au rôle que pourrait jouer dans ce processus l'autre grande puissance émergente d'Asie qu'est l'Inde du fait de sa position périphérique.

Le régionalisme en Asie : un chantier, trois concepts

Mondes en développement, 2008

endant longtemps, le paysage géopolitique de l'Asie a été marqué, d'un côté, par les alliances stratégiques bilatérales avec les États-Unis et, de l'autre, par des stratégies développementalistes fortement inspirées du modèle japonais des oies sauvages. L'Asie serait ainsi devenue la région par excellence de tous les miracles économiques, sans que le protectorat de facto des États-Unis ne soit remis en question, sans non plus que le Japon, malgré sa puissance et l'étendue de ses réseaux d'entreprises, ne parvienne à s'imposer comme leader régional et à changer ainsi l'ordre établi. Davantage encore que la fin de la Guerre froide, la globalisation et le décollage rapide de la Chine ont bouleversé les équilibres établis. Les États-Unis sont toujours la première puissance militaire en Asie, les flux commerciaux demeurent orientés vers eux et les alliances bilatérales restent au coeur de l'édifice de paix économique qu'ils y ont construit. Les échanges économiques se réorganisent toutefois, la dynamique de la croissance se déplace graduellement vers la Chine et le nouveau défi qui s'impose aux États-Unis est de participer à cette nouvelle dynamique, tout en cherchant un modus vivendi dans la région. De son côté, la Chine poursuit sa politique d'ouverture et de charme en se concentrant sur son développement et sur sa relation privilégiée avec les États-Unis, tout en feignant d'ignorer le Japon. Quant à celui-ci, il a désormais fait du régionalisme l'un des axes prioritaires de son développement comme de sa politique étrangère avec l'objectif de créer une communauté asiatique élargie qui lui permettrait de satisfaire ses ambitions, tout en contenant celles de la Chine. Ce qui se passe actuellement en Asie ne manque pas d'étonner, d'autant que cette partie du monde, malgré certaines tentatives dans ce sens (l'ANASE : l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est ; le forum de l'APEC : Asia-Pacific Economic Cooperation), n'avait jamais vraiment été partie prenante jusqu'ici aux grands débats sur le régionalisme économique. Les accords, de toute nature

Les relations entre l'ANASE et l'Afrique: vers un partenariat renouvelé

2021

ABSTRACT & RÉSUMÉ & ZUSAMMENFASSUNG : The ASEAN summit of October 2021 showed the increased geopolitical importance of the Indo-Pacific realm. Today ASEAN is the most successful regional organization in Asia and the second largest worldwide behind the EU. The establishment of the New Asian-African Strategic Partnership (NAASP) more than 15 years before (2005) aimed to revive the Bandung spirit of the non-aligned movement of 1955. This time with a stronger focus on economic ties. In 2013 these countries counted around 620 million inhabitants or 8.8% of the world population. They wanted to fight colonialism and neocolonialism by promoting Afro-Asiatic economic and cultural cooperation. Almost all member countries gained sovereignty and political independence by the 1960s and 1970s, with the exception of Palestine. However, the aftermath of the Bandung conference also promoted negative developments, including the polarization of Asian countries, the strengthening of political authoritarianism and regional interventions. In addition, most countries continued to grapple with economic and political challenges, including poverty, debt burdens, backwardness, ignorance, disease and environmental degradation. Their access to the markets of the industrialized countries also remained limited. At the global level, the NAASP received little attention so far. Despite the longstanding rhetoric of Asia-Africa solidarity, Asia and Africa still lack formal institutional and trade links. Although interregional trade increased, Africa remained a small part of ASEAN with only around 2% of its total market. The most important trading countries of ASEAN with Africa were Thailand, Indonesia and Singapore, while South Africa, Nigeria and Egypt were the largest African import markets. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- RÉSUMÉ : 'Les relations commerciales entre l'ASEAN [ANASE] et l'Afrique: vers un partenariat renouvelé ?' --- Le sommet de l'ASEAN d'octobre 2021 a montré l'importance géopolitique accrue de la region indo-pacifique. Aujourd'hui, l'ANASE est l'organisation régionale la plus performante d'Asie et la deuxième au monde derrière l'UE. La création du Nouveau partenariat stratégique Asie-Afrique (NAASP) plus de 15 ans auparavant (2005) visait à raviver l'esprit de Bandung du mouvement des non-alignés de 1955. Cette fois en mettant davantage l'accent sur les liens économiques. En 2013, ces pays comptaient environ 620 millions d'habitants soit 8,8% de la population mondiale. Ils voulaient combattre le colonialisme et le néocolonialisme en promouvant la coopération économique et culturelle afro-asiatique. Presque tous les pays membres ont acquis leur souveraineté et leur indépendance politique dans les années 1960 et 1970, à l'exception de la Palestine. Cependant, les conséquences de la conférence de Bandung ont également favorisé des développements négatifs, notamment la polarisation des pays asiatiques, le renforcement de l'autoritarisme politique et les interventions régionales. En outre, la plupart des pays ont continué à faire face à des défis économiques et politiques, notamment la pauvreté, le fardeau de la dette, le retard, l'ignorance, la maladie et la dégradation de l'environnement. Leur accès aux marchés des pays industrialisés restait également limité. Au niveau mondial, le NAASP a reçu peu d'attention jusqu'à présent. Malgré la rhétorique de longue date de la solidarité Asie-Afrique, l'Asie et l'Afrique manquent encore de liens institutionnels et commerciaux formels. Bien que le commerce interrégional ait augmenté, l'Afrique est restée une petite partie de l'ASEAN avec seulement environ 2% de son marché total. Les principaux pays commerçants de l'ASEAN avec l'Afrique étaient la Thaïlande, l'Indonésie et Singapour, tandis que l'Afrique du Sud, le Nigéria et l'Égypte étaient les plus grands marchés d'importation africains. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ZUSAMMENFASSUNG 'Die Handelsbeziehungen zwischen ASEAN und Afrika: Aufbruch zu einer erneuerten Partnerschaft ? ' ----- Der ASEAN-Gipfel vom Oktober 2021 zeigte die zunehmende geopolitische Bedeutung des Indopazifischen Raums. Heute ist ASEAN die erfolgreichste Regionalorganisation in Asien und die zweitgrößte weltweit hinter der EU. Die Gründung der New Asian-African Strategic Partnership (NAASP) vor mehr als 15 Jahren (2005) hatte das Ziel, den Bandung-Geist der blockfreien Bewegung von 1955 wiederzubeleben. Diesmal mit einem stärkeren Fokus auf wirtschaftliche Verbindungen. Im Jahr 2013 zählten diese Länder rund 620 Millionen Einwohner oder 8,8 % der Weltbevölkerung. Sie wollten Kolonialismus und Neokolonialismus bekämpfen, indem sie die afro-asiatische wirtschaftliche und kulturelle Zusammenarbeit förderten. Fast alle Mitgliedsländer, mit Ausnahme Palästinas, erlangten in den 1960er und 1970er Jahren Souveränität und politische Unabhängigkeit. Die Nachwirkungen der Bandung-Konferenz förderten jedoch auch negative Entwicklungen, darunter die Polarisierung asiatischer Länder, die Stärkung des politischen Autoritarismus und regionale Interventionen. Darüber hinaus kämpften die meisten Länder weiterhin mit wirtschaftlichen und politischen Herausforderungen, darunter Armut, Schuldenlast, Rückständigkeit, Ignoranz, Krankheiten und Umweltzerstörung. Auch ihr Zugang zu den Märkten der Industrieländer blieb begrenzt. Auf globaler Ebene wurde der NAASP bisher wenig Aufmerksamkeit geschenkt. Trotz der langjährigen Rhetorik der Solidarität zwischen Asien und Afrika fehlt es Asien und Afrika immer noch an formellen institutionellen und handelspolitischen Verbindungen. Obwohl der interregionale Handel zunahm, blieb Afrika ein kleiner Teil der ASEAN mit nur rund 2 % seines Gesamtmarktes. Die wichtigsten Handelsländer der ASEAN mit Afrika waren Thailand, Indonesien und Singapur, während Südafrika, Nigeria und Ägypten die größten afrikanischen Importmärkte waren.

L’Asie orientale : Une option régionale pour le Canada?

Études internationales, 1983

No more than any other geographical region has East Asia ever really been a priority in the Canadian foreign policy. The rapid economic growth of this sub-continent has stirred Canadian interest in East Asia. This interest, expressed mainly in terms of the economy - commerce and investments - meets with numerous barriers, some specific to the region, others related to the constraints resulting from the international economic competition. In a y et more obvious way, the diplomacy of the government in Ottawa meets with internal obstacles particular to the Canadian society which, by tradition and inclination, usually has a tendency to turn more towards the Atlantic ocean. The objective of this study is therefore to identify those constraints while at the same time underlining the new efforts deployed by the Federal government to build up an increased interest in that region. This paper tries also to pinpoint the way in which the Asian policy is incapable of elaborating corrective measu...

Alliance et séniorité. Le cas des Lao du Nord-Est de la Thaïlande

L'Homme, 1990

Alliance and Seniority : The Case of the Lao in Northeast Thailand. -The Lao kinship system is described in comparison with its Siamese counterpart. This sheds light on the considerable importance this system bestows on the senior/junior dichotomy. This dichotomy is then placed within a more general sociocultural context ; and its impact, analyzed on terminology as well as matrimonial practices.