En guise de postface, le visage des esprits : masques et rituels en Amazonie indienne (original) (raw)
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Archives de sciences sociales des religions, 178 (juillet-septembre), p. 279-296, 2017
Takiwasi is a therapeutic community that has played a pioneering role in the emergence of shamanic tourism in the Peruvian Amazon. If its ritual procedure is characterized by the use of some tools of the peruvian mestizo shamanism, over time of its ritual practices have increasingly borrowed elements from Catholicism. This article describes and analyses the stages and the origins of this transformation, which makes Takiwsai so distinctive in the region. While the transformation of the Takiwasi ritual practices can be understood in part as the consequence of the emergence of shamanic tourism and its condemnation by french public authorities, it is rooted in the ritual experiences of the officiants and in the socialization of the hallucinations induced by ayahuasca, that mobilize various actors. Keywords : ayahuasca, curanderismo, Peruvian Amazon, Takiwasi, shamanic tourism.
Autour des usages rituels du livre en Amérique indienne, Collège de France, 23 mai 2019
Deux versions du mythe matsigenka de l'empereur andin Korakonani placent le livre et l’appareil photographique sur le même plan. Les deux instruments, apportés par un homme blanc, déclenchent l’aliénation et la mort de Korakonani, ainsi que sa transformation en une maladie hautement contagieuse transmise par l'air. La place commune accordée aux deux technologies révèle : d'un point de vue mythologique, l'importance accordée au savoir-faire chamanique des étrangers dans le marquage du temps; d'autre part, d'un point de vue de l’épistémologie locale, la similitude que les matsigenka détectent en les modalités du fonctionnement chamanique des deux instruments. En fait, les deux instruments sont intimement associés à la capacité de faire apparaître (ineantagantsi) ou de faire écouter (ikantaka), d'induire la présence d'entités normalement invisibles et inaudibles. Cependant, la curiosité que l'écriture a toujours éveillée chez les matsigenka oscille entre la condamnation de leur manière « d'opérer » par une « séparation » (une représentation ?) et la fascination pour le fait de constituer un véhicule de communication « religieuse » (conversion) et de transformation « personnelle ». Dans cette intervention, j'esquisserai schématiquement le traitement que les discours matsigenka font de la photographie et du livre comme instruments de l'activité chamanique étrangère. À cette fin, ils seront également comparés à un autre instrument blanc, le fusil, qui contrairement aux deux autres, fut assimilé très tôt par la représentation du Maître de l'éclaire, esprit auxiliaire des chamanes. Nous décrirons ensuite quelques épisodes historiques et ethnographiques dans lesquels le livre et la photographie nous fournissent : d'une part des exemples de mises à jour de leurs apparitions mythiques ; et d'autre part des interprétations matsigenka des processus cognitifs que ces « appareils » déclenchent et des utilisations rituelles auxquelles ils peuvent être associés.
Cahiers d'Anthropologie Sociale. Images Visionnaires, 2019
This article deals with the "mastery" of hallucinations that matsigenka shamans exert by means of sound symbols during the ritual ingestion of psychotropic drugs. During the ritual, the shaman performs songs whose semantics remain elliptic to the non-initiated. As a result, listeners elicit that communication between the shaman and the invisible spirits is underway. To this end the poetics of these songs, called marentakantsi, combine symbolically codified statements and words supposed to evoke hallucinated forms. However, the iconicity of the songs does not limit itself to induce the representation of an extraordinary communication, but also helps the shaman to master the forms and sounds that occurred during his intoxication. The poetics of the songs to which these words belong is one of the devices used by shamans to perform the ritual action. To better grasp the public and private effectiveness of the shamanic mastery called iragaveane, I will analyze the sound symbols in the light of their relationship to other ritual devices such as the graphic repertory and the redefinition of space in cosmographic terms.
Devenir autre: chamanisme et contact interethnique en Amazonie brésilienne
Journal de la Société des Américanistes, 1999
What does it mean to become an other ? Shamanism and interethnic contact in Brazilian Amazonia Juxtaposing an analysis of Wari' ethnography (southern Amazonia) with other ethnographic material from the South American Lowlands, this paper seeks to show how the idiom of corporality is both central to the understanding of the shaman's capacity to change identity-to transform into an animal-and essential to conceptualizing the Amerindian experience of the world of the Whites. Resumen О que signified tornar-se Outro ? Xamanismo e contato interétnico na Amazônia brasileira Através da análise da etnografia wari' (Amazônia Meridional), justaposta a outros materiais etnográficos das terras baixas sul-americanas, pretende-se mostrar que о idioma da corporali-dade, central para о entendimento da capacidade do xamâ de mudar de identidade, transformando-se em animal, é essencial para se pensar, no contexto amerindio, a experiência do mundo dos Brancos. Résumé À l'aide de l'ethnographie wari' (Amazonie méridionale) et d'autres matériaux ethnographiques des Basses Terres de l'Amérique du Sud, cet article voudrait démontrer que l'idiome de la corporalité-central pour comprendre la capacité qu'a le chamane à changer d'identité en se transformant en animal-est également essentiel pour penser, dans le contexte amérindien, l'expérience du monde des Blancs.