Terra Sigillata et céramiques communes de la fin de l’antiquité à Thasos : le cas de DOM5 (2010) (original) (raw)

La collection de référence des céramiques puniques, romaines et médiévales de Thapsus – Ras Dimass

2023

Dans le cadre du programme TRIADS, porté par l’Institut National du Patrimoine de Tunisie, l’Université de Sfax, l’Université de Sousse et Aix-Marseille Université, et financé par la fondation A*MIDEX – Initiative d’Excellence, une équipe tuniso-française pluridisciplinaire d’archéologues et d’archéomètres a élaboré en 2022 une collection de référence des céramiques puniques, romaines et médiévales du site archéologique de Thapsus/RassDimass à Bekalta (Tunisie). Cette collection de référence, consultable au siège de l’INP à Bekalta, est accessible en ligne sur le site web COLREF-THAPSUS (https://colrefthaps.hypotheses.org/) et accompagnée par le présent livret-guide. Ce petit ouvrage ne s’adresse pas qu’aux spécialistes. Conçu de manière très simple, il a pour ambition d’offrir une introduction à la céramologie aux étudiants des universités, aux archéologues généralistes non spécialistes de céramique et à toute personne désireuse de mieux connaître la culture matérielle du Maghreb antique et médiéval. En suivant les identifications proposées pour les échantillons réunis dans la collection de référence de Thapsus, le lecteur pourra se familiariser avec la classification et la typologie des céramiques puniques, romaines et médiévales du Sahel tunisien, ainsi qu’avec leurs méthodes d’étude.

Mutations et permanence architecturale au cœur de Thasos (VIIIe s. av. J.-C. – VIIe s. ap. J.-C.) (2014)

Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres 2012.4, 2014

Le cœur de la ville antique de Thasos, délimité par des monuments bien connus, l’Artémision, le Dionysion et le Passage des Théores, a été exploré de façon d’abord sporadique, au gré des sondages d’urgence, puis systématique au cours des trois dernières décennies. Les données restent encore partielles : elles n’en permettent pas moins de retracer dans la durée les grands traits de l’occupation de ce secteur. On y a reconnu une intense activité métallurgique dans les dernières décennies du VIIIe s. av. J.-C., antérieure donc à l’arrivée des colons Pariens et prolongée par ceux-ci dans un premier temps. On y observe ensuite la mise en place, dès le haut archaïsme, d’un réseau viaire qui converge vers l’agora des Charites, le premier espace public de la cité. Parmi les nombreux murs d’époque archaïque déjà repérés, une seule construction cohérente se distingue : il s’agit d’un édifice à deux vastes pièces ouvrant vers le Sud, précédées d’un portique, qui a été dès le VIe s. prolongé d’une troisième pièce. Au IVe s., cet édifice reçoit une nouvelle façade monumentale. Son histoire se prolonge jusqu’au début du Ve s. ap. J.-C., date à laquelle il est intégré pratiquement tel quel dans une grande demeure protobyzantine. Jusqu’à la destruction finale de 620 ap. J.-C., cet édifice a ensuite conservé une certaine autonomie architecturale au sein de l’aile Nord de la maison. Cette remarquable permanence architecturale invite évidemment à s’interroger sur la fonction vraisemblablement publique de l’édifice en question et de ses avatars : quelques indices suggèrent d’y reconnaître une salle de banquet, à proximité immédiate du Dionysion (dont il faut sans doute réévaluer l’importance) et de la première place publique de la cité. De la fin de l’Antiquité jusqu’aux aménagements agraires de la fin du XIXe s., le secteur ne paraît pas avoir connu d’occupation notable.

THACER. Programme de valorisation et d’étude des céramiques découvertes à Thasos

Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger - BAEFE, 2023

Le programme de recherche THACER a pour objectifs la valorisation et l’étude – ou la réévaluation – transversale des céramiques mises au jour à Thasos. Il est né d’une réflexion pointant l’obsolescence de l’ouvrage majeur de Lily Ghali‑Kahil, La céramique grecque (fouilles 1911-1956), paru en 1960, et de la nécessité de produire un nouvel outil prenant en compte à la fois les nombreuses découvertes des fouilles de l’École française d’Athènes à Thasos depuis lors et les progrès scientifiques. Le cadre géographique du programme englobe la cité antique de Thasos et sa chôra puisque de nombreuses excursions hors de la cité sont nécessaires pour comprendre les contextes d’ateliers, jusqu’à présent inconnus pour celle‑ci. L’ouvrage adopte également un découpage chronologique délibérément centré sur la période correspondant à l’histoire de la cité antique en incluant d’une part la phase précoloniale, d’autre part la période protobyzantine (viiie siècle av. J.‑C.-619 apr. J.‑C.). Le Néolithique et l’âge du Bronze, d’un côté, puis les périodes byzantine, ottomane et moderne, de l’autre, sont, pour le moment, exclues de l’étude. Ce programme a débuté avec le contrat quinquennal 2017-2021 et se poursuit actuellement dans le cadre du contrat 2022-2026. Il s’agit d’une entreprise collective réunissant les différents acteurs impliqués dans l’étude des céramiques mises au jour à Thasos, au premier rang desquels se trouvent les céramologues travaillant le plus souvent de manière cloisonnée dans des équipes administrativement indépendantes les unes des autres, et qui ne se croisent pas sur le terrain. La réunion de ces acteurs était une priorité ; un workshop sur site a été organisé du 20 au 22 avril 2017 dans ce but, associant une présentation du projet par les porteurs, des bilans dans la spécialité de chaque participant et un examen direct du matériel dans les réserves du musée de Liménas selon des problématiques chronologiques, d’origines ou, encore, d’identification de formes. Les présentations « matériel en main » (fig. 1) ont permis la mise en commun des savoirs des uns et des autres, spécialistes d’une époque, d’un type de céramique, d’une forme particulière, d’un atelier, la manipulation d’un matériel trans-régional et trans-chronologique et la confrontation des problèmes, parmi lesquels la caractérisation visuelle de la pâte locale fût certainement le plus nourri, engendrant une réflexion relative à la variété des zones d’approvisionnement en argile au fil du temps. À l’issue des discussions du workshop, ayant reçu le soutien de l’EFA et celui des céramologues travaillant à Thasos, le programme contenait trois volets dont l’ordre et le contenu ont évolué au fil des missions et de la disponibilité de l’équipe. Nous exposons ici les objectifs du projet tel qu’il se présente aujourd’hui : création d’une base de données en ligne ; élaboration d’un tessonnier de référence au musée archéologique de Thasos ; élaboration d’un manuel de la céramique recueillies à Thasos visant à en faciliter l’identification.