Chômage et milieu rural (original) (raw)

Chômage et sous-emploi dans les DOM

Economie et statistique, 1981

Chôma e et sous-em dans les par Herv6 Domenach e t jean-Pierre Guengant * Les résultats des enquêtes-emploi menées par l'INSEE dans les DOM (départements d'outre-mer) au cours des dix derseres années y font apparaître des taus de chômage très importants, nettement plus élevés qu'en Métro: pole. Paradoxalement, alors qu'on peut se demander comment ces sociétés arrivent à supporter de tels niveaux de chômage, ces enquêtes-emploi révèlent également l'importance d'autres formes de sous-utilisation de la maind'oeuvre : le découragement de chercher un emploi chez n o d r e d'inactifs, et surtout le sous-emploi des personnes occupées (c'est-à-dire leur faible activité ou leur rémunération très basse). Dans des sociétés où l'offre d'emplois stables et rémunérateurs est sans commune mesure avec la demande potentielle de travail, ces résultats ne sont pas surprenants. I I-4 PRESENTATION DES DOM La Guadeloupe, lo hlartinique, la Guyone et la Riunion sant devenus déportements d'outre-mer (DOhZ) en 1946 opris pratiquement trois cmts ans de regime cclonid. C'est en efet ou XVIP siècle, lors de lo première expansion coloniale européenne, que lo France ocíupe successivement, entre autres, la Guyane, la Gucdeloupe et la ltlortinique et enfin lo Réunion. Dès le debut de lo colonisoiion, leurs economies, ainsi que celles de lo plupart des îles de lo Caraïbe et de l'Océan indien sont organisés selon le système dit d'economie dt. plantation. Dans ce système, les forces productives locales, organisées dans des plantations, sont pour I'essentiel mobilisées pour la production de produits tropicaux en vue de l'exportation vers la métropcle colonisatrice. L'extension de h culture de lo canne ci sucre sur des plantotions importantes vo rapidement entraîner aux Antilles le développement d'une ((plantocratie)) sucrière, et spécialiser dès ;e début du XVIII* siècle la Martinique et la Guadeloupe dans lo production et I'exportatian de sucre non roffin:. Suivant une évolution similaire, la Réuinion ne deviendra véritablement une ((île d sucre N qu'ou XIX' siècle. En Guyane par contre, notamment pour des raisons climatiqyes et de sol, la grande plantation sucrière ne se développera jamais. La main-d'ceuvre nécessaire aux plontations, en particulier pour ia canne à sucre, a été fournie du XVII' ou début du XIXe siècle essentiellement par la troite esclovogiste, puis du milieu à lo fin du XIXc sihcle par l'introduction de travailleurs sous contrat recrutés surtaut dans le sous-continent indien. L'extermination des autochtones amérindiens aux Antilles et le fait que la Réunion était inhabitée ou début de lo colonisation expliquent l'absence, dans les trais DOM insulaires, de secteur traditionnel précolonial tel qu'il en existe.en revanche, encore à l'intérieur de la Guyane. aù subsistent des populations amérindiennes et des groupes de descendants d'esclaves africains marrons (en fuite) ayant reconstitué des formes de vie triboles. A côté du secteur de plantotion, se sont développées peu à peu des activités répondant d certains besoins internes des colonies : agriculture de subsistonce, petit artisanat, bâtiment, services, activités constituant un secteur traditionnel post-colonial. l e développement de ce secteur s'est trouvé cependont limité par le rôle d'exportateur de denrées tropicales ossigné aux colonies par la métropole, et par I'étroitesse des marchés locaux. Aussi les activités dans ce secteur sont-elles souvent restées, au niveau individuel, complémentaires de l'activité principale exercée dans le secteur de plantotion. Dès la fin du XIXe siècle, la cancurrence du sucre de betterave et du sucre de canne produits par d'autres poys entroîne dans les DOM insuloires une crise de I'économie sucribre qui s'accompagne de l'arrêt de l'immigration. Mais la découverte d'or en Guyane à la même époque y marque le début d'une immigration d'orpailleurs, venant principalement des îles de l'arc antillais; cette immigration diminue progressivement entre les deux guerres mondiales. C'est pendont cette période, entre 1920 et 1930, que s'amorce dons les quatre DOM un déclin rapide de lo mortalité qui, combiné avec le maintien d'une fécondité élevee, a entraîné des excédents nuturels de plus en plus importants. Ce mécanisme, dit u d'explosion démogrophique)>, s'est traduit par un doublement de la population de chaque DOM en une quorontaine d'années, le nombre maximum de naissances étant atteint dans les années soixante pour les trais DOM insulaires, duns les années soixante-dix puur lo Guyane. Conséquence de ((I'explosion démographique)), les arrivées sur le marché du travail ne cessent d'augmenter à partir de 1950. Mois. dans ce contexte d'ougmentotion considérable de lo demonde, I'ofre d'emploi est restée notoirement insuffisante, cb qui s'est traduit par des baisses importantes d, es taux d'occupation, et même en Martinique et en Guadeloupe por une stagnation d-lo papulation occupée, les créotions d'emploi n'ayant pas compensé les suppressions et disparitions. Dans les trois DOM insulüires (le cas de la Guyone est particulier), la crise de l'agriculture s'est aussi traduite por une chute considérable des effectifs employes dans ce secteur, qui passent d'environ 50 yo de lo population occupie en 1954 ci moins de 20 : (, octuellement, soit une division par deux ou trois des effectifs. Quant aux effectifs occup6s 1. Ce n'est qu'en septembre 1980 qu'un système d'indemnìsation des chdmeurs a été mis en place dans les DOM.

Chômage et territoires : quels modèles de performance ?

La note d'analyse, 2020

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Dynamiques de pauvreté en milieu rural malgache

Après des décennies de recul du PIB par habitant à Madagascar, les années 1990 ont renoué avec la croissance. Cependant, les répercussions en milieu rural, notamment en ce qui concerne la pauvreté, restent mal connues. L'article se propose donc d'étudier les dynamiques rurales de la pauvreté à Madagascar. Pour ce faire, deux types d'analyses complémentaires sont développés : il s'agit, en premier lieu, de mener une comparaison temporelle des indicateurs monétaires de pauvreté ; en second lieu, un accent particulier est mis sur l'identification des formes dynamiques de la pauvreté (pauvreté chronique et pauvreté transitoire) et de leurs déterminants sur la base de données de panel. Il s'avère que les évolutions de la pauvreté en milieu rural sont assez largement déconnectées des tendances macroéconomiques nationales (mis à part pour l'année 2002). Elles sont en outre différenciées d'une zone rurale à l'autre. Il apparaît ainsi que les évolutions de la pauvreté s'expliquent majoritairement par la survenance de chocs positifs ou négatifs localisés, soulignant la précarité des conditions de vie des ménages ruraux. Par ailleurs, l'analyse des formes de pauvreté, bien qu'elle confirme des spécificités locales marquées dans la prédominance d'une forme de pauvreté plutôt que l'autre, met également en exergue l'influence majeure des dotations en actifs (particulièrement la dotation terrienne) et des moyens de protection vis-à-vis des aléas (diversification des activités et capital social notamment).

Pauvreté et RMI en agriculture

2001

Le Revenu minimum d'insertion (RMI) a été instauré à la fin des années quatre-vingt pour faire face à la montée de la pauvreté due au fort accroissement du chômage. Il vise d'une part à assurer un revenu minimum aux personnes durablement privées d'emploi et d'autre part à aider à leur réinsertion sociale et notamment à leur réintégration dans le marché de l'emploi. En 1992, le législateur a étendu ce dispositif au secteur agricole où les actifs sont dans leur grande majorité des travailleurs non salariés et où les situations de pauvreté ne sont pas imputables à la privation d'emploi, mais à la faiblesse des revenus tirés de l'activité professionnelle. Cependant, seulement environ 1% des exploitants agricoles bénéficient du RMI, proportion qui semble a priori très inférieure à la fréquence des situations de pauvreté au sein de la population agricole. Pour éclairer ce paradoxe, il convenait de faire le point sur l'étendue de la pauvreté dans l'agric...

Vieillir en milieu rural

Le milieu rural est un contexte de vieillissement spécifique. Les sociabilités ainsi que les solidarités demeurent influencées par certaines subsistances d'une "culture paysanne" néanmoins en voie d'acculturation. Le milieu rural accueille aujourd'hui des groupes de population nettement différenciées dans leur rapport au territoire, leur rapport au vieillir, à la santé, à l'usage des service smédico-sociaux. le travail de terrain mené pendant trois ans sur deux territoires du "rural isolé" en creuse et en Ardèche permet de mettre en exergue les spécificités de ces trois groupes : natifs, revenus au pays, installés sur le tard. In fine, c'est la question des conditions du vieillir mais aussi du sens du vieillir pour ces habitants des zones rurales isolées qui est ici posée.

Pauvreté et précarité dans les espaces ruraux: quelle voie pour une lecture géographique du phénomène?

2015

L'analyse des dynamiques actuelles des espaces ruraux francais apporte au chercheur son lot de paradoxes et de difficultes methodologiques. Dans bien des cas, indicateurs de precarite et representations positives de la qualite de vie ne convergent pas. Cette communication pose de maniere tres exploratoire la question de la prise en main de la problematique de la pauvrete rurale, telle qu'elle se presente aujourd'hui au geographe, en partant d'une analyse de la litterature et des etudes les plus recentes sur le sujet, couplee a nos observations de terrain. Nous pouvons voir que la connaissance de cette « pauvrete rurale » est tres lacunaire, et que la lecture des analyses est rendue delicate par, entre autre, l'instabilite de la notion d'espace rural et les representations subjectives du vecu des individus, qui relativisent voire contrarient les donnees disponibles et complexifient l'elaboration de politiques territoriales adaptees. Autant d'elements q...