Natacha Aveline, "Effects of Economic Globalisation on Spatial Structure and Property Markets in the Paris Region", Comprehensive Urban Studies, actes du colloque de l'université Métropolitaine de Tokyo, n°62, 2000, p.243-256 Version française (original) (raw)

Globalisation et politiques urbaines locales dans la première couronne de la banlieue parisienne: une spécificité communiste?

Depuis les années 1980 et la globalisation de l’économie, les métropoles se sont affirmées comme les nœuds de l’archipel économique mondial (Veltz 2005, Sassen 2001). Les conséquences spatiales de ces évolutions bouleversent les ordonnances et les hiérarchies existantes au sein des agglomérations urbaines. A Paris, la centralité économique se recompose et s’étend hors des limites de la ville-centre (Halbert 2004). Ces recompositions touchent ainsi des villes de la première couronne de la banlieue parisienne, dont un certain nombre ont fait ou font toujours partie de la « ceinture rouge ». La gestion communiste de ces villes, souvent durable (plus de 80 ans à Saint-Denis ou Ivry-sur-Seine) s’est fondée sur un mode de production (l’industrie lourde) et un type social (l’ouvrier qualifié) spécifiques, permettant une boucle vertueuse (Fourcaut 1986). La désindustrialisation massive qui s’installe dans les années 1970 avec la crise économique est à l’origine d’un marasme urbain local – chômage de masse, perte de population, de revenus locaux… C’est dans ce contexte qu’émerge le nouveau modèle productif issu de la globalisation, qui concentre dans les « villes globales » (Sassen 2001) les activités du tertiaire supérieur. Ces villes emploient des salariés qualifiés et aisés tandis que le prolétariat urbain s’incarne dans les services à la personne peu qualifiés. Ce mouvement est difficile à intégrer dans la cosmogonie communiste. Comment, dans ce cadre, accepter le développement économique en y intégrant les populations paupérisées et les idéaux des communes communistes ? Cela suppose un changement de paradigme politique et urbain. Les communes de la première couronne de la banlieue parisienne, incluses dans le mouvement de « débordement du centre » économique (Halbert 2004), sont directement confrontées aux choix de le favoriser et d’en donner ou non une interprétation sociale. Certaines communes (surtout au Sud-ouest de Paris) choisissent les activités de tertiaire supérieur et attirent une population de cadres aisés. Les villes communistes actuelles ont pour certaines d’entre elles un type d’intégration « en ciseau » et font le choix d’accueillir la globalisation en réfrénant les transformations sociales (Saint-Ouen, Saint-Denis, Fontenay-sous-Bois, Ivry-sur-Seine), et pour d’autres sont en transition et plus en retrait face à l’attitude à adopter (Gentilly, Malakoff, Bagnolet). L’objectif de cette communication est d’identifier plus précisément les spécificités des orientations communistes par rapport à d’autres municipalités et leurs incidences sur le développement urbain. Trois communes seront comparées : Ivry-sur-Seine, bastion de la banlieue rouge, entre accueil du tertiaire et refus de la gentrification ; Issy-les-Moulineaux, ancienne ville ouvrière de gauche aujourd’hui ville de cadres et pôle tertiaire ; Pantin, conquise en 2001 aux communistes par le PS, commune en transition qui mène une politique oscillant entre gentrification émergente, accueil du tertiaire et maintien du patrimoine industriel. Il semble que les évolutions de ces communes soient le fruit d’un subtil équilibre entre leurs héritages urbains et architecturaux (grands ensembles, infrastructures…), sociaux et l’action des pouvoirs publics. La marge de manœuvre des pouvoirs locaux existe : quelle est la spécificité des politiques locales communistes face au tourbillon de la métropolisation ?

Pouvoirs et attractivités de l'aire urbaine de Paris dans les réseaux mondiaux d'entreprises multinationales

2012

Note rapide N° 622-mai 2013 www.iau-idf.fr (1) Rapport n°16173 pour l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France-BELLWALD A., ROZENBLAT C., Pouvoirs et attractivités de l'aire urbaine de Paris dans les réseaux mondiaux d'entreprises multinationales. Institut de géographie et de durabilité de l'université de Lausanne, décembre 2012. Note rapide Campus Microsoft France à Issy-les-Moulineaux (92). Note Rapide-N° 622 Pouvoirs et attractivités de l'aire urbaine de Paris dans les réseaux mondiaux d'entreprises multinationales 100 km

L'influence des arrondissements dans la formation des prix immobiliers à Paris: diffusion ou localisation ?

RePEc: Research Papers in Economics, 2017

L'influence des arrondissements dans la formation des prix immobiliers à Paris Résumé Cet article est une étude empirique relative à la formation des prix immobiliers résidentiels à Paris. Le sujet traité concerne l'intensité avec laquelle ce processus, dans un arrondissement donné, influence la formation des prix ailleurs. Des modèles économétriques de type SAR sont employés à cette fin. Ce mécanisme de « spillover », ou « diffusion du prix », se caractérise avec la contribution partielle des arrondissements à l'autocorrélation spatiale. En utilisant des données de la base notariale BIEN ainsi que des données de population de la base IRIS et de l'INSEE, cette étude est réalisée sur presque 30 000 transactions. L'analyse se fait en rapport avec le problème de la 'réflexion' qui concerne l'identification des effets causals dans les modèles de type SAR. Des résultats expliquant pourquoi les données de population rendent la diffusion d'un arrondissement forte ou faible sont présentés, et la notion de quartier « prime » est discutée.

Spatial-temporal dynamics of property values at different geographical levels: the case of old housing stock in downtown Paris (1990-2003)

In order to get a better understanding of the complex patterns in undergoing urban changes, this paper aims at studying property values, with an emphasis on methodological experimentation. Property values not only describe intrinsic characteristics of housing (hedonic pricing) but also the characteristics of place, assessed and perceived at different geographical levels (location in a city, social characteristics of the neighborhood, and these of the street). Prices changes also induce a powerful social filter in city core areas. In an experimental perspective at the lower local scale, this paper elaborates on an analysis of property values of housing in downtown Paris (1990-2003). In a context of dropping prices followed by a time of continuous and unparalleled growth of prices since 1997, we analyze the complexity of spatial shifts and adjustments of prices, so that we might identify underlying depreciation and valuation dynamics at a infra-neighborhood level. A first section reviews different time-patterns of prices change over the decade, with a special focus on resulting spatial patterns. We then discuss the dynamics of spatial dissimilarities in price patterns, such as fading, reinforcing and moving boundaries of prices. By the means of confronting methodological approaches (smoothing, discontinuity analysis), we give insights on the most significant spatial patterns of change in a time-series of housing prices. We promote this exploratory approach as an effort towards a better understanding of the complexity of spatial contexts in the formation of prices, as contexts and neighborhood effects are often roughly incorporated in price modeling as an externality in the valuation (i.e. hedonic pricing). In a general trend of price towards a greater homogeneity, contrasts and dissimilarities between neighborhoods move according to local planning policies and change in the image of a neighborhood. We observe on one hand a reinforcement of the core-periphery gradient and a continuous valorization of the city core, and on the other hand the increase of prices in the peripheries creates a greater heterogeneity and composites and contrasted local patterns."

Christy (Chryssanthi) Petropoulou, 2011. "Développement urbain et écopaysages urbains. Une étude sur les quartiers de Mexico et d’Athènes". L’Harmattan. Paris

L’idée principale de cette étude est que les grandes villes des "pays récemment industrialisés" d’Amérique Latine et de la Méditerranée, comme Mexico et Athènes, malgré leur singularité, présentent des particularités similaires au niveau de leur structure urbaine. Ceci est dû à leur mode de développement. L’ensemble de leurs paysages et surtout ceux des "quartiers d’origine spontanée" relèvent de processus de développement compa-rables. Le concept d’"éco-paysage urbain" a permis d’analyser les paysages des deux villes à des échelles multiples, spatiales et temporelles. L’approche écologique, historique et socio-économique a mis en évidence le système producteur ayant donné naissance à ces paysages et le rôle des acteurs sociaux. L’analyse spatiale est réalisée à l’aide de données de télédétection, de diverses méthodes statistiques et de Systèmes d’Information Géographique. Des types d’éco-paysages urbains ont été distingués et caractérisés puis comparés en fonction des éléments écologiques et socio-économiques. Un schéma (modèle) de la structure urbaine et de l’organisation spatiale des villes étudiées est finalement proposé. Les études comparatives peuvent contribuer à une géographie qui observera systématiquement les particularités pour mieux comprendre les mécanismes et les dynamiques urbaines mises en œuvre. La comparaison des changements urbains observés dans différentes villes conformément à une grille commune et à une idée clé révélatrice des processus communs, loin des généralisations simplistes, est un essai assez récent qui peut être enrichi par des expériences de chercheurs - voyageurs et des théories existantes sur la ville. Elle peut aussi, sous certaines conditions, aider à la formation de nouvelles théories urbaines. La transition du spécifique au général et d'une échelle particulière à une échelle globale sont des problèmes épistémologiques qui ne concernent pas uniquement la géographie. L'étude de la particularité de chaque ville sans une analyse de sa position au niveau mondial ne peut pas mettre en évidence les processus globaux et leurs impacts générés sur les villes contemporaines. Par ailleurs, les spécificités de certaines villes peuvent facilement échapper à une explication générale de la "logique des villes". Comment résoudre la contradiction de vouloir d’une part rapprocher les questions concrètes relatives aux spécificités de certaines villes, et d’autre part chercher l'essentiel de ce qui génère le processus urbain ? Faut-il choisir entre une étude de cas et une étude théorique ? La solution est de tenter de faire les deux à la fois… La constatation seule d'un phénomène n'est qu'une observation. Au contraire, l'interprétation d'un phénomène apparu sous différentes conditions pourrait favoriser sa compréhension. Voyager comme chercheur, chercher comme voyageur, c'est la vieille recette des premiers géographes fondateurs (Hérodote, Humbolt, Reclus,... ).