Les chantiers de réforme de la police dans les états occidentaux (original) (raw)

Le travail policier face � la r�forme

Politix

-Cet article interroge le rapport entre réforme politique et travail policier à partir d'une enquête ethnographique portant sur la mise en oeuvre de la réforme dite des « Zones de Sécurité Prioritaires » (ZSP), décidée par le gouvernement socialiste en 2012. Depuis une vingtaine d'années, c'est en particulier l'introduction d'indicateurs de performance qui a retenu l'attention des travaux questionnant les transformations de la police sous l'effet du new public management. Dans cette perspective, la plupart des recherches disponibles ont appréhendé la réforme des institutions policières occidentales « depuis les sommets de l'État ». Actant la nécessité d'inclure les configurations « micro » dans l'analyse des objectifs, des acteurs et des effets des réformes, ce texte s'appuie sur une enquête ethnographique au sein d'un commissariat d'une grande ville française pour interroger les réappropriations locales de la réforme des ZSP. Nous cherchons notamment à montrer comment les cadres policiers mobilisent un savoir-faire leur permettant de répondre à la « demande politique » dans une double logique d'économie de moyens en interne, et d'affichage de l'expertise et de l'activité policières à destination de la hiérarchie et des partenaires (Mairie, Préfecture, Parquet, Éducation nationale, associations, bailleurs, etc.). Sur le terrain, cette réappropriation par les cadres des objectifs de la réforme conduit à la pérennisation, dans les quartiers dits « sensibles », de répertoires d'action classiques du travail policier, invitant à envisager la réforme des ZSP comme une politique « processuelle » et les cadres policiers comme des policy makers.

Réformer les polices en Europe au siècle des Lumières

2018

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Police « globalisée » et déploiements canadiens dans les opérations de paix

Criminologie, 2000

Les opérations internationales de paix ont vu ces dernières décennies une augmentation marquée de contingents policiers, mieux connus sous le nom d'UNPOL. Cette police « globalisée » a pour mission de contribuer à la consolidation de la paix, au renforcement des capacités des acteurs locaux et de ce fait, à la stabilisation de régions post-crise. Cet article, basé sur une série d'entrevues menées avec des policiers canadiens déployés dans la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), s'intéresse à ce qu'implique « faire la police » dans une mission internationale de paix pour les policiers de première ligne, tant d'un point de vue organisationnel qu'opérationnel. Cette approche microsociologique permet de montrer à quel point les opérations de paix de cette nature sont largement tributaires des interactions telles qu'elles se déploient localement entre les principaux protagonistes de la consolidation de la paix. MOTS CLÉS • Police transnationale, Canada, opérations de paix, MINUSTAH, renforcement des capacités. Police « globalisée » et déploiements canadiens dans les opérations de paix

Les projets de reforme d'Afghani, Abdou, Kawakibi et Rachid Reda

Manuel Valls, en juin 2015 affirmait que le salafisme est souvent l'antichambre de la radicalisation, et que la radicalisation, pouvait conduire au terrorisme. Le salafisme devient alors un terme générique illustrant la violence islamique. Si cela est aisément contestable, c'est également historiquement faux. En effet, depuis qu'un calife de Bagdad nommé Al-Qadir proclama la fin de l'ijtihad (effort d'interprétation des textes sacrés), la pensée musulmane s'est figée en 1019. Il faut attendre le débarquement de Napoléon en Egypte pour que les musulmans prennent conscience du retard de leur société par rapport à l'Europe. N'ayant quelque part plus qu'un seul livre de sciences sous la main, en l'occurence le Coran, l'islam est alors perçu par certains penseurs comme le levier nécessaire au rattrapage de ces sociétés par une profonde reforme visant une Nahda, renaissance culturelle, religieuse ainsi qu'un éveil politique du monde arabe. Cette dynamique réformiste prenait le nom de salafisme.

Police et pauvreté urbaine : alternatives canadiennes

L'aggravation de la pauvreté urbaine en Amérique du Nord tend à être appréhendée moins comme une question sociale que comme une question de sécurité. Au Canada, des mobilisations sociales dénoncent cependant avec force les effets délétères de ce traitement pénal de la misère et promeuvent des réponses alternatives face à l'exclusion. Le détour par le Canada permet de les illustrer.

Audrey Pluta - Pas de révolution pour la police ? Syndicats et organisations internationales autour de la « Réforme du secteur de la sécurité » en Tunisie après 2011

Lien social et Politiques, 2020

Cet article interroge les projets menés au nom de la réforme et de la démocratisation de la police en Tunisie post-révolution. La période suivant le départ de Ben Ali a effectivement connu une série de réajustements au sein des forces de sécurité, notamment à la suite d’une ouverture sur de nouvelles sources d’influence, émanant de professionnels de la sécurité organisés sous forme de syndicats ou d’associations, ou bien d’acteurs internationaux. Partant d’une analyse du projet de police de proximité porté par le PNUD et le ministère de l’Intérieur, cet article tâchera de montrer que, si les structures et les normes régissant les forces de l’ordre ne connaissent pas de modification profonde, le rapprochement entre policier et citoyen mené au nom de la réforme a pour effet de sélectionner la participation citoyenne en excluant les dominés. L’action menée par les syndicats policiers nouvellement formés contribue encore à réduire le spectre du changement politique en réduisant le contrôle sur les policiers en même temps que leur redevabilité vis-à-vis de la population. Ces syndicats parviennent, en reprenant à leur propre compte les discours de la « Réforme du secteur de la sécurité » (RSS), à légitimer et à consolider leur position de représentants des corps policiers. Il s’agira donc de revenir sur un processus de changement à l’oeuvre sans présumer de son issue, en le réinscrivant dans sa temporalité politique et entre les lignes de tension entourant la définition de ses termes au sein des forces de l’ordre. - This article analyses projects carried out in the name of police reform and democratization in post-revolution Tunisia. The period following the departure of Ben Ali saw a series of readjustments within the security forces, notably following an opening to new sources of influence, emanating from security professionals organized in the form of unions or associations, or international players. Based on an analysis of the community policing project carried out by the UNDP and the Ministry of the Interior, the purpose of the article is to show that, without profoundly modifying the structures and standards governing the police, the enhancement of relations between police and citizen carried out in the name of the reform excludes the subaltern. Newly formed police unions further reduce the specter of political change by doing lobbying work to exclude police control and accountability from SSR. They manage, by taking over the discourses of the Security Sector Reform, to legitimize and strengthen their position as representatives of the police forces. The aim of the article is to analyze a process of change at work without presuming its outcome, by reinscribing it in its political temporality and the lines of tension around the definition of the terms of change within the police.