L’hospitalié est un moment d’interaction culturelle (original) (raw)
Dans un cadre de démarcation face aux pratiques et aux discours d'autres voyageurs interculturels, nécessaire à l'institutionnalisation de l'anthropologie en tant que discipline méthodologiquement crédible, l'ethnographe s'est distancié de la figure du voyageur, sans pour autant l'abandonner. Depuis Malinowski, c'est la figure du résident, ou si l'on veut être plus claire, la figure du co-résident-celui qui réside avec les natifs sur les lieux des natifs (Clifford 1997 : 21)-qui s'est imposée. L'observation participante est apparue, dans ce contexte de production conceptuelle de l'objet de l'anthropologie, comme une technique appropriée : l'anthropologue habitait dans un lieu particulier, où il prenait connaissance d'une culture particulière, et il le faisait en établissant un rapport direct avec les gens qui habitaient ce lieu et que, pour cela, étaient les représentants de cette culture. L'hospitalité, conçue comme une possibilité d'accueil de l'autre, apparaît, dans cette conjoncture relationnelle, comme une figure centrale dans la conception du travail de terrain : L'ethnographe résident est celui qui est accueilli sur les lieux des autres. En le recevant chez eux, comme s'il s'agissait d'un des leurs, les natifs lui enseignaient leurs cultures. C'est en partant de cette conception du travail ethnographique que l'on peut parler du lieu comme une construction conceptuelle associée à une pratique de recherche. Comme Augé (1992) l'a montré, le travail de terrain, ainsi conçu, a présupposé l'existence, en même temps qu'elle lui a donné forme, du lieu anthropologique. Une figure, selon Augé, dont l'origine se trouve dans la pensée de Mauss, qui concevait la culture comme