Philia dans la Rhétorique d’Aristote et la Rhétorique à Alexandre (original) (raw)

Le bien de l'autre. Le rôle de la Philia dans l'éthique d'Aristote

Revue d'éthique et de théologie morale, 2006

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L'Exégèse philosophique chez Philon d'Alexandrie. Etude d'une image

Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2020

* Cet article reprend la communication présentée en mai 2018 au colloque « Exégèse et philosophie » organisé à l'Université Clermont Auvergne. Il constitue la première partie d'une étude plus ample que nous avons consacrée aux usages philosophiques des images dans Quis rerum divinarum heres sit et De opificio mundi, étude dont deux autres parties sont publiées dans O. MUNNICH et J. MOREAU (dir.), Penser avec Philon, Brill, 2021 (« Images de l'âme et de l'intellection dans le Quis rerum divinarum heres sit de Philon d'Alexandrie », p. 157-184) et dans A. LONGO, L. DE LUCA (dir.), Similitudini, metafore e allegorie nel De opificio mundi di Filone di Alessandria, Rome, Edizione di Storia e Letteratura, 2021 (« Le sceau et le pinceau du Logos. Des vertus plasticiennes de la parole dans De opificio mundi de Philon d'Alexandrie », à paraître).

La Midienne à la lumière du code rhétorique présent dans la Rhétorique à Alexandre

Classica - Revista Brasileira de Estudos Clássicos, 2009

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Apulée et la rhétorique grecque

Apulée et la rhétorique grecque mémoire de master deuxième année présenté par Zélia Baudry sous la direction de M. le Professeur Laurent Pernot Juin 2007 1 1 Augustin, Ep. CII, 32 ; Ep. CXXXVIII, 18 2 Pour la biographie d'Apulée, nous reprenons la présentation de S.J. Harrison dans Apuleius : a latin sophist, Oxford University press, New York, 2000, p. 1-10 3 Son père était duumuir et lui avait laissé un bon héritage : Apulée, Apologie, 24, 9 4 Apulée, Florides, XVIII, 15 et XX, 4 5 Apulée, Florides, XV, 26 ; Apologie, 10, 6 2 Florides, un ensemble de discours épidictiques, et enfin les Métamorphoses, un roman qui raconte l'histoire de Lucius transformé en âne. L'oeuvre d'Apulée montre bien qu'il a l'esprit de son temps, avec un goût pour la rhétorique, pour les histoires fictionnelles, et ses oeuvres sur Platon qui témoignent de la renaissance de la philosophie grecque. Les oeuvres perdues montrent également l'éclectisme de l'auteur, qui, au même titre que Varron, a touché à tous les genres et à tous les sujets. Il a composé entre autre, des poèmes érotiques, une traduction du Phédon, une épitomé de l'histoire romaine, des livres sur la médecine, l'agriculture, ou 6 I. L. Afr., 2115 7 Apulée, Apologie, LXXII 8 Apulée, Florides, XVI 9 Le manuscrit F datant du XIe siècle 3 Philostrate, naît à ce moment, appartenait en fait à une tradition ininterrompue depuis le VIe siècle avant J-C. Ce qui est finalement nouveau à cette époque, c'est l'idée que se font les sophistes de leur rôle social vis-à-vis du public et de la cité. Outre leur statut d'enseignant, ils étaient également les portes parole et les évergètes de leur cité ; ils représentaient la culture grecque face au pouvoir romain. Parmi les principes de composition de ce courant sophistique, c'est le rapport avec la littérature passée qui joue le plus grand rôle. Elle constitue la substance vitale des sophistes, qu'elle invite à une imitation créatrice. G. Anderson relève d'autres caractéristiques, comme l'intérêt pour la philosophie, l'importance du paradoxe qui confère à la sophistique sa légèreté, et enfin l'autoreprésentation du sophiste ; autant d'idées qui montrent que le phénomène de la seconde sophistique en comporte en fait plusieurs, contrairement à l'impression d'unité véhiculée par Philostrate. Apulée et la seconde sophistique Ce n'est que récemment que la relation entre Apulée et la seconde sophistique a reçu l'attention qu'elle méritait, avec l'ouvrage de Sandy, paru en 1997 14 ; l'intérêt pour cette question trouve pourtant sa source bien avant, avec le travail de P. Vallette dans les années vingt et l'article de R. Helm, qui voit dans l'Apologie un chef d'oeuvre de la seconde sophistique 15 . Avec l'intérêt renouvelé pour la rhétorique depuis les années soixante-dix, Apulée a trouvé sa place parmi les sophistes du second siècle avec le récent livre de S.J. Harrison, Apuleius : A latin sophist . Depuis les années cinquante, c'était plutôt Apulée le romancier qui attirait les regards, avec les études sur le roman antique -celle de P. Grimal par exemple. Mais à partir des années quatre-vingt-dix, on s'est intéressé de plus près à l'Apologie, avec le commentaire de V. Hunink 16 , puis aux Florides, avec celui de B. Todd Lee 17 . La vision d'Apulée a donc évolué ces dernières années, ou plutôt elle s'est ouverte sur un nouveau champs d'étude. Méthode d'analyse C'est dans ce nouvel état d'esprit que se situe notre travail. En prolongement des études 14 Sandy (G. N.), The greek world of Apuleius : Apuleius and the second sophistic, Mnemos. suppl., 174, 1997 15 Helm (R.), « Apuleius' Apologie: ein Meisterwerk der zweiten Sophistik » , Das Altertum, 1955, p. 86-108 16 Hunink (V.), Apuleius of Madauros : Pro se de magia, commentary, Gieben, Amsterdam, 1997 17 Todd Lee (B.), Apuleius' Florida, Texte und kommentare, Berlin, 2005 5 comme celle de S.J. Harrison, nous nous proposons d'approfondir l'idée d'un rapport entre Apulée et la rhétorique grecque à travers un examen comparatif de son oeuvre. Il ne s'agira pas de dresser une liste des modèles grecs d'Apulée, ni d'observer des liens d'influence

Histoires grecques, récits bibliques. La lecture des mythes chez Philon d’Alexandrie

F. Alesse-L. De Luca eds. Philo of Alexandria and Greek Myth. Narratives, Allegories and Arguments, 2019

Cet article est consacré à l'utilisation philonienne de citations ou de termes de la mythologie grecque. Parfois, Philon d’Alexandrie les utilise pour soutenir ses propres thèses. Je me propose de voir si, selon l’auteur, la citation de mythes ou d'expressions mythiques peut conduire à une connaissance directe de la réalité, si ces mythes ont seulement une fonction allégorique ou pédagogique ou bien s’ils peuvent aussi - dans certains contextes- dans la mesure où ils sont dotés de contenus de vérité - donner un fondement à des thèses philosophiques et à des récits bibliques d'apparence mythique. L'explication de vérités qu'on peut trouver dans des histoires sur Hermès ou Apollon permet à Philon de chercher aussi des explications pour des histoires bibliques qui pourraient créer des difficultés telles que l’histoire du serpent d' Ève ou l’histoire de la transformation de la femme de Loth. Ma thèse est que Philon utilise le mythe grec non seulement comme expédient littéraire ou dans un sens allégorique, mais aussi comme un outil cognitif, base pour fonder une façon de penser, pour véhiculer des idées et des croyances. Certains mythes peuvent, en effet, servir à clarifier des éléments de réalité ou à saisir des vérités difficiles à exprimer. Philon repense donc la fonction philosophique du mythe. Il ne s'agit pas seulement de récits considérés comme source d'épisodes et de figures qui doivent être lus d'un point de vue symbolique ou pédagogique, il ne s'agit pas seulement de mythes considérés d'un point de vue littéraire ou rhétorique, ce sont aussi des récits qui expriment explicitement des vérités à accepter dans leur immédiateté et à utiliser pour l'élaboration d'un discours philosophique autonome. Parallèlement à cette fonction explicative, le mythe grec peut aussi jouer un rôle dans l'identification d’éléments de construction de sens : il permet d’interpréter le passé et la tradition en termes de fondation, pour la construction d'un savoir ou la formation d’une vision du savoir. L'utilisation d'un langage mythique peut contribuer à exprimer des vérités difficiles à exprimer à l’aide d’ un langage seulement conceptuel et à rendre compte de certains passages bibliques. Ainsi la lecture des anges de Gig. 6, des géants de Gig. 58, du char ailé, du soleil, ou la lecture de textes de la Genèse sur le jardin d'Éden.

La critique de la rhétorique dans l’œuvre de Virgile

La critique de la rhétorique dans l'oeuvre de Virgile Giampiero SCAFOGLIO Sans aucun doute Virgile a reçu une formation rhétorique plus ou moins approfondie, comme on peut s'y attendre d'un jeune homme de famille aisée pendant la période tardo-républicaine et comme on le déduit de ses biographies anciennes. En effet, Donat dans sa Vie de Virgile, qui est basée sur une source fiable, la biographie du poète écrite par Suétone, affirme qu'il a fait ses études d'abord à Crémone, puis à Milan, enfin à Rome : initia aetatis Cremonae egit usque ad uirilem togam […] sed Vergilius a Cremona Mediolanum et inde paulo post transiit in urbem (Vita Verg. 6-7 Brugnoli-Stok). C'est Suétone lui-même qui témoigne de la présence d'écoles de rhétorique renommées dans la Gaule cisalpine : nam in prouincias quoque grammatica penetrauerat, ac nonnulli de notissimis doctoribus peregre docuerunt, maxime in Gallia Togata (De gramm. 3 Kaster 1). Donat, se référant à Melissus (un affranchi de Mécène), ajoute que Virgile a tenu une plaidoirie, mais à une seule occasion, puisqu'il n'avait pas de talent en tant qu'orateur, étant donné qu'il parlait de manière lente et maladroite : egit et causam apud iudices unam omnino nec amplius quam semel : nam et in sermone tardissimum ac paene indocto similem fuisse Melissus tradidit (Vita Verg. 15-16 Brugnoli-Stok 2). Cela sonne comme une anecdote, mais il y a sans doute un fond de vérité : cela confirme que 1. Sur l'épanouissement culturel des villes de l'Italie septentrionale, telles que Crémone et Milan, à l'époque républicaine et augustéenne, cf. T. P. Wiseman, « Domi nobiles and the Roman cultural élite », in AAVV., Les Bourgeoisies municipales italiennes aux ii e et i er siècles avant J.

Le repos de Dieu chez Philon d’Alexandrie

S. Inowlocki & B. Decharneux (éd), Philon d'Alexandrie. Un penseur à l'intersection des cultures gréco-romaine, orientale, juive et chrétienne, 2011

a. En six jours Dieu créa le monde, le septième il se reposa. En cette formulation sont contenus plusieurs problèmes que Philon aborde: 1) quel sens a de parler d'une longueur de temps déterminée pour une activité divine? 2) qu'est-ce que signifie dire que Dieu acheva son oeuvre, quand Dieu est immuable et son activité est continue? 3) qu'indique l'expression "repos" pour un Dieu qui, certainement, ne se fatigue pas? Les problèmes apparaissent aussi dans d'autres textes, à partir des différentes versions de la Bible: cessation du travail le sixième jour selon la LXX, le Pentateuque samaritain, le Livre des Jubilés; le septième selon la Massorah 1. Dans son Le commencement du livre 2 , M.me Alexandre a donné un clair cadre explicatif du thème et des problèmes liés. Donc, je ne vais pas m'arrêter sur la question. Je me limite à citer quelques interprétations qui, bien que beaucoup plus tardives, présentent des affinités avec la lecture philonienne ou qui renvoient à des thématiques de quelque façon semblables. En particulier le Bereshit Rabbah X 9 met en évidence que la notion de repos renvoie à un travail accompli avec fatigue et labeur: "Qu'est ce qui manquait au monde? Le sabbat" 3. Arriva le sabbat, arriva le repos et ainsi l'oeuvre de la création fut complètement achevée. Selon cette interprétation-comme chez Philon-le repos est création et le sabbat est achèvement. Parmi les versions qui s'en tiennent au sixième jour, particulièrement significative en relation au texte philonien est celle des Jubilées II, 16-18 selon laquelle les anges supérieurs célèbrent le sabbat avec Dieu au ciel et sur terre. C'est-à-dire que le sabbat est établi dans les cieux, avant la loi mosaïque 4. On ne parle pas ici de repos de Dieu, ni de cessation de son travail qui fût accompli le sixième jour 5. Le septième est un jour de repos pour le cosmos. Nous sommes, au moins en partie, dans le cadre d'interprétations selon lesquelles Dieu n'a 1 La cessation du travail le septième jour pose des problèmes : il risque d'en faire un jour de travail, en continu avec les autres. Plusieurs commentateurs tentent d'expliquer cette difficulté en affirmant que la cessation du travail est advenue avant le septième jour. Ibn Ezra, par ex., commente que souvent "be" signifie "avant" Pour Sforno, Dieu acheva son oeuvre au moment même où commenca le septième jour. De cette façon Sforno, comme Radak et Saadia Gaon, met en évidence la discontinuité entre l'oeuvre des six jours et le septième. Rambam explique que le verbe vaishbot signifie s'arrêta, c'est-à-dire cessa de créer, non pas se reposa. Dans le traité Sabbath 119b, Dieu s'est reposé après avoir achevé le monde en six jours. Rashi à propos de Gen 2.2 dit : « Dieu termina au cours du septième jour le travail qu'il avait accompli, et mit un terme à tout le travail qu'il avait accompli lors du septième jour ». Il cite Bereshit Rabbah X 9: les hommes ne savent pas bien calculer le temps, contrairement à Dieu qui entra exactement « dans le septième jour par un fil de cheveu ».

Rhétorique et autorité historique : la corruption de la Pythie chez Hérodote

The fact that the Pythia was a first plan character in Herodotus' Histories and the respect that the historian devoted to her is no longer to be demonstrated. The most famous illustration of this high consideration is probably to be found in the narrative of Croesus's devotion towards Apollo and his oracle at Delphi, but several passages confirm this particular status. Herodotus also reports two corruption cases involving the Pythia but, surprisingly, this does not compromise his trust and the authority of the sanctuary. The aim of this article is to show that the paradox is only apparent. In order to do so, I will begin by a rhetorical and linguistic analysis of the mechanisms (mainly from lexical and syntactic points of view) used by the historian to preserve the Pythia as a function. Then I will compare the two corruption cases involving the Pythia found in the Histories to highlight the different effects produced by Herodotus' linguistic choices.

Le Phédon de Platon et la notion de mort de l’âme dans l’oeuvre de Philon d’Alexandrie

Le Phédon de Platon et la notion de mort de l’âme dans l’oeuvre de Philon d’Alexandrie, 2018

The main thesis of the article is the affirmation that the notion of “soul’s death”, developed in Philo of Alexandria’s exegetical works (the vicious soul binds itself to the body and thus dies), has its source in Plato’s Phaedo. According to the Socrates of this dialogue, the “anti-philosophical” soul which yields to corporal pleasures is penetrated by a corporal element. It is imprisoned in the body and therefore cannot liberate itself from it in order to live the soul’s true life after “physical” death; nor can it live this true life already during this life. The soul is thus dead (although Socrates does not use the word) for the life unbound in the divine world. This happens not because the soul is in the body but because it becomes its friend (philosōmatos).