De Nisée à Mégare. Les siècles de formation de la métropole mégarienne (1983) (original) (raw)

Sélinonte et les deux Mégara: considérations autour de l’héritage de la métropole

Mon étude se propose, d’une part, de relever les institutions et les divinités de Sélinonte appartenant à l’horizon mégarien, et, de l’autre, de déceler les logiques selon lesquelles s’organise l’espace mythique et sacré de la cité. Je me penche dans ce cadre sur deux documents fort célèbres (la lex sacra et l’inscription du temple G), qui mettent en lumière l’arrière-plan mégarien du panthéon sélinontin, que l’on se rapporte à des divinités dites poliades (comme Apollon ou Zeus) ou à des divinités à caractère familial (tel que Zeus Meilichios). Ce constat ne fait que renforcer l’idée que la fondation d’une apoikia est le résultat non seulement d’une décision de la cité, mais également des groupes qui la constituent, du simple oikos aux groupements pseudo-familiaux plus larges de type génos ou patria. Du reste, on peut expliquer la présence d’une série de divinités non attestées à Mégare (comme Héra ou Phobos) dans le panthéon sélinontin par le caractère culturellement hétérogène des groupes de colons fondateurs et supplémentaires. L’éclatement originel est contrebalancé par le culte de l’oikistès (ou oikistai), qui était pratiqué en bordure de l’agora, quelques générations après la fondation. La célébration du ou des héros fondateur(s) exprime le désir de la communauté de donner un centre à un ensemble religieux hétéroclite, et de créer, à travers un culte commun, une unité politique et sociale. De même, j’examine dans mon article quelques inscriptions et récits qui témoignent des contacts et des relations existant entre Sélinonte et les deux Mégara (de Sicile et de Grèce). Ces documents ont le mérite d’attirer notre attention sur la mobilité des personnes qui existe à la fois en Sicile et entre la Sicile et la Grèce, et confirme l’importance de la syngéneia (« parenté ») dans les rapports entre cités aux VIe-Ve siècles.

Mégare et les établissements mégariens de Sicile, de la Propontide et du Pont-Euxin. Histoire et institutions

Mégare et les établissements mégariens de Sicile, de la Propontide et du Pont-Euxin. Histoire et institutions, Berne, Peter Lang, 2014

Mégare a été l’une des cités les plus actives de la Grèce antique en matière de colonisation puisqu’elle a participé entre les VIIIe-VIe siècles av. J.-C. à la fondation d’un nombre important d’établissements autant en Sicile (Mégara Hyblaea et Sélinonte) qu’en Propontide (Astacos, Chalcédoine, Olbia, Sélymbria et Byzance) et dans le Pont-Euxin (Héraclée du Pont et Mésambria). Pour comprendre le mouvement mégarien de colonisation, nous avons divisé notre recherche en trois grandes parties. La première se propose d’examiner quelques événements de l’histoire archaïque de Mégare, à savoir la formation de l’État mégarien et les rapports de la cité avec Corinthe et Athènes, en traitant simultanément du développement et des conflits internes de la société mégarienne. En second lieu, nous nous penchons sur les fondations mégariennes, en mettant l’accent sur l’occupation globale du territoire, sur les relations entre les différents groupes d’apoikoi (« premiers colons ») et d’époikoi (« colons ultérieurs ») grecs et sur les contacts avec les indigènes. La troisième partie porte sur les institutions politiques (subdivisions civiques et magistratures) d’origine mégarienne attestées dans les colonies fondées par Mégare.

« Le Chicago français ? Marseille dans Détective (1928-1939) », in Christian Amalvi, Alexandre Lafon, Céline Piot (dir.), Le Midi, les Midis dans la IIIe République (1870-1940), Actes du colloque de Nérac (13 mai 2011), éditions d’Albret, Amis du Vieux Nérac, 2012, p. 173-188.

"De la Province à la banlieue : Saint-Maur et ses "villages" ou le refus d'une ville moderne (1959-1983).

Ce mémoire de master traite de l’histoire de Saint-Maur-des-Fossés sur une période allant de 1959 à 1983 couvrant une période de questionnement dans l’urbanisme de cette ville. Il étudie deux positionnements urbanistiques et deux choix d’aménagements opérés par deux maires successifs et très différents dans leur démarche. Gilbert Noël –Maire de 1959 à 1977- avait choisit de faire de Saint-Maur, une cité importante de l’agglomération parisienne. Pour cela, il met en place un programme de « redéfinition de l’urbanisme » de la ville pour la moderniser et la rendre plus attractive par rapport aux autres villes du département. Ce programme se met en place à un moment de changements administratifs, urbanistiques et architecturaux. C’est ainsi que dans le cadre du nouveau département du Val-de-Marne, Saint-Maur souhaite jouer un rôle important. Or cette politique menée par Gilbert Noël entraine la contestation de la population et d’une partie de sa majorité municipale. Jean-Louis Beaumont se présente donc aux élections municipales de 1977 en dénonçant la politique urbaine de Noël et appelant à la mise en place d’un « urbanisme village » cohérent avec le caractère résidentiel de Saint-Maur. Il remporte finalement ces élections en balayant le maire sortant et ses projets ambitieux pour la ville. Sa « politique village » a l’ambition de faire de Saint-Maur une cité exemplaire en Île-de- France par un appel à une certaines nostalgie et un programme conservateur sur le plan urbanistique. Son élection correspond aussi à la convergence de nombreuses volontés individuelles que nous étudierons. L’enjeu de ce mémoire est donc de comprendre ce phénomène qui se déroule à Saint-Maur et qui aboutit à la construction d’une ‘’identité locale singulière’’ et à son affirmation sur le plan urbanistique.